1774-1860. Notes sur André Marie Constant Duméril
Notes de Monsieur Auguste Duméril né le 30 Novembre (1812-1870) décédé le 12 Novembre, Membre de l’Institut, Professeur au Muséum, Professeur agrégé de l’École de Médecine,
Sur la vie de Monsieur Constant Duméril né le 1er Janvier (1774-1860) décédé le 14 Août, depuis le moment où il est allé à Rouen en 1791 jusqu’à l’époque où il a été nommé chef des travaux anatomiques en l’an VII (1799).
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Dès l’âge de 15 ans, il l’a souvent dit, M. D. avait fini ses études classiques dans lesquelles il obtint des succès. Sa mémoire, qui était très développée, lui avait permis d’apprendre presque en entier ses auteurs latins, dont il savait encore des morceaux, jusque dans un âge très avancé.
Ses études classiques terminées, il put se livrer plus qu’il ne l’avait fait jusqu’alors, à son goût pour l’histoire naturelle, qui s’était montré de fort bonne heure. En effet, lorsqu’il était encore enfant, sa mère[2] s’était vue obligée de faire à ses vêtements une poche en peau, parce que toujours il trouait les poches en toile, en les remplissant de pierres et de différents objets, qu’il ramassait dans ses courses autour de la ville[3]. De très bonne heure, l’étude des plantes en particulier eut pour lui un très vif attrait. C’est ce qui a motivé, et avec raison, le dernier paragraphe, dans le discours prononcé sur la tombe par M. Valenciennes : « Il m’a souvent répété qu’il entrait à peine dans sa 15e année...... » {{Page 16[4]}}
C’est encore avec vérité que M. Dunoyer, dans sa Notice, a dit : « En 1789 et non encore âgé de 15 ans...... ». {{haut de la 2e col de la 1re page[5]}}
Des certificats[6] que j’ai entre les mains attestent que
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M. D. eut le prix de botanique à Amiens en 1790 et 1791.
Des certificats d’assiduité aux cours de chimie en 1789 et 1790, témoignent de l’intelligence et de l’adresse qu’il y montrait.
Une ou deux années environ après sa sortie du collège, se passèrent ainsi en études relatives à la chimie, aux plantes et aux insectes, dont il s’occupait alors avec le jeune Dejean[7] moins âgé que lui de six ans.
M. D. est toujours resté lié avec le général Dejean, dont le père[8], qui fut ministre de la guerre sous l’Empire, se montra constamment animé de la plus bienveillante affection pour M. D.
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Réponses au Questionnaire de M. Moquin-Tandon[9].
1° Quelle était la Profession du père[10] de M. Constant Duméril ?
Il a été procureur à Amiens (Nos avoués sont maintenant ce qu’étaient les procureurs de ce temps-là), puis juge de paix, et juge au tribunal d’Amiens. Il se nommait Jean, Charles, François, était né à Abbeville en 1733, année du mariage et de la mort de ses parents. Resté orphelin dès le moment de sa naissance, le très peu de bien qu’il avait fut géré par un oncle[11], avec tant de sagesse, qu’il put acheter une Etude après tous les frais de son éducation payés.
Il est mort en 1822, à l’âge de 89 ans.
Son épouse, Louise, Hélène, Rosalie Duval à Oisemont (Somme) née en 1735 est morte en 1829, à l’âge de 93 ans, avec la plénitude de ses facultés intellectuelles, qui étaient remarquables. Elle a demandé à ses petits-enfants de prier pour elle. Elle dit à sa petite-fille Félicité[12] : « Sois heureuse ma fille, aussi heureuse que tu le mérites. »
Son fils Constant lui ressemblait beaucoup pour les traits du visage, mais elle était d’une forte corpulence. C’est elle surtout qui s’est occupée de l’éducation de ses enfants.
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2° M. C. Duméril a-t-il eu des frères et des sœurs ?
Quatre frères et deux sœurs. Il était l’avant-dernier.
3° A quelle profession son père le destinait-il ?
Dès l’âge de 15 ans, il l’a souvent dit, M. C. D. avait fini ses études classiques dans lesquelles il obtint des succès. Sa mémoire si heureuse lui avait permis d’apprendre presque en entier les auteurs latins dont il savait encore des morceaux dans un âge avancé.
Ses études classiques terminées, il put se livrer plus qu’il ne l’avait fait jusqu’alors à son goût pour l’histoire naturelle, qui s’était montré de fort bonne heure. En effet, lorsqu’il était encore enfant, sa mère s’était vue obligée de faire, à ses vêtements, une poche en peau, parce que toujours il trouait les poches en toile, en les remplissant de pierres et de différents objets qu’il ramassait dans ses courses autour de la ville.
De très bonne heure l’étude des plantes eut pour lui un attrait tout particulier. C’est ce qui a motivé, et avec raison, le dernier paragraphe, dans le discours de M. Valenciennes : « Il m’a souvent répété qu’il entrait à peine dans sa 15e année..... » {{page 16}}
C’est encore une vérité que M. Dunoyer a dite :
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« En 1789 (peut-être 1790) et non encore âgé de 15 ans.... {{notice haut de la 2e col de la 1re page}}
Une ou deux années après sa sortie du collège se passèrent ainsi en études relatives à sa chimie, aux plantes et aux insectes, dont il s’occupait alors avec le jeune Dejean.
Par le certificat A[13], on voit qu’il eut le prix de Botanique à Amiens en 1790.
Le Certificat B atteste que, en l’année 1791, il obtint le prix de Botanique, et que, pendant les années 1789, 1790 et 1791, qu’il suivit avec beaucoup de succès les cours de chimie, et y montra une intelligence ainsi qu’une adresse louées par le professeur.
Je joins ici le très curieux certificat B.
Le père de M. Duméril chargé d’une nombreuse famille et dans un état de fortune très médiocre, puisqu’il avait sept enfants, était fort embarrassé pour savoir quelle carrière il devait lui faire suivre.
C’est alors qu’un ami de la famille M. D’Eu[14], frappé de ce penchant pour l’étude des sciences naturelles, pensa qu’il fallait favoriser ce penchant et le faire servir à un but utile. Etant lié avec un épicier droguiste de Rouen, M. Thillaye, homme fort instruit, à ce qu’il paraît, il y fit placer
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M. C.D. probablement vers le commencement de 1791 ou la fin de 1790[15]. On a la preuve de l’intervention bienveillante de M. D’Eu dans cette circonstance, par une lettre que celui-ci écrivit à M. C. Duméril en 9bre1791, peu de jours après la mort de M. Thillaye, en 9bre 1791, et dont des passages ont été copiés pour son père, par M. C. D. dans sa lettre N° 25.
Une série de lettres écrites à son père et à sa mère par M. C.D. de Rouen, du 15 Mars 1791[16], jusqu’en novembre de la même année et du vivant de M. Thillaye, montrent combien il avait su s’attirer l’affection du mari et de la femme.
Il y remplissait les fonctions de garçon de boutique : à diverses reprises, on en trouve la preuve dans ses lettres (voir à la 2e page de la lettre et le bas de la 3e page, au N° 5 en particulier. P.S. de la lettre N° 19). Il y portait les tabliers de garçon droguiste ou épicier, car il demande plusieurs fois des serpillières, dans sa lettre N° 22 à la 3e ligne de la 1ère page, il dit, à propos d’un envoi d’effets que venait de lui faire sa mère : « Les serpillières font tout à fait mon affaire ».
Il faisait les courses dans la ville, il l’a bien souvent raconté. Il devait vivre à Rouen avec une extrême
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économie. Il est souvent question dans ses lettres des petites sommes qui lui étaient nécessaires ; il y en a une curieuse, sur ce sujet N° 3. Tout en étant ainsi fort occupé dans cette boutique, il trouvait le temps de travailler, il se joignait à des herborisations dirigées par le professeur de Botanique de la Ville[17] {{Voir la lettre N° 6}} et son goût de plus en plus prononcé pour la botanique lui créait déjà, dans Rouen, malgré sa grande jeunesse, des relations élevées. Il suivait avec fruit les cours de botanique de l’Académie, car par les certificats, on voit qu’il eut le 1er prix en 1792 et 1793. {{Voir le commencement de la lettre N°14}} Il donne dans la lettre N° 9 le récit détaillé d’une longue herborisation faite avec un ex Bénédictin Dom Gourdin de Noyon, Membre d’un grand nombre d’académies : « Je me suis fait un ami, vraiment un ami, du grand vicaire... » dit-il à la 2e page de la lettre N° 13. {{2e page. Lettre 13.}}
Plus il étudiait, plus il était désireux de suivre la carrière médicale. « Vous ignorez une chose dit-il à sa mère, dans sa lettre N° 4, 2e page (20 juin 1791) : c’est que je vois plus lieu que jamais à être Médecin .... ». En partant pour Rouen, il avait déjà le désir d’étudier la Médecine ; il le dit positivement
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dans une lettre à M. D’Eu copiée par les soins de son père (N° 26). En partant pour Rouen
En 7bre 1791, M. Thillaye tombe malade et la lettre N° 19 (26 8bre déjà citée), montre quelle vive affection M. C.D. lui avait inspirée, (voyez la 2e page). M. C.D. lui était très attaché ainsi qu’à Mme Thillaye, on le voit par le commencement de la lettre N° 27.
M. Thillaye meurt le 4 9bre 1791 ; alors se manifeste de nouveau l’intérêt de M. D’Eu pour le jeune Duméril, à qui il écrit une lettre dont celui-ci copie des passages pour son père N° 25 (et il en adresse une, à son tour, à ce protecteur, il l’envoie à son père en communication. Son père l’a fait copier et nous la trouvons au N° 26). Cette lettre déjà citée, fait le plus grand honneur à M. C.D. M. Thillaye était certainement un homme distingué, à en juger par ce que M. C.D. raconte de ce qui fut fait après sa mort (voir la lettre N° 27.) Déjà, on le jugeait digne de conserver la clef du jardin des plantes et de la serre, qui avait été remise par l’académie à M. Thillaye (voyez le bas de la 1re page de la lettre N° 27). Après la mort de celui-ci M. C.D. resta chez sa veuve, mais sa résolution de se faire médecin se prononce
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de plus en plus : voyez la lettre N° 35. Le 15 novembre 1792, après un mois d’épreuves nécessaires pour prendre rang parmi les élèves de l’hôpital de Rouen, il en reçoit le titre (Voir la lettre N° 41). Déjà, il avait reçu les témoignages les plus flatteurs de l’intérêt que lui portait le chirurgien en chef[18] de l’Hôtel-Dieu de Rouen (commencement de la lettre N° 36 et le 2e p. de la 1re page de la lettre N° 44).
Dans sa lettre N° 38 il donne d’intéressants détails sur sa vie d’élève à l’Hôpital. Je signale la fin de la 1re page de la lettre N° 41, comme fournissant un détail intéressant sur le caractère et l’esprit consciencieux de M. Duméril.
Il continue à se trouver en relations avec des hommes distingués, qui savaient l’apprécier, et en particulier, avec le vieux Dambourney (lettre N° 30).
Dès 1792, il était nommé membre de la Société d’Émulation de Rouen (J’ai le titre officiel à la date du 3 février 1792) et dans une lettre à sa mère, en date du 19 février 1793, il l’informe qu’il vient d’être nommé à la majorité absolue, 1er Secrétaire du Bureau de cette société (il n’avait pas alors 20 ans) et que son second, est le professeur de chimie de Rouen (voyez la 2e page de la lettre N° 45).
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Il suit avec ardeur les cours de l’hôpital et y réussit ; il écrit à ce sujet une lettre intéressante (N° 57).
La lettre N° 58, qui contient un certificat relatif à ses études, montre encore (à la 3e page) avec quel zèle il les poursuit, tout en regrettant de ne plus donner que très peu de temps aux affaires de Mme veuve Thillaye. A cette lettre est jointe sous le N° 59 la copie d’une lettre au Citoyen ministre[19] : elle est assez curieuse.
Il est intéressant de noter sa passion pour l’anatomie ; il en parle à la fin de sa lettre N° 61, laquelle contient des détails qui ont un intérêt historique. Il parle encore de cette passion pour l’anatomie dans sa lettre N° 77. Afin d’éviter la Réquisition, M. C. Duméril obtient, grâce à son instruction et aux talents qu’il montre déjà, et à l’appui du chirurgien Laumonier (et non Lemonnier comme on l’a dit par erreur dans un des discours sur la tombe) d’être nommé chirurgien interne et Prévôt d’Anatomie, à l’hospice d’humanité[20]. (Les deux lettres N° 63 et 64 contiennent les détails les plus circonstanciés sur cette phase importante de la vie de M. C. Duméril). A ces lettres est jointe la pièce D qui est l’extrait du registre des délibérations du conseil d’administration de
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l’hospice. Les considérants sont des plus honorables pour le jeune chirurgien interne. Comme détails faisant également honneur à M. C.D. il faut citer sa lettre N° 70. A cette époque se place une lettre N° 69 où M. C. Duméril parle de son caractère ; déjà dans une lettre antérieure, il en avait parlé dans le même sens. Sa tendre affection pour ses parents se trouve bien exprimée dans sa lettre N° 74. La lettre 75 et la lettre 77, déjà citées, font connaître la vie extraordinairement active et remplie de M. C.D. à l’époque où il était interne et prévôt d’anatomie, chargé en cette qualité de faire un cours et de préparer celui du chirurgien en chef.
Au moment où les districts devaient envoyer des élèves aux écoles de santé qui venaient d’être fondées, et à celle de Paris, en particulier, M. C. Duméril éprouva aussitôt le désir d’être au nombre de ceux qui seraient choisis. Il annonce ses projets dans sa lettre N° 78. C’est à Amiens qu’il a subi un examen pour venir à l’Ecole de santé de Paris, c’est ce que prouve le certificat D. Le 7 Pluviôse de l’an III, il écrit sa première lettre de Paris.
Cette lettre N° 82 offre cet intérêt particulier qu’elle contient la copie d’une lettre de Besnard à Fourcroy
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pour lui recommander M. C.D., sur lequel il porte un jugement extrêmement favorable, qui s’est trouvé tout à fait justifié par la manière dont il a poursuivi sa carrière.
Dès le 15 pluviôse, il passe pour obtenir le titre de prévôt d’anatomie ou de prosecteur, un examen devant 2 professeurs de l’Ecole de santé, dont il fait connaître le personnel dans une lettre N° 83.
Dans une autre lettre (N° 84), il donne à l’un de ses frères[21] tous les détails d’un concours plus solennel pour ce même emploi. Quoiqu’il fût le plus jeune des 8 qui concouraient, il obtint le 1er rang.
Il fait connaître dans cette même lettre les avantages que lui procure cette position, qui lui donne beaucoup d’occupation, comme on le voit par la 3e page de cette même lettre N° 84, où il s’adresse à sa mère.
Bientôt arrive la disette et les deux lettres (87 et 88) donnent de tristes, mais très curieux détails, sur l’état de pénurie extrême dans lequel, lui et l’un des ses frères[22] avec qui il vit à Paris, se trouvent, par suite de l’élévation extraordinaire du prix des denrées et de toute chose. Un détail assez curieux sur le manque de pain en l’an III est donné par M. Duméril à sa mère, à l’époque où il était prosecteur à l’École de santé de Paris.
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Il lui écrivait le 9 Floréal an III (29 Avril 1795)[23] : (Il vivait alors avec deux de ses frères). « Nous avons reçu avant-hier (d’Amiens) le trop petit pain que vous nous avez fait passer par Mme Biston. Nous avons reçu, il y a environ une huitaine, celui que mon oncle[24] avait eu la complaisance de nous faire passer. Nous mangeons aujourd’hui le reste du dernier ; nous les avons fait aller autant que possible. A peine en recevons-nous 12 onces de la section. Je suis maigre à faire peur. Le comité des finances vient d’écrire que ceux des élèves qui voudraient se retirer pourraient le faire, qu’on leur conserverait leur place, à condition qu’ils s’engageraient à revenir. Mon instruction en souffrira beaucoup, mais je suis décidé à retourner à Amiens pour un mois ou deux, plutôt que de mourir de faim ici. Vous sentez qu’avec 5ll par jour, je ne peux pas m’acheter une livre de pain de 12ll à 14ll ».
« J’attends de vous que vous m’appreniez si vous pouvez me faire passer du pain ; dans le cas contraire, il est présumable que je ne me laisserai pas mourir ici. - Le fromage de Gruyère vaut ici 6ll la livre. »
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Le 11 Messidor de la même année (30 juin 1795[25]), il écrivait encore à sa mère : « Je viens d’acheter pour 18ll 1 livre ½ de pain. Nous en avons eu pour notre déjeuner ! Si vous pouvez nous en faire passer, profitez de la première voie. Tout augmente encore énormément : le beurre 16 et 17ll la livre ; les cerises 3ll et les groseilles 2ll 10 sous. Jugez comment je fais pour vivre ! »
Le 1erFrimaire an IV (23 Novembre 1796[26]) « Le prix du pain est ici exorbitant : le blanc se vend 40ll et l’ordinaire, le plus commun, 30 et 34ll aussi quand nous en manquons et cela ne nous arrive que trop souvent, nous sommes obligés de vivre avec des châtaignes, qu’on nous vend 15ll le litron ; le beurre vaut 85 à 90ll, la chandelle 95ll à 100ll ». La 2e page de la lettre N° 98 est intéressante par les détails qu’elle renferme sur la Société philomatique, et dans la lettre N° 107, il parle à [la] 2e page des belles relations qu’il a nouées à Paris. On voit aussi dans cette lettre 107, à la 1re page, l’estime qu’on fait de lui à Rouen.
La lettre N° 113, à partir de l’avant-dernière ligne de la 1re page, marque une phase très importante de la vie de M. C.D.
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Elle contient l’annonce de l’espoir qu’il a d’être nommé chef des travaux anatomiques à la faculté de médecine de Paris, et dans la lettre N° 116, il annonce qu’il est nommé : très jolie lettre, dans laquelle il fait un retour sur le passé. C’est ici que vient se placer le traité passé entre lui et Dupuytren à l’époque de ce concours. Il porte la lettre E.
Dans la question écrite du concours que j’ai entre les mains, M. C.D. avait pris pour épigraphe
Ergo inter nos quid possit
uterque vicissim
Experiamur
(Virgile Eglogue 3, vers 28)[27].
Je joins ici F la pièce officielle de la nomination, à la place de chef des travaux anatomiques.
J’y joins également la lettre de Cuvier demandée par M. Moquin.
4° A quel titre actuel correspond celui de Prévôt d’Anatomie ?
C’est lorsqu’il était interne à l’hôpital de l’humanité que M. C. Duméril était prévôt d’anatomie, chargé de faire faire des dissections aux élèves dans l’hôpital.
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C’était en réalité, un prosecteur.
M. C.D. n’a jamais servi comme l’a dit à tort M. Piorry dans son discours sur la tombe. Ce qui a pu le faire croire, c’est la lettre G que je joins ici, mais jamais M. C. Duméril n’a été appelé à l’armée en qualité de chirurgien.
Au moment où il venait d’être nommé, à la suite d’un concours, prosecteur à l’Ecole de santé de Paris, M. Duméril écrivait à sa mère le 5 Ventôse an III (23 février 1795).
« Savez-vous que, tout amour-propre à part, c’est un beau titre que celui que je viens d’obtenir. Pour un étudiant depuis le 1er Octobre 1792, et surtout rentrant en concurrence avec des élèves de 4, 5 et 6 ans d’études ».
Le 21 Ventôse an VI (30 Mars 1798[28]) M. Duméril écrivait à son père : « Je suis ici dans un fort beau champ, lié avec tous les savants qui s’occupent des mêmes objets que moi. Les circonstances et le temps peuvent m’être très utiles. Peut-être, ne regretterez-vous jamais les soins et les dépenses de mon éducation. Si j’obtiens quelque place, ce sera pour moi un grand plaisir que de pouvoir vous en rapporter tout le mérite ».
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Concours pour la chaire de Professeur adjoint de Zoologie et de physiologie à la faculté des sciences de Paris, 1812.
Les lettres N° 210 et 210bis sont relatives à ce concours : dans la seconde, se trouve le récit de l’accueil qui fut fait par l’auditoire à la proclamation du résultat du jugement, qui fut accompagnée d’une double huée de sifflets. Tout le premier paragraphe de la seconde page de la lettre N° 211 contient des détails qui montrent comment dans le monde savant, on avait jugé la décision du jury de concours.
C’est aux circonstances particulières de ce concours que M. Flourens a fait allusion dans son éloge de M. de Blainville (T. XXVII, 2e partie, p. IX des mémoires de l’Académie des sciences).
Comment et pourquoi M. C.D. est devenu médecin d’Hôpital, et s’est livré à la pratique de la médecine.
Cette phase importante de la vie de M. C.D. se trouve complètement exposée dans la lettre N° 216. François Delaroche, son beau-frère étant mort en 1813, M. C.D. s’est trouvé naturellement
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chargé, à la place de ce dernier, de la belle et nombreuse clientèle de Daniel Delaroche, habile médecin qui en sa qualité de Genevois avait pour clients la plus grande partie des familles Suisses établies à Paris et qui, pour la plupart, étaient riches.
De 1812 à 1835 et 40, M. C.D. a pratiqué la médecine avec une grande activité. C’est vers 1839, époque où il est venu se fixer tout à fait au Muséum, qu’il a commencé à voir moins de malades, et que peu à peu, il a cessé de pratiquer. Il a fait sans interruption le service de la maison de santé, et qui a été reconstruite il y a quelques années, depuis 1812 jusqu’en 1852, c’est-à-dire pendant 40 ans, moins deux mois.
C’est à l’époque où M. Rayer a été, dans cet hôpital, interne de Daniel Delaroche et de M. C.D. que ce jeune médecin était entré en relations très intimes avec M. C.D., dont il rangea la bibliothèque et fit le catalogue, dont beaucoup de cartes sont écrites de sa main ainsi qu’un registre catalogue.
Succès de M. C.D. dans son cours de pathologie interne à la faculté de Médecine.
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La 3e et la 4e page de la lettre N° 244 contiennent d’intéressants détails sur ce sujet.
Je joins une lettre de Laumonier chirurgien de l’Hôtel-Dieu de Rouen, très habile anatomiste, correspondant de l’Institut (Section d’Anatomie et Zoologie) 1er maître de M. C.D. à qui il portait la plus vive affection ;
Des lettres de Candolle, montrant son amitié et son extrême intimité avec M. C.D. qu’il remercie des plantes récoltées en Espagne pour l’herbier de cet illustre botaniste ; et des lettres du prince CharlesBonaparte[29] et de RichardOwen qui parlent de la zoologie analytique, et d’Agassiz, qui exprime son opinion sur l’importance des travaux erpétologique de M. C. Duméril.
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{{Après la lettre N° 11}}
A - Copie d’une lettre écrite entièrement de la main de Chaptal
Ministère de l’Intérieur de la République Française
Paris le 21 Ventôse an XI
Le Ministre de l’Intérieur au Citoyen Duméril professeur à l’École de Médecine.
La commission chargée par le 1er Consul d’indiquer les livres propres à servir à l’enseignement dans les Lycées, vous a désigné pour composer des éléments d’histoire naturelle pour la sixième classe de mathématiques et des éléments de minéralogie pour la 1re.
Le 1er Consul[30] souscrit à la proposition qu’elle lui a faite, et me charge de vous inviter à vous occuper sans délai de ces ouvrages importants.
Je vous prie de me faire connaître le moment où votre travail sera terminé pour que je puisse en ordonner l’impression.
J’ai l’honneur de vous saluer
Signé Chaptal
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B - Copie d’une lettre de M. C. Duméril à l’un de ses frères[31] résidant à Amiens.
Le 13 prairial an XI
Je m’en voulais à moi-même du silence, bon ami, que je gardais avec toi, depuis trop longtemps ; mais aujourd’hui en prenant la plume je me fais grâce : qu’il en soit de même de ta part quant tu recevras ces lignes.
Je te donnerais en cent à deviner ce pourquoi je t’écris. Qui m’eût dit il y a neuf ans : « Étudiez l’histoire naturelle, cela vous conduira à Paris, vous y arriverez aux premiers emplois ; on vous donnera à choisir dans les premières places ; vous remplacerez M. de Lacépède !!! ». Voilà pourtant ce qui arrive.
J’étais avant-hier fort embarrassé, quand on me fit cette proposition : pourquoi ! il y en a beaucoup de raisons : les principales, les voici en peu de mots : il s’agit de professer, au Muséum, l’histoire des reptiles et des poissons : or je n’ai jamais étudié les poissons épineux qui composent près des deux tiers de la seconde partie
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Daudin, Brongniart[32] & Geoffroy[33] suivent la même carrière : ils ont écrit sur ce sujet. Ce sont mes amis ; Ils vont me regarder comme un intriguant qui aurait cherché à leurs enlever une place que je ne devais pas même désirer... les places auxquelles je puis aspirer au Muséum seraient 1° celle de Portal. (Professeur d’Anatomie de l’homme,) je suis le seul qui y ait des droits, ou celle de Lamarck (histoire des insectes) qui ne me serait disputée que par Latreille... cependant il fallait se décider et voilà comment Cuvier qui était chargé par M. de Lacépède de me faire la proposition, répondait à mes observations : « Je te donnerai tous mes manuscrits, Lacépède te communiquera toutes ses notes : ce n’est pas la place en elle-même que tu dois considérer, c’est le pied, que tu mets dans l’établissement : c’est la confiance dont on t’honore, c’est la préférence qu’on te donne sans que tu l’aies sollicitée, quoique les autres personnes persécutent pour obtenir cette faveur... enfin si cela ne pouvait t’être utile, me disait-il, m’exposerais-je moi-même à m’aliéner mes amis Geoffroy, Brongniart... il faut accepter »... J’ai accepté.
Ce que je ne comprends pas dans tout cela, c’est la proposition de M. de Lacépède sur laquelle Cuvier m’a juré n’avoir eu aucune espèce d’influence.
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Il n’est question pour le moment que de le remplacer pendant un voyage qu’il va faire en Italie pour se distraire de la mort de sa femme, mais il paraît certain, d’après ce que me dit M. Dejean[34], que le vrai sujet est l’incompatibilité d’un professorat avec une Sénatorerie. Suivent des détails de famille.
Nous avons copié textuellement ce qui précède quoiqu’il y ait bien quelques suppressions à faire en cas de publication.
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Notes Sur la Vie de M. Constant Duméril Depuis l’an VII (1799) jusqu’en 1805, à l’époque de son retour d’Espagne
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Suite de l’indication des particularités de la vie de M. C. Duméril consignées dans sa correspondance avec ses parents et ses frères.
La première Note remise à M. Moquin-Tandon comprend l’espace de temps écoulé depuis le moment où M. C. Duméril a quitté Amiens pour se rendre à Rouen, jusqu’à l’époque de sa nomination comme Chef des travaux anatomiques.
Cette seconde Note reprend à partir de cette dernière époque.
On en a la preuve par la lettre (N° 117)
M. C.D. n’a jamais servi comme chirurgien militaire, contrairement à l’assertion de M. Piorry à la 2e page de son discours sur la tombe.
Au commencement de l’an VIII, c’est à dire à la fin de 1799, M. C.D. n’ayant pas encore 26 ans, faisait déjà partie de 8 Sociétés savantes.
Voir la lettre N° 119, 2e page paragraphe souligné où elles sont énumérées.
M. C. Duméril étant suppléant de Cuvier, à l’école centrale du Panthéon, celui-ci fit par écrit une promesse de donner les 2/3 de ses appointements à M. C.D. qui généreusement déchira ce papier, considérant la parole de Cuvier comme suffisante. Ce fait qui est très honorable pour M. D. est raconté dans sa lettre N° 124, dernier paragraphe de la 1re page.
Il était extrêmement occupé à l’époque où il rédigeait les Leçons d’anatomie comparée de Cuvier qui parut à cette époque, en 1800, et qui est le résumé d’un travail manuscrit. Il donne sur ce sujet des détails intéressants dans la lettre (N° 130) et qui montre quels étaient ses rapports avec Cuvier (voir la 2e page).
Dans cette même lettre, M. C.D. parle de la publication qu’il vient de faire du plan de son ouvrage sur les insectes. Il veut parler, je pense, du grand tableau sur la classification des insectes, qu’il a annexé au 1er volume des Leçons d’Anatomie comparée de Cuvier, qui parut à cette époque, en 1800, et qui est le résumé d’un travail manuscrit, présenté par lui à la Société philomatique, un mois auparavant, ainsi que l’indique la note suivante, signée d’AlexandreBrongniart président, Société philomatique : N° 414, Séance du 3 brumaire an 9.
Nomination de M. C.D. comme professeur d’Anatomie à l’École de Médecine.
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La lettre N° 132 est très intéressante, et peut-être y aurait-il des passages à en reproduire. Il y parle de l’intérêt que lui porte Chaptal, du nombre de votants qui ont été pour lui dans l’Ecole de Médecine, de sa concurrence, dans ce moment-là encore, avec Dupuytren, de son bonheur dont il parle avec une extrême modestie. Il y a aussi dans cette lettre des détails sur les démarches auxquelles il se livrait pour chercher à faire présenter, par Chaptal, au 2e Consul[35] comme substitut du Commissaire du gouvernement, près le tribunal criminel d’Amiens, son père, alors juge suppléant, position qui n’avait été obtenue que difficilement, quoiqu’il eût été juge pendant 30 ans dans cette ville, avant la nouvelle organisation des tribunaux.
Une note annexée à la lettre N° 132 donne ces détails ; elle pourrait servir pour le passage où il sera question de la profession du père de M. C.D.
L’arrêt du 1er Consul, en date du 9 ventôse an IX « commencement de mars 1801 » porte : Sur le rapport du Ministre de l’Intérieur[36], arrête : Article 1er Le citoyen Duméril chef des travaux anatomiques est nommé Professeur adjoint
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d’anatomie et de physiologie à l’École de Médecine de Paris, à la place du citoyen Leclerc nommé Professeur de Médecine légale. Article 2. Le Ministre de l’Intérieur est chargé de l’exécution du présent arrêté. En transmettant l’ampliation de l’arrêté ci-contre, Chaptal écrivait à M. C.D. : « Je désire que cette nomination vous paraisse une digne récompense du zèle avec lequel vous vous êtes livré aux travaux anatomiques, et des succès que vous avez obtenus dans cette étude si importante ».
M. C.D. occupa la chaire d’Anatomie jusqu’en 1818. Le 28 octobre de cette année 1818, il prit celle de pathologie interne que la mort de Bourdier laissait vacante.
Au moment de la réorganisation de la Faculté de médecine, par une ordonnance de Louis XVIII en date du 2 février 1823, il fut de nouveau nommé Professeur et attaché (dit l’ordonnance) à la chaire de Physiologie.
C’est l’élimination de Chaussier qui avait rendu cette chaire vacante.
En 1830, les professeurs nouveaux, introduits dans la Faculté par ordonnance ayant été éliminés, les professeurs qui ne demandèrent pas
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à devenir membres honoraires reprirent leur chaire. C’est ainsi que M. C.D. occupa de nouveau celle
Nombre des collègues que M. C.D. a eus à la faculté de Médecine (87).
C’est-à-dire tous les professeurs qui ont été nommés depuis l’organisation de l’Ecole de santé en 1793, moins six d’entre eux qui étaient morts avant la nomination de M. D. Ces six professeurs sont Chopart mort en 1794 après avoir fait un seul cours ; 2eDesault mort en 1795 ; 3eDoublet mort également en 1795 n’ayant fait qu’un seul cours ; 4e Goulin mort en 1798 ; 5eMahon mort en 1800 ; 6e Manoury, mort l’année même de sa nomination, en 1793, avant d’avoir été institué.
Il y a eu, de plus Besnard, médecin de Rouen qui, nommé en 1793 n’a pas accepté et n’est pas venu à Paris ; puis Rougemont qui, après avoir été nommé en 1793, a renoncé à la chaire en 1796.
M. C.D. a été nommé professeur à l’École de Médecine avant d’être reçu docteur, nommé le 9 Ventôse an IX Mars 1801 il a soutenu sa thèse le 11 fructidor an XI 30 Août 1803[37].
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Il ne fut tenu qu’à soutenir une thèse devant l’École. Voici la copie du Diplôme qui lui fut délivré à la suite de cette épreuve :
Nous soussignés Professeurs de l’École de Médecine de Paris, en vertu d’une délibération de l’Ecole approuvée par le Ministre de l’Intérieur portant que le Citoyen Duméril, notre collègue, sera tenu, pour obtenir le titre de Docteur, de soutenir une thèse ; certifions que le Citoyen André Marie Constant Duméril âgé de 29 ans né à Amiens (Somme) a présenté à l’Ecole une Dissertation imprimée ayant pour titre : Essai sur les moyens de perfectionner et d’étendre l’art de l’anatomiste[38], et qu’il l’a soumise à la discussion le 11 Fructidor an XI, dans lequel acte probatoire, et qui a eu lieu publiquement en présence de l’Ecole assemblée, le citoyenDuméril ayant donné des preuves d’un savoir aussi solide qu’étendu nous le déclarons pourvu des connaissances exigibles pour l’art de guérir, et à cet effet, lui délivrons le présent diplôme de Dr en médecine muni du sceau de l’Ecole. Donné à l’école de Paris le 22 Vendémiaire an XII de la République française.
Au nom de l’École
Le Comité d’administration
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Président, Secrétaire, Directeur,
Sue,
Trésorier
Nouveau témoignage de l’amitié de M. C. Duméril pour Dupuytren.
On le trouve dans une lettre à sa mère en date du 23 Avril 1807. « J’ai eu, dit-il, un peu de chagrin la semaine dernière. Il y avait une place vacante à l’École. Mon ami Dupuytren était sur les rangs ; il avait le plus grand espoir de réussir, 10 à 11 membres de l’École lui avaient donné leur parole d’honneur la plus sacrée de le nommer. Cependant par le résultat du scrutin, il n’a réuni que 4 suffrages et son rival, M. Richerand 13. J’étais lié avec tous deux de manière que je me suis vu forcé de garder une neutralité complète excepté ma voix que je devais par reconnaissance donner à Dupuytren».
C’est en 1811 et par concours que Dupuytren a été nommé (Médecine opératoire). En l’an X, il fut envoyé par le Ministre[39], avec Desgenettes, comme médecin extraordinaire pour donner des renseignements, sur la cause et les effets d’une épidémie (de fièvre intermittente ?) qui causait des ravages effrayants à Pithiviers.
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Dans la lettre N° 143, on voit avec quel zèle et quel dévouement il étudia et s’efforça de combattre cette maladie.
M. Duméril est désigné par le 1er Consul pour composer un ouvrage élémentaire, sur les sciences naturelles, destiné aux établissements d’instruction publique correspondant à nos collèges.
Une lettre de Chaptal A.[40] 21 Ventôse an XI Mars 1803 écrite toute entière de sa main, et dont il y a dans ce dossier la copie, indique le fait et fournit à cet égard tous les renseignements nécessaires. C’est par suite de cet ordre donné par le premier Consul, que M. C.D. composa l’ouvrage qui parût en 1804 en 1 vol. in 8° sous le titre de Traité élémentaire des sciences naturelles (par demandes et réponses). Dès cette même année 1804, le même ouvrage fût réimprimé (sans demandes ni réponses).
1807- 2e Édition augmentée d’un volume avec 33 planches, in 8°.
1825- 3e Édition avec ce nouveau titre : Éléments des sciences naturelles in 8°
1830- 4e Édition in 8°
1846- 5e Édition in 12, avec de nouvelles planches.
La lettre de dédicace à Cuvier qui a été reproduite dans toutes les éditions, est intéressante à plus d’un titre.
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M. Duméril est choisi par M. de Lacépède pour le suppléer au Muséum.
C’est dans ce même an XI où il avait été désigné pour la rédaction d’un traité élémentaire d’histoire naturelle, que M. D. éprouva la satisfaction inattendue d’être appelé par M. de Lacépède à le suppléer dans son enseignement au Muséum pour y professer l’histoire naturelle des Reptiles et des Poissons. Tout ce qui se rapporte à cette proposition est raconté par M. C.D. à l’un de ses frères dans une lettre qui est extrêmement intéressante.
La copie en est jointe à ce dossier elle porte la lettre B.[41] Elle fut écrite le 13 prairial an XI (3 Juin 1803).
Elle montre de quelle haute estime il jouissait dans l’esprit de Cuvier et, en même temps, elle témoigne, de la part de M. C.D. d’une grande modestie.
Si elle devait être imprimée, il faudrait, à la fin, et dans ce que dit Cuvier supprimer, il semble, les phrases où se trouvent les noms de Geoffroy et de Brongniart.
Dès l’été de cette année, il commença les cours pour M. de Lacépède et le 8 brumaire an XII (1er Novembre 1803[42])
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il écrivait à son père : « J’ai terminé le 2 brumaire mes Poissons au Muséum, et j’ai eu la satisfaction de conserver mes auditeurs ».
Pour le second cours à faire à la place de Lacépède, Cuvier fut chargé de sonder M. C.D. qui raconte plaisamment la chose à la 2e page de sa lettre N° 150.
La lettre N° 151 (24 thermidor an XII[43]) donne des renseignements sur le soin que M. C.D. mettait à préparer ce cours et sur l’étude attentive de la collection des Poissons à laquelle il se livrait.
Détails sur la carrière professorale de M. C.D. au Muséum de 1811 à 1857.
En Novembre en 1811, par décision de l’assemblée administrative des Professeurs du Muséum d’histoire naturelle, et sur la demande de qui en avait été faite par M. de Lacépède, M. C.D. est autorisé à prendre le titre d’adjoint à la chaire de Zoologie des Reptiles et des Poissons et il est dit que le Directeur pourra l’appeler à donner son avis, lorsque l’on délibèrera sur quelque objet relatif aux collections de Poissons ou de Reptiles.
Cette décision est précédée de ces considérants : « Considérant que le titre d’adjoint n’emporte aucun
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droit dans le cas où la chaire du titulaire viendrait à vaquer ; considérant, en outre, que 8 années d’exercice ont donné des preuves suffisantes de la capacité de M. D. et de son zèle pour l’Établissement arrête...... »
En 1825 (23 Novembre) par ordonnance du roi Charles X. M. D. est nommé Professeur titulaire au Muséum. Le fait cité par M. Valenciennes dans son discours sur la tombe, relativement à l’arrangement des collections de Commerson (page 17) est exact.
Vers la fin de 1856, ayant donné sa démission de Professeur au Muséum, M. D. a été nommé Professeur honoraire par un décret en date du 21 janvier 1857, qui conférait en même temps le titre de professeur titulaire à son fils Auguste Duméril qui le suppléait depuis 1853.
Dans une lettre en date du 13 Septembre1806, M. D. dit : « Mon cours est extrêmement suivi, plus qu’aucun de ceux qui se font dans les Galeries. J’ai habituellement plus de soixante élèves, et cela me fait une sorte de réputation dans l’établissement. D’autres professeurs dans des parties analogues n’en ont guère que six à dix ».
Par un décret en date du 17 prairial an XIII (7 Juin 1805[44]) rendu par l’Empereur, M. C.D. et M. Desgenettes sont désignés
36 à terminer
.
Notes
- ↑ Indication du numéro de page dans le livre de copies.
- ↑ Rosalie Duval, épouse de François Jean Charles Duméril.
- ↑ Amiens, ville natale d’André Marie Constant Duméril.
- ↑ Les notes marginales du livre de copie sont indiquées ici par des accolades.
- ↑ En fait, cette notice se trouve page 2, colonnes 3 à 6 dans le Journal des Débats du 17 octobre 1860 (feuille reproduite en annexe de la transcription de la notice).
- ↑ Nous publions sur le site des certificats datés de 1793, mais qui portent sur les années 1789 à 1791.
- ↑ Pierre François Marie Auguste Dejean.
- ↑ Jean François Aimé Dejean.
- ↑ D’après les pages introductives de ce premier volume consacré à André Marie Constant Duméril, il semble qu’Auguste, après la mort de son père en 1860, ait répondu à un questionnaire de M. Moquin-Tandon, naturaliste, membre de l’Institut et de l’Académie de médecine. Ce questionnaire prépare probablement l’éloge d’André Marie Constant Duméril que Moquin-Tandonil prononce à Faculté de médecine de Paris, le 15 novembre 1861 (plaquette In-4° de 43 pages, publiée à Paris par de Rignoux).
- ↑ François Jean Charles Duméril.
- ↑ Jean Charles Nicolas Dumont notaire et procureur à Oisemont.
- ↑ Félicité Duméril, fille d’Auguste (l’aîné) et d’Alexandrine Cumont, a épousé son cousin Louis Daniel Constant Duméril.
- ↑ Les pièces annoncées comme jointes (certificats, lettres, documents) n’ont pas été recopiées dans le livre de copies.
- ↑ Louis Joseph Deu de Perthes.
- ↑ La première lettre envoyée de Rouen date du 10 juin 1791.
- ↑ En réalité, il s’agit du 15 mars 1792 (voir note ci-dessus).
- ↑ Probablement Amable Guy Bertrand Pinard.
- ↑ Jean Baptiste Laumonier.
- ↑ Jean Baptiste Noël Bouchotte (1754-1840), ministre de la Guerre.
- ↑ L’Hôtel-Dieu de Rouen.
- ↑ Joseph Marie Fidèle Duméril dit Désarbret.
- ↑ Auguste Duméril (l’aîné) et Jean Charles Antoine, dit Duméril, vivent avec leur frère André Marie Constant.
- ↑ Contrairement à la date inscrite ici par Auguste Duméril, la lettre est datée du 9 Prairial an III (28 mai 1795).
- ↑ Antoine de Quevauvillers, beau-frère de Rosalie Duval.
- ↑ Le 11 messidor an III correspond en fait au 29 juin 1795. La plupart des équivalences du calendrier révolutionnaire indiquées dans le manuscrit sont erronées ; les dates sont rétablies en note.
- ↑ Le 22 novembre 1795.
- ↑ La citation exacte est « Vis ergo inter nos quid possit uterque vicissim experiamur ? », Virgile, Bucoliques, Eglogue III (Veux-tu donc que nous essayions [de chanter] tour à tour pour voir de quoi l’un et l’autre est capable ?)
- ↑ Le 11 mars 1798.
- ↑ Charles Lucien Bonaparte.
- ↑ Napoléon Bonaparte.
- ↑ Joseph Marie Fidèle Duméril dit Désarbret.
- ↑ Alexandre Brongniart.
- ↑ Etienne Geoffroy Saint-Hilaire.
- ↑ Jean François Aimé Dejean.
- ↑ Jean Jacques de Cambacérès.
- ↑ Jean Antoine Chaptal.
- ↑ Le 29 août 1803.
- ↑ L’Essai d’André Marie Constant Duméril est publié en 1803.
- ↑ Probablement le ministre de l’Intérieur Chaptal.
- ↑ Ce document A est retranscrit ci-dessus page 20.
- ↑ Ce document B est retranscrit ci-dessus page 21.
- ↑ Le 31 octobre 1803.
- ↑ Le 12 août 1804.
- ↑ Le 6 juin 1805.
Notice bibliographique
D’après le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 1er volume, pages 1 à 36
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Pour citer cette page
« 1774-1860. Notes sur André Marie Constant Duméril », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), URI: https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=1774-1860._Notes_sur_Andr%C3%A9_Marie_Constant_Dum%C3%A9ril&oldid=62098 (accédée le 22 décembre 2024).
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