Geoffroy Saint-Hilaire, Etienne (1772-1844) et sa famille

De Une correspondance familiale

Familles Geoffroy Saint-Hilaire, Brière de Mondétour et Poulain d'Andecy

Étienne Geoffroy Saint-Hilaire (né en 1772) et André Marie Constant Duméril (né en 1774) sont amenés plusieurs fois à briguer les mêmes postes au cours de leurs carrières de naturalistes. Duméril reste en relation avec la famille Geoffroy Saint-Hilaire (lettres de 1844). Les relations se poursuivent entre les Milne-Edwards et les Geoffroy Saint-Hilaire.

Le discours qu’André Marie Constant Duméril prononce après le mort de Geoffroy Saint-Hilaire paraît dans La Gazette Médicale de Paris – et Isidore Geoffroy Saint-Hilaire prononce un discours à la mort d’André Marie Constant Duméril.


Étienne Geoffroy Saint-Hilaire (1772-1844)
Fils d’un magistrat à Étampes, Geoffroy Saint-Hilaire est destiné à la prêtrise. Les idées révolutionnaires l’en détournent, et il se dirige vers des études médicales. Il suit les cours de Daubenton au Collège de France et de Fourcroy au Jardin des Plantes. Grâce à son professeur Haüy il est introduit auprès des scientifiques de son temps (Lavoisier, Berthollet). Avec les recommandations de Daubenton et Haüy, Bernardin de Saint-Pierre, Intendant général du Jardin des Plantes, le nomme sous-démonstrateur au Cabinet d’Histoire naturelle (1793). Au Muséum nouvellement créé, il occupe la chaire de zoologie et organise la ménagerie. Il fait venir le jeune Georges Cuvier. André Marie Constant Duméril bénéficie de son soutien et de celui de Cuvier pour entrer à la Société philomathique (1796). Geoffroy Saint-Hilaire participe à l’expédition scientifique qui accompagne Bonaparte en Égypte. Durant ce voyage (1798-1801), il recueille de nombreuses observations zoologiques (ses lettres écrites d’Égypte aux professeurs du Muséum sont publiées). Il est élu membre de l’Académie des sciences (septembre 1807), en remplacement de Broussonet décédé en juillet. La même année, il est choisi pour visiter les muséums du Portugal afin de se procurer des collections d'animaux du Brésil (André Marie Constant Duméril fait allusion à ce voyage) ; à la différence du pillage systématique habituel, il propose des échanges et apprend aux portugais l’art de classer leurs collections.

En 1810, il devient professeur de zoologie à la faculté des sciences de Paris. En 1818 paraît le premier tome de la Philosophie anatomique dans laquelle il développe sa méthode en anatomie comparée. En 1820 il étend le concept d’unité de composition des vertébrés aux insectes, et en 1830, aux mollusques. S’il publie avec Cuvier une Histoire naturelle des mammifères (1824-1842), ses idées transformistes, proches de celles de Lamarck, le conduisent à affronter Cuvier, résolument fixiste, devant l'Académie des sciences. La controverse devient publique et internationale en 1830. André Marie Constant Duméril est mêlé à ces querelles intellectuelles et de carrière. Les élèves de Cuvier, après sa mort (1832), continuent d’attaquer les positions de Geoffroy Saint-Hilaire. Il est président de l'Académie des sciences en 1833 et membre de l'Académie nationale de médecine. Devenu aveugle et paralysé, il démissionne de sa chaire au Muséum (1841) où lui succède son fils Isidore. André Marie Constant Duméril prononce à sa mort un discours, qui est publié.

En 1804, à 34 ans, Étienne Geoffroy Saint- Hilaire épouse Pauline Brière de Mondétour (1785-1876). L’année suivante naît leur fils Isidore suivi, en 1809, de jumelles.


Isidore Geoffroy Saint-Hilaire (1805-1861)
Isidore Geoffroy Saint-Hilaire est élu Membre de l'Académie des sciences en 1833 (section d'anatomie et zoologie). Il succède à son père lorsque celui-ci démissionne de sa chaire au Muséum (1841) ; il devient ainsi « le confrère » d’André Marie Constant Duméril (lettre du 12 septembre 1844), puis d’Auguste Duméril qui a également succédé à son père. Il fonde la Société impériale zoologique d'acclimatation (1854), ancêtre de l’actuelle Société nationale de protection de la nature. Il est président de l'Académie des sciences (1856-1857) et membre de l'Académie nationale de médecine. Les recherches d’Isidore Geoffroy Saint-Hilaire sur les anomalies qui surviennent au cours du développement embryonnaire font progresser la tératologie expérimentale. Au nom du Muséum Isidore Geoffroy Saint-Hilaire prononce un discours à la mort d’André Marie Constant Duméril.

En 1830, à Paris, Isidore Geoffroy Saint-Hilaire épouse Louise Blacque (1809-1855). Elle est la fille de François Charles Blacque, membre de la Société d’acclimatation. Ils ont deux enfants :

1- Albert Geoffroy Saint-Hilaire (1835-1919), qui est directeur du Jardin d’acclimatation du Bois de Boulogne, ouvert en 1859. Il épouse en 1867 Marthe Ravisy (1849-1895).

2- Anaïs Louise Pauline Geoffroy Saint-Hilaire (1831-1885). Elle épouse en 1851 Jean Baptiste (Henri) Poulain d'Andecy (1818-1884), banquier, surnuméraire à la Bibliothèque de l'Arsenal (1846-1848), sous-préfet d'Ambert, Puy-de-Dôme (1848), puis de Nantua, Ain (1849-1851), administrateur du Crédit foncier de France (en 1881).
Jean Baptiste Poulain d'Andecy est le fils de Célestin Nestor Poulain d'Andecy (1793-1827) et de Clémence Orée Brière de Mondétour (1795-1822)
Anaïs Louise Pauline Geoffroy Saint-Hilaire et Jean Baptiste Poulain d'Andecy ont deux enfants, Maurice (né en 1853) et Louise (1857-1934) Poulain d'Andecy qui, comme les demoiselles Mertzdorff, apprend le piano avec Mme Roger. Louise Poulain d'Andecy épouse le 20 avril 1881 le mathématicien Henri Poincaré (1854-1912) (voir la lettre d’Emilie Mertzdorff du 20 avril 1881)


(Marie) Stéphanie Geoffroy Saint-Hilaire (1809-1860), l’une des sœurs d’Isidore, épouse en 1831, à Paris, Ami Alexandre Bourjot, docteur en médecine, né 1800, fils de Ferdinand Bourjot, architecte et de Anne Victoire Pompon. Stéphanie Geoffroy Saint-Hilaire fréquente Lise Marcel, épouse d’Agricol Perdiguier ; avec George Sand et d’autres amis, elle fait des démarches pour favoriser le retour de Perdiguier, exilé après le coup d’État (1852).


La sœur jumelle de Stéphanie, Louise Anaïs Geoffroy Saint-Hilaire, décède en 1830.

[D'après en particulier : Hervé Le Guyader, Étienne Geoffroy Saint-Hilaire, 1772-1844, un naturaliste visionnaire, 1998, Belin]



Pour citer cette page

« Geoffroy Saint-Hilaire, Etienne (1772-1844) et sa famille », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), URI: https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Geoffroy_Saint-Hilaire,_Etienne_(1772-1844)_et_sa_famille&oldid=58070 (accédée le 12 octobre 2024).

D'autres formats de citation sont disponibles sur la page page dédiée.