Lundi 26 janvier 1795, 7 pluviôse an III

De Une correspondance familiale

Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à sa mère Rosalie Duval (Amiens)

lettre du 26 janvier 1795, recopiée livre 1 page 172.jpg lettre du 26 janvier 1795, recopiée livre 1 page 173.jpg


n°82

Paris le 7 Pluviôse

Maman,

Vous voyez où je suis, je n'ai pas eu trop de froid dans la voiture qui est arrivée à deux heures après midi. J'étais parti de Rouen la veille à dix heures. J'ai dîné hier avec mes deux frères chez le citoyen Biston. Je me suis couché, je me lève et vous écris. Je vous envoie copie d'une lettre en ma faveur du citoyen Besnard[1], médecin de l'hospice militaire de Rouen, au citoyen Fourcroy professeur de chimie à l'école.


Je te recommande, mon cher maître, le citoyen Duméril élève à l'école centrale. C'est un jeune homme de la plus belle espérance. Il a de grandes connaissances en botanique, en insectologie, il a aussi des données en chimie, connaît bien <scolascrique>. Tu vois d'après cela que c'est un sujet précieux. Il a une grande activité de tête, mais par cela même il lui faut un régulateur. Il est bien embarrassé sur le choix de la partie qu'il doit suivre. Je le crois plus propre à la culture des sciences qu'à l'application de ces mêmes sciences à l'art de guérir. Son goût pour l'histoire naturelle et ses connaissances préliminaires sur la différente branche de cette partie peuvent le rendre très utile, par la suite, on ne manquera pas de guérisseur, mais les hommes nés pour cultiver les sciences sont rares.
J'ai cru te faire plaisir en t'adressant ce jeune homme, tu ne peux qu'en être satisfait, esprit et cœur tout est bon chez lui, ton sincère, et bon ami, Besnard.


Je vais écrire de suite au Citoyen Fourcroy, pour lui demander un rendez-vous.

Aimez-moi toujours, votre fils Constant

Vous savez que vous m'avez promis un habit et une culotte. J'attends après les moyens de me la procurer adieu.


Notes

  1. Jean Auguste Besnard est ici orthographié « Bénard ».

Notice bibliographique

D’après le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 1er volume, p. 172-173

Pour citer cette page

« Lundi 26 janvier 1795, 7 pluviôse an III. Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à sa mère Rosalie Duval (Amiens) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Lundi_26_janvier_1795,_7_pluvi%C3%B4se_an_III&oldid=40443 (accédée le 7 octobre 2024).

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