Samedi 13 septembre 1806 (A)
Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à ses parents François Jean Charles Duméril et Rosalie Duval (Amiens)
N°171
Paris le 13 Septembre 1806
Mes Chers Parents,
Vos lettres nous ont été remises par Duval et sa femme[1] lorsque nous attendions Reine[2]. ma femme[3] lui avait écrit pour l'engager à profiter de la belle occasion qui s'offrait : sa lettre sera très probablement parvenue trop tard. nous l'avons bien regretté et cependant nous ne nous tenons pas pour battus. il y a au quatrième une petite chambre bien jolie qui n'est pas louée et que nous pourrions disposer pour la recevoir. le moment est propice. plus tard le froid viendra et il n'y a pas là de cheminée elle y serait trop mal. je suis plus libre maintenant que je ne le serai en aucun autre temps. Si quelque occasion se présente il faut qu'elle en profite. il y en aura une toute naturelle lorsque Madame Dumont[4] reviendra mais il sera trop tard dans la saison, cependant si elle ne peut faire mieux ou plus tôt nous nous en contenterons.
Mon ouvrage[5] n'est pas encore en vente : on attend que je l'ai présenté à l'empereur pour l'annoncer. j'ignore si je pourrai le faire moi-même, je le saurai aujourd'hui. M. De Lacépède m'a promis d'être là au moment où je paraîtrai. j'ai quelques espérances nouvelles d'être bientôt tout à fait Professeur au jardin des plantes, d'après une conférence que j'ai eue ces jours derniers avec la personne que je remplace[6]. Mon cours est extrêmement suivi, plus qu'aucun de ceux qui se font dans les Galeries. J'ai habituellement plus de soixante élèves et cela me fait une sorte de réputation dans l'établissement.
il m'a été jusqu'ici impossible de me remettre au rapport sur l'espagne. quand on a travaillé pendant près de trois mois avec l'activité que j'ai mise à l'impression on a besoin d'un peu de repos. j'en goûte aujourd'hui un peu les charmes.
Ma femme est bien décidément enceinte[7] et nous comptons bien dans six ou sept mois avoir le plaisir de posséder ici l'un de vous deux pour tenir le futur et lui donner une existence civile.
Nous n'avons pas d'autres nouvelles d'Auguste[8].
Veuillez bien nous rappeler au souvenir de mon oncle Duval[9] et de nos tantes d'Oisemont[10]. Duval et sa femme sont aujourd'hui à la campagne au-delà de Versailles. ma femme m'a retenu un peu de papier. Je vous embrasse de cœur.
Votre fils Constant
Notes
- ↑ Augustin Duval et son épouse Flore Maressal.
- ↑ Reine Duméril, sœur d’André Marie Constant.
- ↑ Alphonsine Delaroche.
- ↑ Rosalie Rey épouse de Charles Dumont de Sainte-Croix.
- ↑ Zoologie analytique, ou Méthode naturelle de classification des animaux..., Paris, Allais, 1806, In-8, XXXII-344 p.
- ↑ AMC Duméril remplace Etienne de Lacépède, occupé par ses fonctions politiques, pour son cours de zoologie (reptiles et poissons) depuis 1803 ; il n’obtiendra la place de professeur qu’à la mort de celui-ci, en 1825.
- ↑ Caroline Duméril (l’aînée) naîtra le 25 mars 1807.
- ↑ Auguste (l’aîné), frère d’André Marie Constant Duméril.
- ↑ Jean Baptiste Duval.
- ↑ Basilice Duval et Geneviève, épouse d’Antoine de Quevauvillers.
Notice bibliographique
D’après l’original (il existe également une copie dans le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 2ème volume, p.152-154.) Cette lettre accompagne celle de sa femme Alphonsine. Cf. document n°1806-13.
Annexe
A Madame
Madame Duméril
Rue St Rémy n°4
A Amiens
Pour citer cette page
« Samedi 13 septembre 1806 (A). Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à ses parents François Jean Charles Duméril et Rosalie Duval (Amiens) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Samedi_13_septembre_1806_(A)&oldid=57419 (accédée le 22 décembre 2024).
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