Cambacérès, Jean Jacques Régis de (1753-1824)

De Une correspondance familiale

Cambacérès, ministre de la Justice sous le Directoire et second personnage de l’État sous le Consulat et l’Empire, est à plusieurs reprises évoqué et sollicité par l’intermédiaire de Chaptal (lettres de André Marie Constant Duméril en 1800-1804).

Né dans une famille de magistrats appartenant à la noblesse de robe du Languedoc, Jean Jacques Régis de Cambacérès fait ses études à Aix avant de revenir à Montpellier, où il devient avocat (1772), puis succède à son père dans la charge de conseiller à la cour des aides (1774). En 1776 il fait un voyage à Paris avec son ami d’enfance Chaptal.

Il participe dès 1789 à la Révolution (il supprime la particule de son nom), est élu député de l’Hérault à la Convention (1792) et anime le comité de législation qui crée le Tribunal révolutionnaire (1793). Il préside la Convention (octobre 1794) puis le Comité de Salut public. Il est élu au Conseil des Cinq-Cents (1795-1797) et devient membre de l’Institut, classe des Sciences morales et politiques (1795). Après une parenthèse (mai 1797-juillet 1799) pendant laquelle il exerce comme conseiller juridique, il est nommé ministre de la Justice (juillet 1799). Après le coup d’État du 18 Brumaire, il est nommé deuxième consul ; les ministres de la Justice, Abrial et ses successeurs, se contentent souvent d’entériner ses décisions, et Cambacérès garde la haute main sur la Justice jusque pendant les Cent-Jours. Par exemple, lors de la réorganisation de 1800, Cambacérès signe les arrêtés de nomination des magistrats de 62 départements sur 98. Il est alors sollicité par l’intermédiaire de Chaptal, en même temps que le ministre, pour intervenir en faveur de François Jean Charles Duméril.

En plusieurs occasions André Marie Constant Duméril fait allusion aux aléas de la carrière politique de Cambacérès (1802, 1804). Sous le Premier Empire il est nommé archichancelier (1804) et fait duc de Parme (1806). Il assure la présidence du Sénat et du Conseil d’État lors des déplacements de Napoléon 1er, apparaissant plus comme un grand dignitaire que comme un acteur politique. Sous la Restauration, il s’exile à Bruxelles avec son secrétaire et neveu Lavollée. Rallié à Louis XVIII, il rentre à Paris en décembre 1818. Il ne joue plus alors aucun rôle politique. C’est Chaptal qui prononce son oraison funèbre au Père-Lachaise.

Son frère, Etienne Hubert Cambacérès (1756-1818), est nommé évêque de Rouen (1801) et fait cardinal en 1804.

(D’après, en particulier, Pierre François Pinaud, Cambacérès, 1996, Périn)



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« Cambacérès, Jean Jacques Régis de (1753-1824) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), URI: https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Cambac%C3%A9r%C3%A8s,_Jean_Jacques_R%C3%A9gis_de_(1753-1824)&oldid=41671 (accédée le 15 novembre 2024).

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