Lamarck, Jean Baptiste de Monet de (1744-1829)

De Une correspondance familiale

Dans ses lettres, André Marie Constant Duméril mentionne deux fois Lamarck : en 1793, à propos de son livre sur la flore ; en 1809, quand il est proposé pour être son adjoint à la Faculté des sciences (tous les deux déclinent cette offre et Lamarck désigne Etienne Geoffroy Saint-Hilaire pour occuper cette fonction).

Dernier-né d’une famille de militaires, Jean Baptiste Pierre Antoine de Monet, chevalier de la Marck, est dirigé vers l’état ecclésiastique. En 1761 il obtient de quitter les jésuites d’Amiens et commence une carrière militaire qu’il doit abandonner pour raisons de santé en 1768 (c’est Tenon qui le guérit à la Salpêtrière). A Paris en 1770 il travaille chez un banquier puis commence des études de médecine (1772) et s’oriente vers les sciences de la nature (1776). Il fréquente le cabinet d’histoire naturelle du Jardin duroi et suit les cours des frères Jussieu (comme, dans les années 1780, La Révellière Lépeaux ou Bosc). Bernard de Jussieu et Daubenton le présentent à Buffon, qui devient son protecteur. Il met au point une méthode pour identifier les plantes et, soutenu par Haüy, il publie la Flore Française (1778) – ouvrage qui a un grand retentissement ; il est réimprimé en collaboration avec Augustin Pyramus de Candolle en 1805. Il collabore à l’Encyclopédie méthodique de Panckoucke. Il accompagne le fils de Buffon dans un voyage scientifique en Europe (1781). En 1783, Lamarck est nommé associé botaniste à l’Académie des Sciences.

Il adhère à la Révolution et signe désormais Lamarck. Avec Bosc, Fourcroy, Haüy et d’autres, il fonde le Journal d’Histoire naturelle (1792). Il est membre de la société philomathique depuis 1793 et il est nommé membre résident de l’Institut nouvellement créé (1795), section de botanique et de physique végétale. Il participe à la création du Muséum d’Histoire naturelle où il occupe une chaire (1794). Il choisit celle des Insectes et des Vers et dans son cours de 1796 il reprend la nouvelle classification des « animaux sans vertèbres » de Cuvier ; cependant, il développe ses idées sur l’hérédité des caractères acquis et les modifications des êtres vivants. En 1803 débute la publication de l’Histoire naturelle des Végétaux, en collaboration avec Mirbel. Au Jardin des Plantes, Geoffroy Saint-Hilaire est un des rares à soutenir ses théories de la génération spontanée et du transformisme (qui s’opposent au fixisme dominant de Cuvier) présentées dans la Philosophie zoologique (1809) et l’Histoire naturelle des animaux sans vertèbres (1817 – la 2eme édition, 1835-1845, est revue par Deshayes et Milne-Edwads). En 1800 il publie le premier Annuaire météorologique, avec l’appui du ministre de l’Intérieur Chaptal. Ses leçons de zoologie au Muséum, concurrencées par celles de Cuvier, sont beaucoup moins suivies sous la Restauration et il les interrompt en 1819 lorsqu’il devient brusquement aveugle. Il n’en continue pas moins de fréquenter l’Académie des sciences et à dicter à sa fille ses ultimes ouvrages. Au Muséum, il est remplacé par Bosc en 1826.

(d’après, en particulier, Yves Delange, Lamarck, sa vie, son œuvre, Actes Sud, 1984)



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« Lamarck, Jean Baptiste de Monet de (1744-1829) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), URI: https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Lamarck,_Jean_Baptiste_de_Monet_de_(1744-1829)&oldid=60423 (accédée le 19 avril 2024).

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