Jeudi 8 mai 1794, 19 floréal an II

De Une correspondance familiale

Lettre d’André Marie Constant Duméril (Rouen) à son père François Jean Charles Duméril (Amiens)


N° 63

Du 19 Floréal de l'an 2

Papa,

J'ai bien vu que votre intention était de me voir placé à l'abri de la réquisition, j'espère l'être, et voici comment. C'est en sacrifiant le plaisir de vous aller rejoindre ; la peine de quitter la citoyenne Thillaye ; mon intérêt, mes agréments personnels, ma tranquillité, tout ce que je pouvais enfin espérer de plus doux.... à mon instruction. Je dois être présenté le primidi, vingt-et-un du courant à l'administration de l'hospice d'humanité, par le citoyen Laumonier, chirurgien en chef, pour son prévôt d'Anatomie, place dont les honoraires sont le logement garni, la lumière, le feu et 1 200ll d'appointements. Je vous le répète, j'ai plus considéré mon instruction que tout ce qui pouvait me flatter, j'espère que ce sacrifice vous donnera une idée de ma manière de voir. J'espère que vous voudrez bien me faire passer de suite la vôtre. Madame Thillaye me charge de ne point l'oublier auprès de vous.

J'embrasse toute la famille donnez-moi des nouvelles de Montfleury[1].

Je suis de près comme de loin

Votre fils Soumis Constant Duméril


Notes

  1. Florimond, dit Montfleury, frère d’André Marie Constant Duméril.

Notice bibliographique

D’après le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 1er volume, p. 133-134

Pour citer cette page

« Jeudi 8 mai 1794, 19 floréal an II. Lettre d’André Marie Constant Duméril (Rouen) à son père François Jean Charles Duméril (Amiens) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Jeudi_8_mai_1794,_19_flor%C3%A9al_an_II&oldid=40165 (accédée le 7 novembre 2024).

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