Vendredi 18 novembre 1791

De Une correspondance familiale

Lettre d’André Marie Constant Duméril (Rouen) à son père François Jean Charles Duméril (Amiens)

lettre du 18 novembre 1791, recopiée livre 1 page 83.jpg lettre du 18 novembre 1791, recopiée livre 1 page 84.jpg


N°27

Rouen ce 18 9bre 1791

Papa,

Avez-vous vu Monsieur D’Eu[1] ? que vous a-t-il dit depuis la dernière que je vous ai écrit. J’ai eu plusieurs entretiens avec madame Thillaye[2] ; elle m’a fait entendre qu’elle serait fâchée que je perdisse chez elle un temps qui selon elle m’est très nécessaire si j’entrais dans la pharmacie ; elle m’a offert, et je crois même qu’elle vous a écrit à ce sujet, de faire tout ce qui dépendrait d’elle pour me placer. Que lui ais-je répondu ? d’après votre lettre : que je ne la quitterais que lorsque je croirais ne plus lui être nécessaire si je n’embrassais pas sa partie.

L’académie qui a fait sa rentrée hier, a envoyé aujourd’hui à madame Thillaye une députation pour lui faire un compliment de condoléance. Parmi les membres était dom Gourdin. Pendant la conversation elle a voulu leur rendre la clef du jardin des plantes et de la serre qui est la même et dom Gourdin a dit au nom de l’académie qu’il me la laissait pour en user toutes fois et quand il me plairait jusqu’à ce que je quittasse Rouen, temps où je la leur ferai remettre. Il m’a aussi prié de vouloir bien faire une notice de tout ce qu’a fait et écrit M. Thillaye, en tous genre, pour la remettre au secrétaire de l’académie. Plusieurs membres m’ont dit qu’ils s’intéresseraient pour moi auprès du professeur de Mathématiques, que je connais aussi bien qu’eux. Mais c’est égal. J’ai reçu hier une lettre de monsieur Dejean[3] qui a dû vous aller voir.

Priez je vous prie qu’on n’oublie pas de donner à M. Cézille les lettres qui me regardent. Joignez-en une je vous prie. Adieu je vous embrasse et suis votre fils

Constant Duméril


Notes

  1. Louis Joseph Deu de Perthes.
  2. La veuve de Jacques François René Thillaye, née Platel.
  3. Jean François Aimé Dejean.

Notice bibliographique

D’après le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 1er volume, p. 83-84

Pour citer cette page

« Vendredi 18 novembre 1791. Lettre d’André Marie Constant Duméril (Rouen) à son père François Jean Charles Duméril(Amiens) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Vendredi_18_novembre_1791&oldid=60239 (accédée le 19 mars 2024).

D'autres formats de citation sont disponibles sur la page page dédiée.