Moquin-Tandon, Alfred (1804-1863)

De Une correspondance familiale

L’introduction du premier livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril est composée à partir d’un questionnaire proposé par Alfred Moquin-Tandon, sans doute pour préparer l’éloge d’André Marie Constant Duméril qu’il prononce à Faculté de médecine de Paris, le 15 novembre 1861 (plaquette In-4° de 43 pages, publiée à Paris par de Rignoux).

Né à Montpellier dans une famille d’origine genevoise, Alfred Moquin-Tandon étudie notamment auprès du botaniste Michel Félix Dunal (1789-1856), un élève d’Augustin Pyramus de Candolle. Il obtient le titre de docteur ès sciences en 1826, puis de docteur en médecine en 1828. Il est professeur de physiologie comparée à l'Athénée de Marseille (de 1829 à 1830), puis professeur d’histoire naturelle à la faculté des sciences de Toulouse (de 1833 à 1838), et ensuite professeur de botanique dans cette même faculté (jusqu’en 1852), tout en dirigeant le Jardin botanique (1833-1853). Enfin, il enseigne l’histoire naturelle médicale à Paris et devient directeur du Jardin des Plantes à partir de 1853. Il est membre de l’Académie des sciences (section de botanique) en 1854 et membre de l’Académie de médecine en 1857.

En septembre 1834, il fait un voyage de quelques semaines à Paris. Outre les deux personnalités qu'il était venu consulter à Paris, le chimiste Louis Jacques Thénard et le ministre François Guizot, il rencontre un grand nombre de scientifiques : Étienne Geoffroy Saint-Hilaire, Pierre Marcel Toussaint de Serres (v. 1780-1862), Pierre Flourens, Augustin Pyramus de Candolle, André-Marie Ampère (1775-1836), Victor Cousin (1792-1867), Adolphe Brongniart. Il tire un récit de ce court séjour (Un naturaliste à Paris, réédité en 1999) où ses remarques ne sont pas toutes élogieuses : « J'ai remarqué que beaucoup de ces messieurs étaient fort au-dessous de leur réputation. L'usurpation du génie est assez commune à Paris. ».

Moquin-Tandon est également membre de l'Académie des Jeux floraux, écrivant des ouvrages en provençal et en latin. Il est l’auteur d'une supercherie littéraire, l'édition d'une supposée légende provençale : « Carya Magalonensis, Le noyer de Maguelonne » (Toulouse, 1836) avec un prétendu fac-similé du manuscrit original. L’illusion est si complète que des spécialistes de la langue romane s’y trompent.

Il a publié de très nombreux mémoires dans les Comptes-rendus de l’Institut, les Annales du Muséum, etc. et divers ouvrages, dont :

Éléments de tératologie végétale, ou Histoire abrégée des anomalies de l'organisation dans les végétaux (P.-J. Loss, Paris, 1841)

Histoire naturelle des îles Canaries (Paris, 1836-1844), avec Philip Barker Webb (1793-1854) et Sabin Berthelot (1794-1880)

Histoire naturelle des mollusques terrestres et fluviatiles de France, contenant des études générales sur leur anatomie et leur physiologie et la description particulière des genres, des espèces et des variétés, trois volumes, (J.-B. Baillière, Paris, 1855)

Éléments de zoologie médicale, contenant la description des animaux utiles à la médecine et des espèces nuisibles à l'homme (J.-B. Baillière, Paris, 1860)

Éléments de botanique médicale, contenant la description des végétaux utiles à la médecine et des espèces nuisibles à l'homme (J.-B. Baillière, Paris, 1861)

Le Monde de la mer, est publié à titre posthume par son fils sous son pseudonyme d’Alfred Frédol, avec la coopération « d’amis », de « savants distingués » : « MM. C. Vogt, de Genève ; Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, Coste, de Quatrefages, E. Blanchard, Deshayes, Lacaze-Duthiers ; P.H. Gosse, d’Angleterre ; S. Berthelot, des îles Canaries ; Auguste Duméril, Gerbe, Lespés, Auzias-Turenne ».



Pour citer cette page

« Moquin-Tandon, Alfred (1804-1863) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), URI: https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Moquin-Tandon,_Alfred_(1804-1863)&oldid=58744 (accédée le 14 novembre 2024).

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