Voir la source de 1774-1860. Notes sur André Marie Constant Duméril


Notes de Monsieur Auguste [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]] né le 30 Novembre (1812-1870) décédé le 12 Novembre, Membre de l’[[Institut national, Académie des sciences|Institut]], Professeur au [[Muséum, Jardin des Plantes, Jardin du roi, Cabinet d’Histoire naturelle du roi|Muséum]], Professeur agrégé de l’École [[École de santé de Paris, Faculté de médecine de Paris, Société de l’École de médecine|de Médecine]],

Sur la vie de Monsieur Constant [[Duméril, André Marie Constant (1774-1860)|Duméril]] né le 1<sup>er</sup> Janvier (1774-1860) décédé le 14 Août, depuis le moment où il est allé à Rouen en 1791 jusqu’à l’époque où il a été nommé chef des travaux anatomiques en l’an VII (1799). 

 

1<sup><ref>Indication du numéro de page dans le livre de copies.</ref></sup>

 Dès l’âge de 15 ans, il l’a souvent dit, M. D. avait fini ses études classiques dans lesquelles il obtint des succès. Sa mémoire, qui était très développée, lui avait permis d’apprendre presque en entier ses auteurs latins, dont il savait encore des morceaux, jusque dans un âge très avancé.

Ses études classiques terminées, il put se livrer plus qu’il ne l’avait fait jusqu’alors, à son goût pour l’histoire naturelle, qui s’était montré de fort bonne heure. En effet, lorsqu’il était encore enfant, sa mère<sup><ref>Rosalie [[Duval, Rosalie (1736-1829), mère d’André Marie Constant Duméril, et sa famille|Duval]], épouse de François Jean Charles [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]].</ref></sup> s’était vue obligée de faire à ses vêtements une poche en peau, parce que toujours il trouait les poches en toile, en les remplissant de pierres et de différents objets, qu’il ramassait dans ses courses autour de la ville<sup><ref>Amiens, ville natale d’André Marie Constant [[Duméril, André Marie Constant (1774-1860)|Duméril]].</ref></sup>. De très bonne heure, l’étude des plantes en particulier eut pour lui un très vif attrait. C’est ce qui a motivé, et avec raison, le dernier paragraphe, dans le discours prononcé sur la tombe par M. [[Valenciennes, Achille (1794-1865)|Valenciennes]] : « Il m’a souvent répété qu’il entrait à peine dans sa 15<sup>e</sup><nowiki> année...... » {{Page 16</nowiki><sup><ref>Les notes marginales du livre de copie sont indiquées ici par des accolades.</ref></sup><nowiki>}}</nowiki>

C’est encore avec vérité que M. [[Dunoyer, Charles (1786-1862), son épouse Clarisse Ghiselain et leurs proches|Dunoyer]], dans sa [[1860 - Notice nécrologique de Charles Dunoyer sur André Marie Constant Duméril|Notice]]<nowiki>, a dit : « En 1789 et non encore âgé de 15 ans...... ». {{haut de la 2</nowiki><sup>e</sup> col de la 1<sup>re</sup> page<sup><ref>En fait, cette [[1860 - Notice nécrologique de Charles Dunoyer sur André Marie Constant Duméril|notice]] se trouve page 2, colonnes 3 à 6 dans le ''Journal des Débats'' du 17 octobre 1860 (feuille reproduite en annexe de la transcription de la notice).</ref></sup><nowiki>}}</nowiki>

Des certificats<sup><ref>Nous publions sur le site des [[1793 – Certificat d’assistance au cours de botanique de Descamps à Amiens|certificats]] datés de 1793, mais qui portent sur les années 1789 à 1791.</ref></sup> que j’ai entre les mains attestent que

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M. D. eut le [[1793 – Certificat d’assistance au cours de botanique de Descamps à Amiens|prix de botanique]] à Amiens en 1790 et 1791.

Des certificats d’assiduité aux cours de chimie en 1789 et 1790, témoignent de l’intelligence et de l’adresse qu’il y montrait.

Une ou deux années environ après sa sortie du collège, se passèrent ainsi en études relatives à la chimie, aux plantes et aux insectes, dont il s’occupait alors avec le jeune [[Dejean, Jean François Aimé (1749-1824) et ses proches|Dejean]]<sup><ref>Pierre François Marie Auguste [[Dejean, Jean François Aimé (1749-1824) et ses proches|Dejean]].</ref></sup> moins âgé que lui de six ans.

M. D. est toujours resté lié avec le général [[Dejean, Jean François Aimé (1749-1824) et ses proches|Dejean]], dont le père<sup><ref>Jean François Aimé [[Dejean, Jean François Aimé (1749-1824) et ses proches|Dejean]].</ref></sup>, qui fut ministre de la guerre sous l’Empire, se montra constamment animé de la plus bienveillante affection pour M. D.

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 Réponses au Questionnaire de M. [[Moquin-Tandon, Alfred (1804-1863)|Moquin-Tandon]]<sup><ref>D’après les pages introductives de ce premier volume consacré à André Marie Constant [[Duméril, André Marie Constant (1774-1860)|Duméril]], il semble qu’Auguste, après la mort de son père en 1860, ait répondu à un questionnaire de M. [[Moquin-Tandon, Alfred (1804-1863)|Moquin-Tandon]], naturaliste, membre de l’[[Institut national, Académie des sciences|Institut]] et de l’[[Académie de médecine|Académie de médecine]]. Ce questionnaire prépare probablement l’éloge d’André Marie Constant [[Duméril, André Marie Constant (1774-1860)|Duméril]] que [[Moquin-Tandon, Alfred (1804-1863)|Moquin-Tandon]]il prononce à [[École de santé de Paris, Faculté de médecine de Paris, Société de l’École de médecine|Faculté de médecine]] de Paris, le 15 novembre 1861 (plaquette In-4° de 43 pages, publiée à Paris par de Rignoux).</ref></sup>.

1° Quelle était la Profession du père<sup><ref>François Jean Charles [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]].</ref></sup> de M. Constant [[Duméril, André Marie Constant (1774-1860)|Duméril]] ?

Il a été procureur à Amiens (Nos avoués sont maintenant ce qu’étaient les procureurs de ce temps-là), puis juge de paix, et juge au tribunal d’Amiens. Il se nommait Jean, Charles, François, était né à Abbeville en 1733, année du mariage et de la mort de ses parents. Resté orphelin dès le moment de sa naissance, le très peu de bien qu’il avait fut géré par un oncle<sup><ref>Jean Charles Nicolas [[Dumont, Jean Charles Nicolas (1730-1788), ses fils Charles Dumont de Sainte-Croix et André Dumont, et leur famille|Dumont]] notaire et procureur à [[Oisemont (Somme)|Oisemont]].</ref></sup>, avec tant de sagesse, qu’il put acheter une Etude après tous les frais de son éducation payés.

Il est mort en 1822, à l’âge de 89 ans.

Son épouse, Louise, Hélène, Rosalie [[Duval, Rosalie (1736-1829), mère d’André Marie Constant Duméril, et sa famille|Duval]] à [[Oisemont (Somme)|Oisemont]] (Somme) née en 1735 est morte en 1829, à l’âge de 93 ans, avec la plénitude de ses facultés intellectuelles, qui étaient remarquables. Elle a demandé à ses petits-enfants de prier pour elle. Elle dit à sa petite-fille Félicité<sup><ref>Félicité [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]], fille d’Auguste (l’aîné) et d’Alexandrine [[Cumont, Jean Baptiste (1750-1848) et ses descendants|Cumont]], a épousé son cousin Louis Daniel Constant [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]].</ref></sup> : « Sois heureuse ma fille, aussi heureuse que tu le mérites. »

Son fils Constant lui ressemblait beaucoup pour les traits du visage, mais elle était d’une forte corpulence. C’est elle surtout qui s’est occupée de l’éducation de ses enfants.

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 2° M. C. [[Duméril, André Marie Constant (1774-1860)|Duméril]] a-t-il eu des frères et des sœurs ?

Quatre frères et deux sœurs. Il était l’avant-dernier.

3° A quelle profession son père le destinait-il ?

Dès l’âge de 15 ans, il l’a souvent dit, M. C. D. avait fini ses études classiques dans lesquelles il obtint des succès. Sa mémoire si heureuse lui avait permis d’apprendre presque en entier les auteurs latins dont il savait encore des morceaux dans un âge avancé.

Ses études classiques terminées, il put se livrer plus qu’il ne l’avait fait jusqu’alors à son goût pour l’histoire naturelle, qui s’était montré de fort bonne heure. En effet, lorsqu’il était encore enfant, sa mère s’était vue obligée de faire, à ses vêtements, une poche en peau, parce que toujours il trouait les poches en toile, en les remplissant de pierres et de différents objets qu’il ramassait dans ses courses autour de la ville.

De très bonne heure l’étude des plantes eut pour lui un attrait tout particulier. C’est ce qui a motivé, et avec raison, le dernier paragraphe, dans le discours de M. [[Valenciennes, Achille (1794-1865)|Valenciennes]] : « Il m’a souvent répété qu’il entrait à peine dans sa 15<sup>e</sup> année..... » <nowiki>{{page 16}}</nowiki>

C’est encore une vérité que M. [[Dunoyer, Charles (1786-1862), son épouse Clarisse Ghiselain et leurs proches|Dunoyer]] a dite :

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<nowiki>« En 1789 (peut-être 1790) et non encore âgé de 15 ans.... {{</nowiki>notice haut de la 2<sup>e</sup> col de la 1<sup>re</sup><nowiki> page}}</nowiki>

Une ou deux années après sa sortie du collège se passèrent ainsi en études relatives à sa chimie, aux plantes et aux insectes, dont il s’occupait alors avec le jeune [[Dejean, Jean François Aimé (1749-1824) et ses proches|Dejean]].

Par le [[1793 – Certificat d’assistance au cours de botanique de Descamps à Amiens|certificat A]]<sup><ref>Les pièces annoncées comme jointes (certificats, lettres, documents) n’ont pas été recopiées dans le livre de copies.</ref></sup>, on voit qu’il eut le prix de Botanique à Amiens en 1790.

Le [[Dhervillez (M.) à Amiens|Certificat B]] atteste que, en l’année 1791, il obtint le prix de Botanique, et que, pendant les années 1789, 1790 et 1791, qu’il suivit avec beaucoup de succès les cours de chimie, et y montra une intelligence ainsi qu’une adresse louées par le professeur.

Je joins ici le très curieux certificat B.

Le père de M. [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]] chargé d’une nombreuse famille et dans un état de fortune très médiocre, puisqu’il avait sept enfants, était fort embarrassé pour savoir quelle carrière il devait lui faire suivre.

C’est alors qu’un ami de la famille M. [[Deu de Perthes, Louis Joseph (1738-1818)|D’Eu]]<sup><ref>Louis Joseph [[Deu de Perthes, Louis Joseph (1738-1818)|Deu de Perthes]].</ref></sup>, frappé de ce penchant pour l’étude des sciences naturelles, pensa qu’il fallait favoriser ce penchant et le faire servir à un but utile. Etant lié avec un épicier droguiste de Rouen, M. [[Thillaye (famille)|Thillaye]], homme fort instruit, à ce qu’il paraît, il y fit placer

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M. C.D. probablement vers le commencement de 1791 ou la fin de 1790<sup><ref>La première lettre envoyée de Rouen date du [[Vendredi 10 juin 1791|10 juin 1791]].</ref></sup>. On a la preuve de l’intervention bienveillante de M. [[Deu de Perthes, Louis Joseph (1738-1818)|D’Eu]] dans cette circonstance, par une lettre que celui-ci écrivit à M. C. [[Duméril, André Marie Constant (1774-1860)|Duméril]] en [[Mardi 15 novembre 1791|9]][[Mardi 15 novembre 1791|bre]][[Mardi 15 novembre 1791|1791]], peu de jours après la mort de M. [[Thillaye (famille)|Thillaye]], en 9<sup>bre</sup> 1791, et dont des passages ont été copiés pour son père, par M. C. D. dans sa lettre [[Mardi 15 novembre 1791|N° 25]].

Une série de lettres écrites à son père et à sa mère par M. C.D. de Rouen, du 15 Mars 1791<sup><ref>En réalité, il s’agit du 15 mars 1792 (voir note ci-dessus).</ref></sup>, jusqu’en novembre de la même année et du vivant de M. [[Thillaye (famille)|Thillaye]], montrent combien il avait su s’attirer l’affection du mari et de la femme.

Il y remplissait les fonctions de garçon de boutique : à diverses reprises, on en trouve la preuve dans ses lettres (voir à la 2<sup>e</sup> page de la lettre et le bas de la 3<sup>e</sup> page, au [[Jeudi 30 juin 1791|N° 5]] en particulier. P.S. de la lettre [[Mercredi 26 octobre 1791|N° 19]]). Il y portait les tabliers de garçon droguiste ou épicier, car il demande plusieurs fois des serpillières, dans sa lettre [[Jeudi 20 octobre 1791|N° 22]] à la 3<sup>e</sup> ligne de la 1<sup>ère</sup> page, il dit, à propos d’un envoi d’effets que venait de lui faire sa mère : « Les serpillières font tout à fait mon affaire ».

Il faisait les courses dans la ville, il l’a bien souvent raconté. Il devait vivre à Rouen avec une extrême

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économie. Il est souvent question dans ses lettres des petites sommes qui lui étaient nécessaires ; il y en a une curieuse, sur ce sujet [[Vendredi 10 juin 1791|N° 3]]. Tout en étant ainsi fort occupé dans cette boutique, il trouvait le temps de travailler, il se joignait à des herborisations dirigées par le professeur de Botanique de la Ville<sup><ref>Probablement Amable Guy Bertrand [[Pinard, Amable Guy Bertrand (1713-1796)|Pinard]].</ref></sup><nowiki> {{Voir la lettre </nowiki>[[Mardi 5 juillet 1791|N° 6]]<nowiki>}} et son goût de plus en plus prononcé pour la botanique lui créait déjà, dans Rouen, malgré sa grande jeunesse, des relations élevées. Il suivait avec fruit les cours de botanique de l’</nowiki>[[Académie de Rouen, Société d’émulation de Rouen|Académie]], car par les certificats, on voit qu’il eut le 1<sup>er</sup><nowiki> prix en 1792 et 1793. {{Voir le com</nowiki><sup>mencement</sup> de la lettre [[Dimanche 18 septembre 1791 (B)|N°14]]<nowiki>}} Il donne dans la lettre </nowiki>[[Jeudi 18 août 1791|N° 9]] le récit détaillé d’une longue herborisation faite avec un ex Bénédictin Dom [[Gourdin, François Philippe dom (1739-1825)|Gourdin]] de Noyon, Membre d’un grand nombre d’académies : « Je me suis fait un ami, vraiment un ami, du grand vicaire... » dit-il à la 2<sup>e</sup> page de la lettre [[Dimanche 18 septembre 1791 (A)|N° 13]]<nowiki>. {{2</nowiki><sup>e</sup><nowiki> page. Lettre 13.}}</nowiki>

Plus il étudiait, plus il était désireux de suivre la carrière médicale. « Vous ignorez une chose dit-il à sa mère, dans sa lettre [[Lundi 20 juin 1791|N° 4]], 2<sup>e</sup> page (20 juin 1791) : c’est que je vois plus lieu que jamais à être Médecin .... ». En partant pour Rouen, il avait déjà le désir d’étudier la Médecine ; il le dit positivement

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dans une lettre à M. [[Deu de Perthes, Louis Joseph (1738-1818)|D’Eu]] copiée par les soins de son père ([[Dimanche 13 novembre 1791|N° 26]]). En partant pour Rouen

En 7<sup>bre</sup> 1791, M. [[Thillaye (famille)|Thillaye]] tombe malade et la lettre [[Mercredi 26 octobre 1791|N° 19]] (26 8<sup>bre</sup> déjà citée), montre quelle vive affection M. C.D. lui avait inspirée, (voy<sup>ez</sup> la 2<sup>e</sup> page). M. C.D. lui était très attaché ainsi qu’à M<sup>me </sup>[[Thillaye (famille)|Thillaye]], on le voit par le commencement de la lettre [[Vendredi 18 novembre 1791|N° 27]].

M. [[Thillaye (famille)|Thillaye]] meurt le 4 9<sup>bre</sup> 1791 ; alors se manifeste de nouveau l’intérêt de M. [[Deu de Perthes, Louis Joseph (1738-1818)|D’Eu]] pour le jeune [[Duméril, André Marie Constant (1774-1860)|Duméril]], à qui il écrit une lettre dont celui-ci copie des passages pour son père [[Mardi 15 novembre 1791|N° 25]] (et il en adresse une, à son tour, à ce protecteur, il l’envoie à son père en communication. Son père l’a fait copier et nous la trouvons au [[Dimanche 13 novembre 1791|N° 26]]). Cette lettre déjà citée, fait le plus grand honneur à M. C.D. M. [[Thillaye (famille)|Thillaye]] était certainement un homme distingué, à en juger par ce que M. C.D. raconte de ce qui fut fait après sa mort (voir la lettre [[Vendredi 18 novembre 1791|N° 27]].) Déjà, on le jugeait digne de conserver la clef du jardin des plantes et de la serre, qui avait été remise par l’[[Académie de Rouen, Société d’émulation de Rouen|académie]] à M. [[Thillaye (famille)|Thillaye]] (voyez le bas de la 1<sup>re</sup> page de la lettre [[Vendredi 18 novembre 1791|N° 27]]). Après la mort de celui-ci M. C.D. resta chez sa veuve, mais sa résolution de se faire médecin se prononce

9

de plus en plus : voyez la lettre [[Lundi 10 septembre 1792|N° 35]]. Le 15 novembre 1792, après un mois d’épreuves nécessaires pour prendre rang parmi les élèves de l’hôpital de Rouen, il en reçoit le titre (Voir la lettre [[Mercredi 14 novembre 1792 (B)|N° 41]]). Déjà, il avait reçu les témoignages les plus flatteurs de l’intérêt que lui portait le chirurgien en chef<sup><ref>Jean Baptiste [[Laumonier, Jean Baptiste (1749-1818)|Laumonier]].</ref></sup> de l’Hôtel-Dieu de Rouen (commencement de la lettre [[Samedi 29 septembre 1792|N° 36]] et le 2<sup>e</sup> p. de la 1<sup>re</sup> page de la lettre [[Lundi 21 janvier 1793|N° 44]]).

Dans sa lettre [[Samedi 6 octobre 1792 (A)|N° 38]] il donne d’intéressants détails sur sa vie d’élève à l’Hôpital. Je signale la fin de la 1<sup>re</sup> page de la lettre [[Mercredi 14 novembre 1792 (B)|N° 41]], comme fournissant un détail intéressant sur le caractère et l’esprit consciencieux de M. [[Duméril, André Marie Constant (1774-1860)|Duméril]].

Il continue à se trouver en relations avec des hommes distingués, qui savaient l’apprécier, et en particulier, avec le vieux [[Dambourney, Louis Auguste (1722-1795)|Dambourney]] (lettre [[Jeudi 19 janvier 1792|N° 30]]).

Dès 1792, il était nommé membre de la [[Académie de Rouen, Société d’émulation de Rouen|Société d’Émulation de Rouen]] (J’ai le titre officiel à la date du 3 février 1792) et dans une lettre à sa mère, en date du [[Mardi 19 février 1793|19 février 1793]], il l’informe qu’il vient d’être nommé à la majorité absolue, 1<sup>er</sup> Secrétaire du Bureau de cette société (il n’avait pas alors 20 ans) et que son second, est le professeur de chimie de Rouen (voyez la 2<sup>e</sup> page de la lettre [[Mardi 19 février 1793|N° 45]]).

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 Il suit avec ardeur les cours de l’hôpital et y réussit ; il écrit à ce sujet une lettre intéressante ([[Vendredi 15 novembre 1793, 25 brumaire an II|N° 57]]).

La lettre [[Dimanche 8 décembre 1793, 18 frimaire an II|N° 58]], qui contient un certificat relatif à ses études, montre encore (à la 3<sup>e</sup> page) avec quel zèle il les poursuit, tout en regrettant de ne plus donner que très peu de temps aux affaires de M<sup>me</sup> veuve [[Thillaye (famille)|Thillaye]]. A cette lettre est jointe sous le [[Mercredi 18 décembre 1793, 28 frimaire an II|N° 59]] la copie d’une lettre au Citoyen ministre<sup><ref>Jean Baptiste Noël Bouchotte (1754-1840), ministre de la Guerre.</ref></sup> : elle est assez curieuse.

Il est intéressant de noter sa passion pour l’anatomie ; il en parle à la fin de sa lettre [[Dimanche 9 mars 1794, 19 ventôse an II|N° 61]], laquelle contient des détails qui ont un intérêt historique. Il parle encore de cette passion pour l’anatomie dans sa lettre [[Mardi 25 novembre 1794, 5 Frimaire an III|N° 77]]. Afin d’éviter la Réquisition, M. C. [[Duméril, André Marie Constant (1774-1860)|Duméril]] obtient, grâce à son instruction et aux talents qu’il montre déjà, et à l’appui du chirurgien [[Laumonier, Jean Baptiste (1749-1818)|Laumonier]] (et non Lemonnier comme on l’a dit par erreur dans un des discours sur la tombe) d’être nommé chirurgien interne et Prévôt d’Anatomie, à l’hospice d’humanité<sup><ref>L’Hôtel-Dieu de Rouen.</ref></sup>. (Les deux lettres [[Jeudi 8 mai 1794, 19 floréal an II|N° 63]] et [[Dimanche 11 mai 1794 (A), 22 floréal an II|64]] contiennent les détails les plus circonstanciés sur cette phase importante de la vie de M. C. [[Duméril, André Marie Constant (1774-1860)|Duméril]]). A ces lettres est jointe la pièce D qui est l’extrait du registre des délibérations du conseil d’administration de

11

 l’hospice. Les considérants sont des plus honorables pour le jeune chirurgien interne. Comme détails faisant également honneur à M. C.D. il faut citer sa lettre [[Vendredi 4 juillet 1794, 16 messidor an II|N° 70]]. A cette époque se place une lettre [[Lundi 23 juin 1794, 5 messidor an II|N° 69]] où M. C. [[Duméril, André Marie Constant (1774-1860)|Duméril]] parle de son caractère ; déjà dans une lettre antérieure, il en avait parlé dans le même sens. Sa tendre affection pour ses parents se trouve bien exprimée dans sa lettre [[Vendredi 26 septembre 1794, 5 vendémiaire an III|N° 74]]. La [[Mardi 21 octobre 1794, 30 vendémiaire an III|lettre 75]] et la [[Mardi 25 novembre 1794, 5 Frimaire an III|lettre 77]], déjà citées, font connaître la vie extraordinairement active et remplie de M. C.D. à l’époque où il était interne et prévôt d’anatomie, chargé en cette qualité de faire un cours et de préparer celui du chirurgien en chef.

Au moment où les districts devaient envoyer des élèves aux [[École de santé de Paris, Faculté de médecine de Paris, Société de l’École de médecine|écoles de santé]] qui venaient d’être fondées, et à celle de Paris, en particulier, M. C. [[Duméril, André Marie Constant (1774-1860)|Duméril]] éprouva aussitôt le désir d’être au nombre de ceux qui seraient choisis. Il annonce ses projets dans sa lettre [[Samedi 20 décembre 1794, 30 Frimaire an III|N° 78]]. C’est à Amiens qu’il a subi un examen pour venir à l’[[École de santé de Paris, Faculté de médecine de Paris, Société de l’École de médecine|Ecole de santé de Paris]], c’est ce que prouve le certificat D. Le [[Lundi 26 janvier 1795, 7 pluviôse an III|7 Pluviôse de l’an III]], il écrit sa première lettre de Paris.

Cette lettre [[Lundi 26 janvier 1795, 7 pluviôse an III|N° 82]] offre cet intérêt particulier qu’elle contient la copie d’une lettre de [[Besnard, Jean Auguste (avant 1770-1810)|Besnard]] à [[Fourcroy, Antoine François (1755-1809)|Fourcroy]]

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 pour lui recommander M. C.D., sur lequel il porte un jugement extrêmement favorable, qui s’est trouvé tout à fait justifié par la manière dont il a poursuivi sa carrière.

Dès le 15 pluviôse, il passe pour obtenir le titre de prévôt d’anatomie ou de prosecteur, un examen devant 2 professeurs de l’[[École de santé de Paris, Faculté de médecine de Paris, Société de l’École de médecine|Ecole de santé]], dont il fait connaître le personnel dans une lettre  [[Mardi 3 février 1795, 15 pluviôse an III|N° 83]].

Dans une autre lettre ([[Samedi 21 février 1795 (A), 3 ventôse an III|N° 84]]), il donne à l’un de ses frères<sup><ref>Joseph Marie Fidèle [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]] dit Désarbret.</ref></sup> tous les détails d’un concours plus solennel pour ce même emploi. Quoiqu’il fût le plus jeune des 8 qui concouraient, il obtint le 1<sup>er</sup> rang.

Il fait connaître dans cette même lettre les avantages que lui procure cette position, qui lui donne beaucoup d’occupation, comme on le voit par la 3<sup>e</sup> page de cette même lettre [[Samedi 21 février 1795 (A), 3 ventôse an III|N° 84]], où il s’adresse à sa mère.

Bientôt arrive la disette et les deux lettres ([[Jeudi 28 mai 1795, 9 prairial an III|87]] et [[Lundi 29 juin 1795, 11 messidor an III|88]]) donnent de tristes, mais très curieux détails, sur l’état de pénurie extrême dans lequel, lui et l’un des ses frères<sup><ref>Auguste [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]] (l’aîné) et Jean Charles Antoine, dit Duméril, vivent avec leur frère André Marie Constant.</ref></sup> avec qui il vit à Paris, se trouvent, par suite de l’élévation extraordinaire du prix des denrées et de toute chose. Un détail assez curieux sur le manque de pain en l’an III est donné par M. [[Duméril, André Marie Constant (1774-1860)|Duméril]] à sa mère, à l’époque où il était prosecteur à l’École [[École de santé de Paris, Faculté de médecine de Paris, Société de l’École de médecine|de santé de Paris]].

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Il lui écrivait le 9 Floréal an III (29 Avril 1795)<sup><ref>Contrairement à la date inscrite ici par Auguste [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]], la lettre est datée du [[Jeudi 28 mai 1795, 9 prairial an III|9 Prairial an III]] (28 mai 1795).</ref></sup> : (Il vivait alors avec deux de ses frères). « Nous avons reçu avant-hier (d’Amiens) le trop petit pain que vous nous avez fait passer par M<sup>me</sup> [[Biston, Antoine Joseph (vers 1748-1816) et sa famille|Biston]]. Nous avons reçu, il y a environ une huitaine, celui que mon oncle<sup><ref>Antoine de Quevauvillers, beau-frère de Rosalie [[Duval, Rosalie (1736-1829), mère d’André Marie Constant Duméril, et sa famille|Duval]].</ref></sup> avait eu la complaisance de nous faire passer. Nous mangeons aujourd’hui le reste du dernier ; nous les avons fait aller autant que possible. A peine en recevons-nous 12 onces de la section. Je suis maigre à faire peur. Le comité des finances vient d’écrire que ceux des élèves qui voudraient se retirer pourraient le faire, qu’on leur conserverait leur place, à condition qu’ils s’engageraient à revenir. Mon instruction en souffrira beaucoup, mais je suis décidé à retourner à Amiens pour un mois ou deux, plutôt que de mourir de faim ici. Vous sentez qu’avec 5<sup>ll</sup> par jour, je ne peux pas m’acheter une livre de pain de 12<sup>ll</sup> à 14<sup>ll</sup> ».

« J’attends de vous que vous m’appreniez si vous pouvez me faire passer du pain ; dans le cas contraire, il est présumable que je ne me laisserai pas mourir ici. - Le fromage de Gruyère vaut ici 6<sup>ll</sup> la livre. »

 14

 Le [[Lundi 29 juin 1795, 11 messidor an III|11 Messidor]] de la même année (30 juin 1795<sup><ref>Le 11 messidor an III correspond en fait au 29 juin 1795. La plupart des équivalences du calendrier révolutionnaire indiquées dans le manuscrit sont erronées ; les dates sont rétablies en note.</ref></sup>), il écrivait encore à sa mère : « Je viens d’acheter pour 18<sup>ll</sup> 1 livre ½ de pain. Nous en avons eu pour notre déjeuner ! Si vous pouvez nous en faire passer, profitez de la première voie. Tout augmente encore énormément : le beurre 16 et 17<sup>ll</sup> la livre ; les cerises 3<sup>ll</sup> et les groseilles 2<sup>ll</sup> 10 sous. Jugez comment je fais pour vivre ! »

Le [[Dimanche 22 novembre 1795, 1er frimaire an IV|1]][[Dimanche 22 novembre 1795, 1er frimaire an IV|er]][[Dimanche 22 novembre 1795, 1er frimaire an IV|Frimaire an IV]] (23 Nov<sup>embre</sup> 1796<sup><ref>Le 22 novembre 1795.</ref></sup>) « Le prix du pain est ici exorbitant : le blanc se vend 40<sup>ll</sup> et l’ordinaire, le plus commun, 30 et 34<sup>ll</sup> aussi quand nous en manquons et cela ne nous arrive que trop souvent, nous sommes obligés de vivre avec des châtaignes, qu’on nous vend 15<sup>ll</sup> le litron ; le beurre vaut 85 à 90<sup>ll</sup>, la chandelle 95<sup>ll</sup> à 100<sup>ll</sup> ». La 2<sup>e</sup> page de la lettre [[Vendredi 25 novembre 1796, 5 frimaire an V|N° 98]] est intéressante par les détails qu’elle renferme sur la [[Société Philomathique de Paris|Société philomatique]], et dans la lettre [[Dimanche 11 mars 1798, 21 ventôse an VI|N° 107]], il parle à [la] 2<sup>e</sup> page des belles relations qu’il a nouées à Paris. On voit aussi dans cette [[Dimanche 11 mars 1798, 21 ventôse an VI|lettre 107]], à la 1<sup>re</sup> page, l’estime qu’on fait de lui à Rouen.

La lettre [[Vendredi 12 avril 1799, 23 germinal an VII|N° 113]], à partir de l’avant-dernière ligne de la 1<sup>re</sup> page, marque une phase très importante de la vie de M. C.D.

15

Elle contient l’annonce de l’espoir qu’il a d’être nommé <u>chef des travaux anatomiques </u>à la [[École de santé de Paris, Faculté de médecine de Paris, Société de l’École de médecine|faculté de médecine]] de Paris, et dans la lettre [[Jeudi 1er août 1799, 14 thermidor an VII|N° 116]], il annonce qu’il est nommé : très jolie lettre, dans laquelle il fait un retour sur le passé. C’est ici que vient se placer le traité passé entre lui et [[Dupuytren, Guillaume (1777-1835)|Dupuytren]] à l’époque de ce concours. Il porte la lettre E.

Dans la question écrite du concours que j’ai entre les mains, M. C.D. avait pris pour épigraphe

<poem> Ergo inter nos quid possit
uterque vicissim
Experiamur </poem> 

(Virgile Eglogue 3, vers 28)<sup><ref>La citation exacte est « ''Vis ergo inter nos quid possit uterque vicissim experiamur ?'' », Virgile, ''Bucoliques'', Eglogue III (Veux-tu donc que nous essayions [de chanter] tour à tour pour voir de quoi l’un et l’autre est capable ?)</ref></sup>.

Je joins ici F la pièce officielle de la nomination, à la place de chef des travaux anatomiques.

J’y joins également la lettre de [[Cuvier, Georges (1769-1832), son épouse Anne Marie Coquet de Trazail, son frère Frédéric Cuvier|Cuvier]] demandée par M. [[Moquin-Tandon, Alfred (1804-1863)|Moquin]].

4° A quel titre actuel correspond celui de Prévôt d’Anatomie ?

C’est lorsqu’il était interne à l’hôpital de l’humanité que M. C. [[Duméril, André Marie Constant (1774-1860)|Duméril]] était prévôt d’anatomie, chargé de faire faire des dissections aux élèves dans l’hôpital.

16

C’était en réalité, un prosecteur.

M. C.D. n’a jamais servi comme l’a dit à tort M. [[Piorry, Pierre Adolphe (1794-1879)|Piorry]] dans son discours sur la tombe. Ce qui a pu le faire croire, c’est la lettre G que je joins ici, mais jamais M. C. [[Duméril, André Marie Constant (1774-1860)|Duméril]] n’a été appelé à l’armée en qualité de chirurgien.

Au moment où il venait d’être nommé, à la suite d’un concours, prosecteur à l’[[École de santé de Paris, Faculté de médecine de Paris, Société de l’École de médecine|Ecole de santé de Paris]], M. [[Duméril, André Marie Constant (1774-1860)|Duméril]] écrivait à sa mère le [[Lundi 23 février 1795, 5 ventôse an III|5 Ventôse an III]] (23 février 1795).

« Savez-vous que, tout amour-propre à part, c’est un beau titre que celui que je viens d’obtenir. Pour un étudiant depuis le 1<sup>er</sup> Octobre 1792, et surtout rentrant en concurrence avec des élèves de 4, 5 et 6 ans d’études ».

Le [[Dimanche 11 mars 1798, 21 ventôse an VI|21 Ventôse an VI]] (30 Mars 1798<sup><ref>Le 11 mars 1798.</ref></sup>) M. [[Duméril, André Marie Constant (1774-1860)|Duméril]] écrivait à son père : « Je suis ici dans un fort beau champ, lié avec tous les savants qui s’occupent des mêmes objets que moi. Les circonstances et le temps peuvent m’être très utiles. Peut-être, ne regretterez-vous jamais les soins et les dépenses de mon éducation. Si j’obtiens quelque place, ce sera pour moi un grand plaisir que de pouvoir vous en rapporter tout le mérite ».

 17

Concours pour la chaire de Professeur adjoint de Zoologie et de physiologie à la faculté des sciences de Paris, 1812.

Les lettres [[Jeudi 2 avril 1812|N° 210]] et [[Jeudi 16 avril 1812|210]][[Jeudi 16 avril 1812|bis]] sont relatives à ce concours : dans la seconde, se trouve le récit de l’accueil qui fut fait par l’auditoire à la proclamation du résultat du jugement, qui fut accompagnée d’une double huée de sifflets. Tout le premier paragraphe de la seconde page de la lettre [[Dimanche 10 mai 1812|N° 211]] contient des détails qui montrent comment dans le monde savant, on avait jugé la décision du jury de concours.

C’est aux circonstances particulières de ce concours que M. [[Flourens, Pierre (1794-1867) et son fils Gustave|Flourens]] a fait allusion dans son éloge de M. de [[Blainville, Henri Marie Ducrotay de (1777-1850)|Blainville]] (T. XXVII, 2<sup>e</sup> partie, p. IX des mémoires de l’[[Institut national, Académie des sciences|Académie des sciences]]).

Comment et pourquoi M. C.D. est devenu médecin d’Hôpital, et s’est livré à la pratique de la médecine.

Cette phase importante de la vie de M. C.D. se trouve complètement exposée dans la lettre [[Dimanche 31 janvier 1813|N° 216]]<u>.</u> François [[Delaroche, Daniel (1743-1812), son épouse Marie Castanet, leurs enfants Michel, Alphonsine et Etienne François, et leurs proches|Delaroche]], son beau-frère étant mort en 1813, M. C.D. s’est trouvé naturellement

 18

chargé, à la place de ce dernier, de la belle et nombreuse clientèle de Daniel [[Delaroche, Daniel (1743-1812), son épouse Marie Castanet, leurs enfants Michel, Alphonsine et Etienne François, et leurs proches|Delaroche]], habile médecin qui en sa qualité de Genevois avait pour clients la plus grande partie des familles Suisses établies à Paris et qui, pour la plupart, étaient riches.

De 1812 à 1835 et 40, M. C.D. a pratiqué la médecine avec une grande activité. C’est vers 1839, époque où il est venu se fixer tout à fait au [[Muséum, Jardin des Plantes, Jardin du roi, Cabinet d’Histoire naturelle du roi|Muséum]], qu’il a commencé à voir moins de malades, et que peu à peu, il a cessé de pratiquer. Il a fait sans interruption le service de la [[Paris : Maison de santé|maison de santé]], et qui a été reconstruite il y a quelques années, depuis 1812 jusqu’en 1852, c’est-à-dire pendant 40 ans, moins deux mois.

C’est à l’époque où M. [[Rayer, Pierre François Olive (1793-1867)|Rayer]] a été, dans cet hôpital, interne de Daniel [[Delaroche, Daniel (1743-1812), son épouse Marie Castanet, leurs enfants Michel, Alphonsine et Etienne François, et leurs proches|Delaroche]] et de M. C.D. que ce jeune médecin était entré en relations très intimes avec M. C.D., dont il rangea la bibliothèque et fit le catalogue, dont beaucoup de cartes sont écrites de sa main ainsi qu’un registre catalogue.

Succès de M. C.D. dans son cours de pathologie interne à la [[École de santé de Paris, Faculté de médecine de Paris, Société de l’École de médecine|faculté de Médecine]].

 19

La 3<sup>e</sup> et la 4<sup>e</sup> page de la lettre [[Samedi 9 mai 1818|N° 244]] contiennent d’intéressants détails sur ce sujet.

*

Je joins une lettre de [[Laumonier, Jean Baptiste (1749-1818)|Laumonier]] chirurgien de l’Hôtel-Dieu de Rouen, très habile anatomiste, correspondant de l’[[Institut national, Académie des sciences|Institut]] (Sect<sup>ion</sup> d’Ana<sup>tomie</sup> et Zool<sup>ogie</sup>) 1<sup>er</sup> maître de M. C.D. à qui il portait la plus vive affection ;

Des lettres de [[De Candolle, Torras et Varnier (familles)|Candolle]], montrant son amitié et son extrême intimité avec M. C.D. qu’il remercie des plantes récoltées en Espagne pour l’herbier de cet illustre botaniste ; et des lettres du prince Ch<sup>arles</sup>[[Bonaparte, Charles Lucien (1803-1857)|Bonaparte]]<sup><ref>Charles Lucien [[Bonaparte, Charles Lucien (1803-1857)|Bonaparte]].</ref></sup> et de Rich<sup>ard</sup>[[Owen, Richard (1804-1892)|Owen]] qui parlent de la <u>zoologie analytique</u>, et d’[[Agassiz, Louis (1807-1873)|Agassiz]], qui exprime son opinion sur l’importance des travaux erpétologique de M. C. [[Duméril, André Marie Constant (1774-1860)|Duméril]].

 20

<nowiki>{{Après la lettre N° 11}}</nowiki>

'''A -''' Copie d’une lettre écrite entièrement de la main de [[Chaptal, Jean Antoine (1756-1832)|Chaptal]]

Ministère de l’Intérieur de la République Française

Paris le 21 Ventôse an XI

Le Ministre de l’Intérieur au Citoyen [[Duméril, André Marie Constant (1774-1860)|Duméril]] professeur à l’École [[École de santé de Paris, Faculté de médecine de Paris, Société de l’École de médecine|de Médecine]].

La commission chargée par le 1<sup>er </sup>Consul d’indiquer les livres propres à servir à l’enseignement dans les Lycées, vous a désigné pour composer des éléments d’histoire naturelle pour la sixième classe de mathématiques et des éléments de minéralogie pour la 1<sup>re</sup>.

Le 1<sup>er</sup> Consul<sup><ref>Napoléon Bonaparte.</ref></sup> souscrit à la proposition qu’elle lui a faite, et me charge de vous inviter à vous occuper sans délai de ces ouvrages importants.

Je vous prie de me faire connaître le moment où votre travail sera terminé pour que je puisse en ordonner l’impression.

J’ai l’honneur de vous saluer

Signé [[Chaptal, Jean Antoine (1756-1832)|Chaptal]]

 21

 B - Copie d’une lettre de M. C. [[Duméril, André Marie Constant (1774-1860)|Duméril]] à l’un de ses frères<sup><ref>Joseph Marie Fidèle [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]] dit Désarbret.</ref></sup> résidant à Amiens.

Le 13 prairial an XI

Je m’en voulais à moi-même du silence, bon ami, que je gardais avec toi, depuis trop longtemps ; mais aujourd’hui en prenant la plume je me fais grâce : qu’il en soit de même de ta part quant tu recevras ces lignes.

Je te donnerais en cent à deviner ce pourquoi je t’écris. Qui m’eût dit il y a neuf ans : « Étudiez l’histoire naturelle, cela vous conduira à Paris, vous y arriverez aux premiers emplois ; on vous donnera à choisir dans les premières places ; vous remplacerez M. de [[Lacépède, Etienne de (1756-1825)|Lacépède]] !!! ». Voilà pourtant ce qui arrive.

J’étais avant-hier fort embarrassé, quand on me fit cette proposition : pourquoi ! il y en a beaucoup de raisons : les principales, les voici en peu de mots : il s’agit de professer, au [[Muséum, Jardin des Plantes, Jardin du roi, Cabinet d’Histoire naturelle du roi|Muséum]], l’histoire des reptiles et des poissons : or je n’ai jamais étudié les poissons épineux qui composent près des deux tiers de la seconde partie

22

Daudin, [[Brongniart, Alexandre (1770-1847) et ses descendants|Brongniart]]<sup><ref>Alexandre [[Brongniart, Alexandre (1770-1847) et ses descendants|Brongniart]].</ref></sup> &amp; [[Geoffroy Saint-Hilaire, Etienne (1772-1844) et sa famille|Geoffroy]]<sup><ref>Etienne [[Geoffroy Saint-Hilaire, Etienne (1772-1844) et sa famille|Geoffroy Saint-Hilaire]].</ref></sup> suivent la même carrière : ils ont écrit sur ce sujet. Ce sont mes amis ; Ils vont me regarder comme un intriguant qui aurait cherché à leurs enlever une place que je ne devais pas même désirer... les places auxquelles je puis aspirer au [[Muséum, Jardin des Plantes, Jardin du roi, Cabinet d’Histoire naturelle du roi|Muséum]] seraient 1° celle de Portal. (Professeur d’Anatomie de l’homme,) je suis le seul qui y ait des droits, ou celle de [[Lamarck, Jean Baptiste de Monet de (1744-1829)|Lamarck]] (histoire des insectes) qui ne me serait disputée que par [[Latreille, Pierre André (1762-1833)|Latreille]]... cependant il fallait se décider et voilà comment [[Cuvier, Georges (1769-1832), son épouse Anne Marie Coquet de Trazail, son frère Frédéric Cuvier|Cuvier]] qui était chargé par M. de [[Lacépède, Etienne de (1756-1825)|Lacépède]] de me faire la proposition, répondait à mes observations : « Je te donnerai tous mes manuscrits, [[Lacépède, Etienne de (1756-1825)|Lacépède]] te communiquera toutes ses notes : ce n’est pas la place en elle-même que tu dois considérer, c’est le pied, que tu mets dans l’établissement : c’est la confiance dont on t’honore, c’est la préférence qu’on te donne sans que tu l’aies sollicitée, quoique les autres personnes persécutent pour obtenir cette faveur... enfin si cela ne pouvait t’être utile, me disait-il, m’exposerais-je moi-même à m’aliéner mes amis [[Geoffroy Saint-Hilaire, Etienne (1772-1844) et sa famille|Geoffroy]], [[Brongniart, Alexandre (1770-1847) et ses descendants|Brongniart]]... il faut accepter »... J’ai accepté.

Ce que je ne comprends pas dans tout cela, c’est la proposition de M. de [[Lacépède, Etienne de (1756-1825)|Lacépède]] sur laquelle [[Cuvier, Georges (1769-1832), son épouse Anne Marie Coquet de Trazail, son frère Frédéric Cuvier|Cuvier]] m’a juré n’avoir eu aucune espèce d’influence.

23

 Il n’est question pour le moment que de le remplacer pendant un voyage qu’il va faire en Italie pour se distraire de la mort de sa femme, mais il paraît certain, d’après ce que me dit M. [[Dejean, Jean François Aimé (1749-1824) et ses proches|Dejean]]<sup><ref>Jean François Aimé [[Dejean, Jean François Aimé (1749-1824) et ses proches|Dejean]].</ref></sup>, que le vrai sujet est l’incompatibilité d’un professorat avec une Sénatorerie. Suivent des détails de famille.

Nous avons copié textuellement ce qui précède quoiqu’il y ait bien quelques suppressions à faire en cas de publication.

 24

 Notes Sur la Vie de M. Constant [[Duméril, André Marie Constant (1774-1860)|Duméril]] Depuis l’an VII (1799) jusqu’en 1805, à l’époque de son retour d’Espagne

 25

 Suite de l’indication des particularités de la vie de M. C. [[Duméril, André Marie Constant (1774-1860)|Duméril]] consignées dans sa correspondance avec ses parents et ses frères.

La première Note remise à M. [[Moquin-Tandon, Alfred (1804-1863)|Moquin-Tandon]] comprend l’espace de temps écoulé depuis le moment où M. C. [[Duméril, André Marie Constant (1774-1860)|Duméril]] a quitté Amiens pour se rendre à Rouen, jusqu’à l’époque de sa nomination comme Chef des travaux anatomiques.

Cette seconde Note reprend à partir de cette dernière époque.

On en a la preuve par la lettre ([[Mardi 20 août 1799, 3 fructidor an VII|N° 117]])

M. C.D. n’a jamais servi comme chirurgien militaire, contrairement à l’assertion de M. [[Piorry, Pierre Adolphe (1794-1879)|Piorry]] à la 2<sup>e</sup> page de son discours sur la tombe.

Au commencement de l’an VIII, c’est à dire à la fin de 1799, M. C.D. n’ayant pas encore 26 ans, faisait déjà partie de 8 Sociétés savantes.

Voir la lettre [[Dimanche 6 octobre 1799, 14 vendémiaire an VIII|N° 119]], 2<sup>e</sup> page paragraphe souligné où elles sont énumérées.

M. C. [[Duméril, André Marie Constant (1774-1860)|Duméril]] étant suppléant de [[Cuvier, Georges (1769-1832), son épouse Anne Marie Coquet de Trazail, son frère Frédéric Cuvier|Cuvier]], à l’[[Écoles centrales et lycées|école centrale]] du Panthéon, celui-ci fit <u>par</u> <u>écri</u>t une promesse de donner les 2/3 de ses appointements à M. C.D. qui généreusement déchira ce papier, considérant la parole de [[Cuvier, Georges (1769-1832), son épouse Anne Marie Coquet de Trazail, son frère Frédéric Cuvier|Cuvier]] comme suffisante. Ce fait qui est très honorable pour M. D. est raconté dans sa lettre [[Mercredi 9 avril 1800, 19 germinal an VIII|N° 124]], dernier paragraphe de la 1<sup>re</sup> page.

Il était extrêmement occupé à l’époque où il rédigeait les Leçons d’anatomie comparée de [[Cuvier, Georges (1769-1832), son épouse Anne Marie Coquet de Trazail, son frère Frédéric Cuvier|Cuvier]] qui parut à cette époque, en 1800, et qui est le résumé d’un travail manuscrit. Il donne sur ce sujet des détails intéressants dans la lettre ([[Mardi 16 décembre 1800, 25 frimaire an IX|N° 130]]) et qui montre quels étaient ses rapports avec [[Cuvier, Georges (1769-1832), son épouse Anne Marie Coquet de Trazail, son frère Frédéric Cuvier|Cuvier]] (voir la 2<sup>e</sup> page).

Dans cette même lettre, M. C.D. parle de la publication qu’il vient de faire du plan de son ouvrage sur les insectes. Il veut parler, je pense, du grand tableau sur la classification des insectes, qu’il a annexé au 1<sup>er</sup> volume des Leçons d’Anatomie comparée de [[Cuvier, Georges (1769-1832), son épouse Anne Marie Coquet de Trazail, son frère Frédéric Cuvier|Cuvier]], qui parut à cette époque, en 1800, et qui est le résumé d’un travail manuscrit, présenté par lui à la [[Société Philomathique de Paris|Société philomatique]], un mois auparavant, ainsi que l’indique la note suivante, signée d’Alex<sup>andre</sup>[[Brongniart, Alexandre (1770-1847) et ses descendants|Brongniart]] président, Soc<sup>iété</sup> phil<sup>omatique</sup> : N° 414, Séance du 3 brumaire an 9.

Nomination de M. C.D. comme professeur d’Anatomie à l’École [[École de santé de Paris, Faculté de médecine de Paris, Société de l’École de médecine|de Médecine]].

 27

 La lettre [[Samedi 28 février 1801, 9 ventôse an IX|N° 132]] est très intéressante, et peut-être y aurait-il des passages à en reproduire. Il y parle de l’intérêt que lui porte [[Chaptal, Jean Antoine (1756-1832)|Chaptal]], du nombre de votants qui ont été pour lui dans l’[[École de santé de Paris, Faculté de médecine de Paris, Société de l’École de médecine|Ecole de Médecine]], de sa concurrence, dans ce moment-là encore, avec [[Dupuytren, Guillaume (1777-1835)|Dupuytren]], de son bonheur dont il parle avec une extrême modestie. Il y a aussi dans cette lettre des détails sur les démarches auxquelles il se livrait pour chercher à faire présenter, par [[Chaptal, Jean Antoine (1756-1832)|Chaptal]], au 2<sup>e</sup> Consul<sup><ref>Jean Jacques de [[Cambacérès, Jean Jacques Régis de (1753-1824)|Cambacérès]].</ref></sup> comme substitut du Commissaire du gouvernement, près le tribunal criminel d’Amiens, son père, alors juge suppléant, position qui n’avait été obtenue que difficilement, quoiqu’il eût été juge pendant 30 ans dans cette ville, avant la nouvelle organisation des tribunaux.

Une note annexée à la lettre [[Février 1801|N° 132]] donne ces détails ; elle pourrait servir pour le passage où il sera question de la profession du père de M. C.D.

L’arrêt du 1<sup>er</sup> Consul, en date du 9 ventôse an IX « commencement de mars 1801 » porte : Sur le rapport du Ministre de l’Intérieur<sup><ref>Jean Antoine [[Chaptal, Jean Antoine (1756-1832)|Chaptal]].</ref></sup>, arrête : Article 1<sup>er</sup> Le citoyen [[Duméril, André Marie Constant (1774-1860)|Duméril]] chef des travaux anatomiques est nommé Professeur adjoint

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 d’anatomie et de physiologie à l’École [[École de santé de Paris, Faculté de médecine de Paris, Société de l’École de médecine|de Médecine]] de Paris, à la place du citoyen [[Leclerc, Claude (1762-1808)|Leclerc]] nommé Professeur de Médecine légale. Article 2. Le Ministre de l’Intérieur est chargé de l’exécution du présent arrêté. En transmettant l’ampliation de l’arrêté ci-contre, [[Chaptal, Jean Antoine (1756-1832)|Chaptal]] écrivait à M. C.D. : « Je désire que cette nomination vous paraisse une digne récompense du zèle avec lequel vous vous êtes livré aux travaux anatomiques, et des succès que vous avez obtenus dans cette étude si importante ».

M. C.D. occupa la chaire d’<u>Anatomie</u> jusqu’en 1818. Le 28 octobre de cette année 1818, il prit celle de <u>pathologie interne</u> que la mort de [[Bourdier de la Moulière, Joseph François (1757-1820)|Bourdier]] laissait vacante.

Au moment de la réorganisation de la [[École de santé de Paris, Faculté de médecine de Paris, Société de l’École de médecine|Faculté de médecine]], par une ordonnance de Louis XVIII en date du 2 février 1823, il fut de nouveau nommé Professeur et attaché (dit l’ordonnance) à la chaire de Physiologie.

C’est l’élimination de [[Chaussier, François (1746-1828)|Chaussier]] qui avait rendu cette chaire vacante.

En 1830, les professeurs nouveaux, introduits dans la Faculté par ordonnance ayant été éliminés, les professeurs qui ne demandèrent pas

 29

à devenir membres honoraires reprirent leur chaire. C’est ainsi que M. C.D. occupa de nouveau celle

Nombre des collègues que M. C.D. a eus à la [[École de santé de Paris, Faculté de médecine de Paris, Société de l’École de médecine|faculté de Médecine]] (87).

C’est-à-dire tous les professeurs qui ont été nommés depuis l’organisation de l’[[École de santé de Paris, Faculté de médecine de Paris, Société de l’École de médecine|Ecole de santé]] en 1793, moins six d’entre eux qui étaient morts avant la nomination de M. D. Ces six professeurs sont Chopart mort en 1794 après avoir fait un seul cours ; 2<sup>e</sup>[[Desault, Pierre Joseph (1744-1795)|Desault]] mort en 1795 ; 3<sup>e</sup>[[Doublet, François (1751-1795)|Doublet]] mort également en 1795 n’ayant fait qu’un seul cours ; 4<sup>e</sup> Goulin mort en 1798 ; 5<sup>e</sup>[[Mahon, Paul Augustin Olivier (1752-1800)|Mahon]] mort en 1800 ; 6<sup>e</sup> [[Manoury, Robert Anselme (1732-1793)|Manoury]], mort l’année même de sa nomination, en 1793, avant d’avoir été institué.

Il y a eu, de plus [[Besnard, Jean Auguste (avant 1770-1810)|Besnard]], médecin de Rouen qui, nommé en 1793 n’a pas accepté et n’est pas venu à Paris ; puis Rougemont qui, après avoir été nommé en 1793, a renoncé à la chaire en 1796.

M. C.D. a été nommé professeur à l’École [[École de santé de Paris, Faculté de médecine de Paris, Société de l’École de médecine|de Médecine]] avant d’être reçu docteur, nommé le 9 Ventôse an IX Mars 1801 il a soutenu sa thèse le 11 fructidor an XI 30 Août 1803<sup><ref>Le 29 août 1803.</ref></sup>.

 30

 Il ne fut tenu qu’à soutenir une thèse devant l’École. Voici la copie du Diplôme qui lui fut délivré à la suite de cette épreuve :

Nous soussignés Profess<sup>eurs</sup> de l’École [[École de santé de Paris, Faculté de médecine de Paris, Société de l’École de médecine|de Médecine]] de Paris, en vertu d’une délibération de l’Ecole approuvée par le Ministre de l’Int<sup>érieur</sup> portant que le Cit<sup>oyen</sup> [[Duméril, André Marie Constant (1774-1860)|Duméril]], notre collègue, sera tenu, pour obtenir le titre de Docteur, de soutenir une thèse ; certifions que le Cit<sup>oyen</sup> André Marie Constant [[Duméril, André Marie Constant (1774-1860)|Duméril]] âgé de 29 ans né à Amiens (Somme) a présenté à l’Ecole une Dissertation imprimée ayant pour titre : <u>Essai</u> sur les moyens de perfectionner et d’étendre l’art de l’anatomiste<sup><ref>L’''Essai'' d’André Marie Constant [[Duméril, André Marie Constant (1774-1860)|Duméril]] est publié en 1803.</ref></sup>, et qu’il l’a soumise à la discussion le 11 Fructidor an XI, dans lequel acte probatoire, et qui a eu lieu publiquement en présence de l’Ecole assemblée, le cit<sup>oyen</sup>[[Duméril, André Marie Constant (1774-1860)|Duméril]] ayant donné des preuves d’un savoir aussi solide qu’étendu nous le déclarons pourvu des connaissances exigibles pour l’art de guérir, et à cet effet, lui délivrons le présent diplôme de D<sup>r</sup> en médecine muni du sceau de l’Ecole. Donné à l’école de Paris le 22 Vendémiaire an XII de la République française.

Au nom de l’École

Le Comité d’administration

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[[Lassus, Pierre (1741-1807)|Lassus]]. [[Desgenettes, René Nicolas Dufriche (1762-1837)|Desgenettes]]. [[Thouret, Michel Augustin (1748-1810)|Thouret]].

Président, Secrétaire, Directeur,

[[Sue, Pierre (1739-1816)|Sue]],

Trésorier

Nouveau témoignage de l’amitié de M. C. [[Duméril, André Marie Constant (1774-1860)|Duméril]] pour [[Dupuytren, Guillaume (1777-1835)|Dupuytren]].

On le trouve dans une lettre à sa mère en date du [[Jeudi 23 avril 1807|23 Avril 1807]]. « J’ai eu, dit-il, un peu de chagrin la semaine dernière. Il y avait une place vacante à l’École. Mon ami [[Dupuytren, Guillaume (1777-1835)|Dupuytren]] était sur les rangs ; il avait le plus grand espoir de réussir, 10 à 11 membres de l’École lui avaient donné leur parole d’honneur la plus sacrée de le nommer. Cependant par le résultat du scrutin, il n’a réuni que 4 suffrages et son rival, M. [[Richerand, Balthasar Anthelme (1779-1840)|Richerand]] 13. J’étais lié avec tous deux de manière que je me suis vu forcé de garder une neutralité complète excepté ma voix que je devais par reconnaissance donner à [[Dupuytren, Guillaume (1777-1835)|Dupuytren]]».

C’est en 1811 et par concours que [[Dupuytren, Guillaume (1777-1835)|Dupuytren]] a été nommé (Médecine opératoire). En l’an X, il fut envoyé par le Ministre<sup><ref>Probablement le ministre de l’Intérieur [[Chaptal, Jean Antoine (1756-1832)|Chaptal]].</ref></sup>, avec [[Desgenettes, René Nicolas Dufriche (1762-1837)|Desgenettes]], comme médecin extraordinaire pour donner des renseignements, sur la cause et les effets d’une épidémie (de fièvre intermittente ?) qui causait des ravages effrayants à Pithiviers.

 32

Dans la lettre [[Mardi 12 octobre 1802, 20 vendémiaire an X|N° 143]], on voit avec quel zèle et quel dévouement il étudia et s’efforça de combattre cette maladie.

M. [[Duméril, André Marie Constant (1774-1860)|Duméril]] est désigné par le 1<sup>er</sup> Consul pour composer un ouvrage élémentaire, sur les sciences naturelles, destiné aux établissements d’instruction publique correspondant à nos collèges.

Une lettre de [[Chaptal, Jean Antoine (1756-1832)|Chaptal]] A.<sup><ref>Ce document A est retranscrit ci-dessus page 20.</ref></sup> 21 Ventôse an XI Mars 1803 écrite toute entière de sa main, et dont il y a dans ce dossier la copie, indique le fait et fournit à cet égard tous les renseignements nécessaires. C’est par suite de cet ordre donné par le premier Consul, que M. C.D. composa l’ouvrage qui parût en 1804 en 1 vol. in 8° sous le titre de <u>Traité élémentaire des sciences naturelles</u> (par demandes et réponses). Dès cette même année 1804, le même ouvrage fût réimprimé (sans demandes ni réponses).

1807- 2<sup>e</sup> Édition augmentée d’un volume avec 33 planches, in 8°.

1825- 3<sup>e</sup> Édition avec ce nouveau titre : Éléments des sciences naturelles in 8°

1830- 4<sup>e</sup> Édition in 8°

1846- 5<sup>e</sup> Édition in 12, avec de nouvelles planches.

La lettre de dédicace à [[Cuvier, Georges (1769-1832), son épouse Anne Marie Coquet de Trazail, son frère Frédéric Cuvier|Cuvier]] qui a été reproduite dans toutes les éditions, est intéressante à plus d’un titre.

 33

 M. [[Duméril, André Marie Constant (1774-1860)|Duméril]] est choisi par M. de [[Lacépède, Etienne de (1756-1825)|Lacépède]] pour le suppléer au [[Muséum, Jardin des Plantes, Jardin du roi, Cabinet d’Histoire naturelle du roi|Muséum]].

C’est dans ce même an XI où il avait été désigné pour la rédaction d’un traité élémentaire d’histoire naturelle, que M. D. éprouva la satisfaction inattendue d’être appelé par M. de [[Lacépède, Etienne de (1756-1825)|Lacépède]] à le suppléer dans son enseignement au [[Muséum, Jardin des Plantes, Jardin du roi, Cabinet d’Histoire naturelle du roi|Muséum]] pour y professer l’histoire naturelle des Reptiles et des Poissons. Tout ce qui se rapporte à cette proposition est raconté par M. C.D. à l’un de ses frères dans une lettre qui est extrêmement intéressante.

La copie en est jointe à ce dossier elle porte la lettre B.<sup><ref>Ce document B est retranscrit ci-dessus page 21.</ref></sup> Elle fut écrite le 13 prairial an XI (3 Juin 1803).

Elle montre de quelle haute estime il jouissait dans l’esprit de [[Cuvier, Georges (1769-1832), son épouse Anne Marie Coquet de Trazail, son frère Frédéric Cuvier|Cuvier]] et, en même temps, elle témoigne, de la part de M. C.D. d’une grande modestie.

Si elle devait être imprimée, il faudrait, à la fin, et dans ce que dit [[Cuvier, Georges (1769-1832), son épouse Anne Marie Coquet de Trazail, son frère Frédéric Cuvier|Cuvier]] supprimer, il semble, les phrases où se trouvent les noms de [[Geoffroy Saint-Hilaire, Etienne (1772-1844) et sa famille|Geoffroy]] et de [[Brongniart, Alexandre (1770-1847) et ses descendants|Brongniart]].

Dès l’été de cette année, il commença les cours pour M. de [[Lacépède, Etienne de (1756-1825)|Lacépède]] et le [[Lundi 31 octobre 1803, 8 brumaire an XII|8 brumaire an XII]] (1<sup>er</sup> Novembre 1803<sup><ref>Le 31 octobre 1803.</ref></sup>)

 34

 il écrivait à son père : « J’ai terminé le 2 brumaire mes Poissons au [[Muséum, Jardin des Plantes, Jardin du roi, Cabinet d’Histoire naturelle du roi|Muséum]], et j’ai eu la satisfaction de conserver mes auditeurs ».

Pour le second cours à faire à la place de [[Lacépède, Etienne de (1756-1825)|Lacépède]], [[Cuvier, Georges (1769-1832), son épouse Anne Marie Coquet de Trazail, son frère Frédéric Cuvier|Cuvier]] fut chargé de <u>sonder</u> M. C.D. qui raconte plaisamment la chose à la 2<sup>e</sup> page de sa lettre [[Samedi 21 avril 1804, 1er floréal an XII|N° 150]].

La lettre [[Dimanche 12 août 1804, 24 thermidor an XII|N° 151]] (24 thermidor an XII<sup><ref>Le 12 août 1804.</ref></sup>) donne des renseignements sur le soin que M. C.D. mettait à préparer ce cours et sur l’étude attentive de la collection des Poissons à laquelle il se livrait.

Détails sur la carrière professorale de M. C.D. au [[Muséum, Jardin des Plantes, Jardin du roi, Cabinet d’Histoire naturelle du roi|Muséum]] de 1811 à 1857.

En Novembre en 1811, par décision de l’assemblée administrative des Professeurs du [[Muséum, Jardin des Plantes, Jardin du roi, Cabinet d’Histoire naturelle du roi|Muséum d’histoire naturelle]], et sur la demande de qui en avait été faite par M. de [[Lacépède, Etienne de (1756-1825)|Lacépède]], M. C.D. est autorisé à prendre le titre d’<u>adjoint à la chaire de Zoologie</u> des <u>Reptiles</u> et des<u> Poissons</u> et il est dit que le Directeur pourra l’appeler à donner son avis, lorsque l’on délibèrera sur quelque objet relatif aux collections de Poissons ou de Reptiles.

Cette décision est précédée de ces considérants : « Considérant que le titre d’adjoint n’emporte aucun

35

 droit dans le cas où la chaire du titulaire viendrait à vaquer ; considérant, en outre, que 8 années d’exercice ont donné des preuves suffisantes de la capacité de M. D. et de son zèle p<sup>our</sup> l’Établissement arrête...... »

En 1825 (23 Nov<sup>embre</sup>) par ordonnance du roi Charles X. M. D. est nommé Professeur titulaire au [[Muséum, Jardin des Plantes, Jardin du roi, Cabinet d’Histoire naturelle du roi|Muséum]]. Le fait cité par M. [[Valenciennes, Achille (1794-1865)|Valenciennes]] dans son discours sur la tombe, relativement à l’arrangement des collections de Commerson (page 17) est exact.

Vers la fin de 1856, ayant donné sa démission de Professeur au [[Muséum, Jardin des Plantes, Jardin du roi, Cabinet d’Histoire naturelle du roi|Muséum]], M. D. a été nommé Professeur honoraire par un décret en date du 21 janvier 1857, qui conférait en même temps le titre de professeur titulaire à son fils Auguste [[Duméril, François Jean Charles (1733-1823) et ses descendants|Duméril]] qui le suppléait depuis 1853.

Dans une lettre en date du [[Samedi 13 septembre 1806 (A)|13 Sept]][[Samedi 13 septembre 1806 (A)|embre]][[Samedi 13 septembre 1806 (A)|1806]], M. D. dit : « Mon cours est extrêmement suivi, plus qu’aucun de ceux qui se font dans les Galeries. J’ai habituellement plus de soixante élèves, et cela me fait une sorte de réputation dans l’établissement. D’autres professeurs dans des parties analogues n’en ont guère que six à dix ».

Par un décret en date du 17 prairial an XIII (7 Juin 1805<sup><ref>Le 6 juin 1805.</ref></sup>) rendu par l’Empereur, M. C.D. et M. [[Desgenettes, René Nicolas Dufriche (1762-1837)|Desgenettes]] sont désignés

36 à terminer

.
==Notes==
<references />
==Notice bibliographique==
D’après le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 1er volume, pages 1 à 36
==Document(s) à télécharger==

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