Académie de Rouen, Société d’émulation de Rouen

De Une correspondance familiale

André Marie Constant Duméril est lié à des membres de l’Académie de Rouen dès 1791 et dans une lettre à sa mère (19 février 1793), il l’informe qu’il vient d’être élu, à la majorité absolue, 1er secrétaire du bureau de la Société d’Émulation de Rouen pour le Progrès des Sciences, des Lettres et des Arts (il n’a pas alors 20 ans). L’Académie de Rouen et la Société d’émulation, nées au XVIIIe siècle, sont les deux plus anciennes sociétés savantes du département de Seine-Maritime ; elles sont encore en activité.

L’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen est née de la transformation officielle par Louis XV (en 1744) des réunions d’amis férus de botanique se tenant dans un petit jardin du faubourg Bouvreuil. Cette société savante est placée sous l'égide de Fontenelle et de Le Cornier de Cideville. Son premier directeur est Tiphaine de la Roche et son premier bienfaiteur l’abbé Legendre. La bibliothèque est rendue publique en 1782 ; le bibliothécaire est le physicien Pierre Denis Vregeon (1723-1794), également intendant du Jardin des plantes de Rouen. Supprimée en août 1793 comme toutes les Académies, l’Académie est rétablie en 1803 par le préfet Beugnot et le maire de Rouen Defontenay. L’Académie récupère ses archives et ses registres mais pas sa bibliothèque ni son jardin. Elle compte parmi ses membres : Jean Antoine Chaptal, Georges Cuvier, Louis Auguste Dambourney, René Nicolas Desgenettes, Antoine François Fourcroy, Etienne Lacépède, Antoine Augustin Parmentier, Jean-Marie Roland de La Platière (1734-1793), Louis Nicolas Vauquelin.

La Société d’émulation est née officiellement en 1792. Elle prend le relais d’une structure administrative, la « Commission intermédiaire de Haute Normandie » qui a établi un « Bureau d’encouragement » à l’industrie et au commerce. La Société d’émulation compte 26 membres en 1793 et a pour président M. Noël (1793-1796). Pour en faire partie, il faut être parrainé par deux personnes introduites dans l’association et obtenir 2/3 des voix lors du vote d’acceptation. Les membres de la société se répartissent en sections spécialisées : sciences, lettres et arts. C’est dans ce cadre et dans cette filiation que la Société d’émulation est amenée à publier son travail sur les faux assignats (février 1793). André Marie Constant Duméril signale qu’elle est dissoute en avril 1794, qu’elle se reforme en février 1795 et (lettre du 25 novembre 1796) qu’elle « s’est grossie de tous les membres de la ci-devant Académie ». André Marie Constant Duméril reste 13 ans membre de la Société d’émulation (à Paris, il est inscrit comme membre non résidant). La société rassemble alors de nombreux savants sous la présidence de Louis Ezéchias Pouchet et semble jouer un rôle important.


Pour citer cette page

« Académie de Rouen, Société d’émulation de Rouen », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), URI: https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Acad%C3%A9mie_de_Rouen,_Soci%C3%A9t%C3%A9_d%E2%80%99%C3%A9mulation_de_Rouen&oldid=31241 (accédée le 18 décembre 2024).

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