Chaptal, Jean Antoine (1756-1832)
Dans les années 1800-1802, Chaptal est une figure importante dans le réseau relationnel d’André Marie Constant Duméril, par sa proximité avec le deuxième consul Cambacérès et le premier consul Bonaparte. Il est également fait référence à son nom dans les décennies suivantes.
Chaptal, né dans une famille de cultivateurs prospères de Lozère, est incité par un oncle médecin à faire des études de médecine à Montpellier. Reçu docteur en médecine en 1777, il part pour Paris avec Cambacérès, un ami d’enfance dont il reste proche jusqu’à la mort de celui-ci. A Paris, il suit des cours d’accouchement avec Baudelocque et des cours de chimie. Il revient à Montpellier comme professeur de chimie à la Société royale des sciences (1780), et pratique la chimie industrielle (il met en particulier au point un procédé qui augmente la teneur en alcool du vin). Il publie observations, mémoires et rapports sur des sujets très divers.
En 1790, Chaptal est élu président du Club des Amis de la Constitution et de l’Egalité. Il est nommé par le Comité de salut public inspecteur des poudres et salpêtres pour l’arrondissement du Midi (décembre 1793) puis à la direction parisienne (juin 1794), et en décembre 1794 il est chargé de réorganiser l’enseignement de la médecine. Revenu à Montpellier en 1795, il participe à la réorganisation de l’école de santé, et poursuit sa carrière d’enseignant, d’industriel et de savant. Il est élu membre de l’Institut (1798), de la société philomathique de Paris (1798), de l’Académie de Rouen (1803).
Après le coup d’Etat du 18 brumaire, Bonaparte le nomme conseiller d’Etat à l’Intérieur (décembre 1799), puis, en janvier 1801, ministre de l’Intérieur. Très actif, il s’intéresse à l'agriculture, à l'industrie, à l'instruction et à la santé publiques, aux statistiques. Il quitte le ministère de l’Intérieur en 1804 lorsque Bonaparte se fait proclamer empereur. Il est membre du Sénat. Il se consacre à la Société d’encouragement pour l’industrie nationale qu’il a fondée en novembre 1801 et à ses usines. En 1810 il est membre de l’influent Conseil du commerce et des manufactures, créé par Napoléon 1er. Il est nommé à la tête des services techniques et industriels de l’Assistance publique (1817) ; membre du Conseil supérieur des prisons (1818) ; Pair de France (1819). En 1820, il est élu à l’Académie de médecine qui vient d’être fondée. Le discours qu’il fait aux funérailles de Lacépède est publié avec ceux de Geoffroy Saint-Hilaire et Duméril (1825). A sa mort en 1832, l’un des hommages funèbres est prononcé par Delessert pour le Conseil des hospices, un autre par Thénard pour l’Académie des sciences. Après ses nombreux ouvrages, parait en 1893 : Mes Souvenirs sur Napoléon, publiés par son arrière-petit-fils.
(Voir : Chaptal, sous la direction de Michel Peronnet, préface de Michel Vovelle, Bibliothèque historique Privat, 1989)
Pour citer cette page
« Chaptal, Jean Antoine (1756-1832) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), URI: https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Chaptal,_Jean_Antoine_(1756-1832)&oldid=41689 (accédée le 3 octobre 2024).
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