Biston, Antoine Joseph (vers 1748-1816) et sa famille

De Une correspondance familiale

Pendant la Révolution, plusieurs membres de la famille Biston interviennent en faveur d’André Marie Constant Duméril lors du recrutement des officiers de santé.

En effet, à la suite de la déclaration de guerre du 20 avril 1792, puis de la guerre de Vendée, les hôpitaux sont confiés à un système de Régie, administration para-militaire comportant un régisseur général par armée. Le 1er avril 1794, la Convention abolit les ministères et les remplace par douze commissions dont fait partie le Directoire central des hôpitaux militaires. C’est ainsi que l’armée du Nord est régie par le « citoyen Biston », un personnage réputé puissant.

Lorsque André Marie Constant Duméril craint d’être recruté et de partir pour la marine en juin 1794, il demande à son père de faire intervenir le « citoyen Biston » qui est alors régisseur des armées du Nord. Quelques semaines plus tard, il trouve moyen de le rencontrer à Rouen. Le neveu de Biston provoque, de façon plus ou moins fortuite, l’occasion de cette entrevue en venant le chercher à l’hospice pour obtenir des insectes à l’intention de son cousin. C’est ainsi que André Marie Constant Duméril fait connaissance avec l’oncle qui peut ensuite, lors de l’inspection de la commission, le présenter comme un ami d’Amiens à l’inspecteur général Lacoste. Les craintes de recrutement écartées, André Marie Constant Duméril reste en relation avec le fils et ne manque pas de faire appel au service du neveu ou de l’épouse pour faire passer des commissions à sa famille. En 1796, son frère, dit Duméril, conclut une affaire avec le citoyen Biston pour lui faire acquérir une propriété en Champagne.

En l’absence d’état-civil à Givet (Ardennes) avant 1792, et, souvent, de prénoms dans les publications, que peut-on savoir des « citoyens Biston » ?

  • Antoine Joseph Biston est né à Givet dans les Ardennes vers 1746 ou 1748 et décédé à Niort en 1816. Il entre dans les bureaux de l'intendant du Hainaut, puis est nommé en 1778 secrétaire des Monts de Piété de cette province. Il est conseiller de la prévôté et comté de Valenciennes (1787), avocat au Parlement de Flandre, inspecteur des contributions. En 1790 il co-signe avec Flon, fondé de pouvoirs comme lui, une Réplique pour les officiers municipaux... des deux Givet et Charlemont. Un Mémoire aux citoyens représentans du peuple, composant le Comité de salut public, pour Biston, régisseur général des hôpitaux de l'Armée du Nord est imprimé à Paris. Antoine Joseph Biston est l’époux de Victoire Eugénie Vanhoutt.
  • Pierre François Joseph Biston, à Amiens, est directeur des hôpitaux militaires. C’est probablement lui qui est en relation avec les parents d’André Constant Duméril, qui habitent eux aussi Amiens. Pierre François Joseph Biston est l’époux d’Henriette Désirée Monique Joseph Aubert. Ils ont au moins un fils, Félix Biston, né en l’an 4.
  • Rémy Joseph Biston, à Givet (Ardennes), est directeur de l’hôpital militaire de Givet. Avec son épouse Dieudonnée Gille, il a un fils Rémy Joseph Henri Biston, né vers 1780, décédé en 1857, président du tribunal de commerce d’Épernay, adjoint au maire de la même ville. Rémy Joseph Henri Biston et son épouse Antoinette Sophie Bocquet d'Anthenay ont un fils, Pierre Biston, né à Épernay en 1811, décédé à Paris en 1890. Il est avocat à Paris, à Versailles puis à Châlons-en-Champagne, époux d’Adeline Perrine de Lanrivinen du Carpont. Dans le bureau de Pierre Biston trône un portait de « A.-J. BISTON, SUBDÉLÉGUÉ GÉNÉRAL, 1748-1816 ». Pierre Biston transmet au Muséum la  « Collection minéralogique de R. Biston. Germinal an VI » et la « Collection des insectes de R. Biston, fils ».


Pour citer cette page

« Biston, Antoine Joseph (vers 1748-1816) et sa famille », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), URI: https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Biston,_Antoine_Joseph_(vers_1748-1816)_et_sa_famille&oldid=59491 (accédée le 28 mars 2024).

D'autres formats de citation sont disponibles sur la page page dédiée.