Les livres de copies
La publication du livre Ces Bonnes Lettres en 1995 a suscité un mouvement d’intérêt dans la famille dont nous avions étudié les lettres. L’un des descendants, M. Xavier Soleil, nous a proposé des recueils de lettres copiées, paginés et reliés au XIXe siècle. Le travail d’écriture a probablement été effectué par des secrétaires. Cinq volumes concernent André Marie Constant Duméril (CD 1 à CD 5) et trois autres son fils Auguste Duméril (AD 1, AD 2 et AD 4 – le volume AD 3 est perdu). De nombreuses pages de ces volumes, qu’il s’agisse de lettres ou d’autres textes, sont transcrites et reproduites sur le site. Il convient cependant de présenter ces documents, les livres de copies, dans leur matérialité et leur unité.
Volumes concernant André Marie Constant Duméril
CD 1 : Lettres de M. Constant Duméril, 1er volume, 179 pages ( (en annexe : des couvertures)
« Notes de M. Auguste Duméril sur la vie de M. Constant Duméril (1791-1799) », p.1-37 (en annexe : page introductive)
Lettres d’André Marie Constant Duméril : n°1, 15 mars 1791 (p. 38) à n°84, 3 ventôse an III-21 février 1795 (p. 179)
- CD 2 : Lettres de M. Constant Duméril, 2e volume, 173 pages
Lettres d’André Marie Constant Duméril (n°84 à n°180, 26 mars 1807)
Les originaux des lettres nous sont parvenus à partir de la lettre 88 du 29 juin 1795.
- CD 3 : Lettres de M. Constant Duméril, 3e volume, 189 pages
Lettres d’André Marie Constant Duméril (n°181, 23 avril 1807 à n°255, 16 août 1821)
Les originaux des lettres nous sont parvenus.
- CD 4 : Lettres de M. Constant Duméril à sa femme, 183 pages
Lettres d’André Marie Constant Duméril et Alphonsine Delaroche (20 mars 1806 – 26 octobre 1816). Les originaux des lettres nous sont parvenus.
- CD 5 : Lettres de Mme Duméril Delaroche à son mari, 55 pages
Lettres d’André Marie Constant Duméril, Alphonsine Delaroche et divers (8 octobre 1817 – 19 septembre 1844). La plupart des originaux des lettres nous sont parvenus.
La page de titre de CD 1 porte, après « Lettres de Monsieur Constant Duméril », la mention « 1er volume », ce qui laisse deviner un plus vaste projet. Les lettres ne figurent pas immédiatement à la suite. Elles sont précédées d’une quarantaine de pages de « Notes de Monsieur Auguste Duméril [... sur la vie de Monsieur Constant Duméril]] [...] », qui courent « depuis le moment où il est allé à Rouen en 1791 » jusqu’en 1805, « à l’époque de son retour d’Espagne » (en fait la biographie se prolonge jusqu’à la mention de la nomination comme professeur honoraire au Muséum en 1857). Si Auguste, le fils, a pris l’initiative de ce volume, d’autres mains sont intervenues, inscrivant la date de son décès (1870) sur la deuxième page de titre ou des annotations en marge.
D’après les pages introductives de ce premier volume consacré à André Marie Constant Duméril, il semble qu’Auguste, après la mort de son père en 1860, ait répondu à un questionnaire de M. Moquin-Tandon, naturaliste, membre de l’Institut et de l’Académie de médecine. Sans doute ce questionnaire a-t-il documenté le Discours prononcé dans la séance de rentrée de la Faculté de médecine de Paris, le 15 novembre 1861 (dont les 43 pages sont imprimées à Paris par Rignoux). Auguste fait allusion une publication envisagée : « Nous avons copié textuellement ce qui précède une lettre de son père de l’an XI quoiqu’il y ait bien quelques suppressions à faire en cas de publication ». Les notes biographiques s’appuient sur des écrits divers (certificat de diplôme, notice nécrologique), sur des récits du père (« il l’a souvent dit », « il l’a bien souvent raconté ») et sur les lettres d’André Marie Constant Duméril qui, bien que recopiées à la suite, sont ici déjà citées avec renvoi marginal par leur numéro. D’autres lettres viennent les compléter, telles des preuves supplémentaires. La mention « copie d’une lettre écrite entièrement de la main de Chaptal » offre un substitut de l’autographe absent du dossier, attirant l’attention sur la valeur de ce texte.
A la suite de cette introduction, le volume CD 1 contient les lettres de 1791 à l’an III. Elles sont recopiées dans l’ordre chronologique et numérotées. Selon toute apparence, les lettres autographes ont été classées et numérotées avant leur transcription. Est-ce le copiste qui préparait ainsi son travail ? Sans doute pas, puisque ce dossier est le seul dont les lettres soient numérotées ; il a recopié un dossier déjà classé et mis en forme. Les lettres sont transcrites l’une à la suite de l’autre, séparées par un double trait tracé à la règle. L’impression première est d’un long texte continu car l’écriture est régulière, griffée seulement de quelques ratures et corrections dues aux difficultés du déchiffrement. Le copiste a souvent supprimé les soulignements, rétabli les majuscules dont André Marie Constant Duméril fait un usage fantaisiste, modernisé l’orthographe, corrigé des fautes et en a introduit quelques autres. La volonté d’uniformisation se marque dans la présentation : le lieu et la date sont systématiquement reportés au début, même si sur l’original ces mentions figuraient en fin de texte.
Entre le cahier relié et le dossier des lettres archivées il n’y a pas recouvrement. Certaines lettres se trouvent sous plusieurs états (les originaux et leur copie dans les recueils reliés) mais d’autres ne sont connues que grâce aux copies. En cas de double version, la transcription présentée sur le site est faite d’après le document original.
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Volumes concernant Auguste Duméril
- AD 1 : Journal de M. Auguste Duméril, 392 pages
Journal de fiançailles d’Auguste Duméril (2 novembre 1841-27 janvier 1843), pages 1-93
Lettres relatives au mariage de Auguste Duméril (9 mars 1842-décembre 1842), p. 94-219 (en annexe : page 94)
Lettres entre Auguste et Eugénie Duméril (26 août 1842-1er avril 1843), p. 220-306
Lettres d’Auguste, Alphonsine et Félicité Duméril (24 janvier 1843-3 mai 1843), p. 307-392
- AD 2 : Lettres de M. Auguste Duméril, 2e volume
Lettres du 5 mai 1843 à septembre 1846 (p. 393-535)
Lettre-journal de voyage : Auguste Duméril sur les bords du Rhin, 1846 (p. 535-549)
Auguste Duméril à Londres, 1851 (p. 550-576)
Auguste et André Marie Constant Duméril dans le Nord, 1853 (p. 577-593)
Lettres d’Eugénie et Auguste Duméril, 9 juin 1870-7 novembre 1870 (p. 594-636)
Lettres adressées après la mort d’Auguste Duméril en novembre 1870 (p. 637-669)
Lettres diverses, 1858-1888 (p. 670-675)
Etat-civil familial (p. 676-678)
Lettres diverses, 1825 et 1889 (p. 679-682)
Lettres-journal de voyage d’Auguste Duméril à son frère Louis Daniel Constant, Nord et Belgique, 1831 (p. 683-717)
Lettres d’Auguste Duméril à Henri Delaroche, 31 août 1830-20 avril 1832 (p. 718-789)
- AD 3 : volume manquant
14 janvier 1843 - 6 mai 1843 (p. 971-975)
lettres-journal d’Auguste Duméril dans le Nord, 1833 et 1839 (p. 976-986)
lettres-journal d’Auguste Duméril à Angers, 1835 (p.987-1012)
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La copie des volumes AD 1 à AD 4, centrés sur Auguste Duméril, a été dirigée par sa veuve, Eugénie Duméril. Leur composition est complexe, à l’image du projet : pas de publication en vue mais une accumulation de souvenirs. La plongée dans le passé s’effectue par la transcription de paquets de lettres et de papiers familiaux pris les uns après les autres.
AD 1. Sous le titre « Journal de Monsieur Auguste Duméril, Membre de l’Institut. 1er volume », Eugénie Duméril a placé bout à bout le journal de son mari (qui couvre, en gros, l’année 1842), puis des lettres qu’il avait réunies et qui datent à peu près de la période du journal et enfin deux autres lots de lettres : l’échange intime entre les fiancés puis la correspondance parallèle, entretenue de façon licite sous le contrôle de la famille. Aucune série n’est numérotée. Le livre de copies conserve l’organisation des documents, juxtaposant des ensembles déjà constitués, sans chercher par exemple à rétablir une continuité chronologique qui aurait pu mêler lettres personnelles, lettres surveillées et correspondance familiale liée au mariage – sans parler du journal qui est cité dans les lettres et mentionne des lettres. Eugénie Duméril adhère aux classifications instaurées par son mari. Elle donne une forme livresque à des textes revendiqués dès leur écriture comme devant être conservés et conduit à son terme cette logique du « mémorial » en [[./docannexe.php%3Fid=4627|dédiant le volume]], d’une écriture bousculée par la vieillesse, à ses petits enfants : « Souvenirs rétrospectifs. Détails confidentiels légués dans ma 87e année à mes bons petits enfants Pierre et Marie-Louise Soleil, en Septembre 1906. Vve Auguste Duméril ».
[Voir: « Correspondre et copier », Copie et modèle : usages, transmission, appropriation de l’écrit, publication des actes du colloque de décembre 1996, C. Barré-De Miniac (dir.), Paris, INRP, 2000, p. 79-100.]
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Pour citer cette page
« Les livres de copies », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), URI: https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Les_livres_de_copies&oldid=61795 (accédée le 15 novembre 2024).
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