Jeudi 20 mars 1806

De Une correspondance familiale

Lettre de Daniel Delaroche (père d’ Alphonsine) à François Jean Charles Duméril, en réponse à la demande en mariage faite par André Marie Constant Duméril

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voir page 147

Paris le 20 Mars 1806

Monsieur

C’est avec mon plein et entier consentement que ma fille[1] a accepté l’honorable proposition que lui a faite M. votre fils[2] d’unir son sort au sien. Pleine de confiance en ses parents[3] avec lesquels elle a toujours vécu, elle n’a jamais pris une détermination de quelque importance sans leur aveu. Son père et sa mère sont ses amis les plus intimes, et ses pensées se confondent avec les leurs. Dans l’occasion présente, quel que fût le parti que son cœur lui indiquait, ce n’est qu’après les avoir consultés qu’elle a cru pouvoir se laisser aller au penchant que M. votre fils avait tant de droit de lui inspirer ; ce besoin de reposer sa confiance passera naturellement des parents au mari, et il fera la base du bonheur domestique. Nous sommes trop heureux Mme Delaroche et moi de la lui voir remettre en des mains aussi sûres que celles de M. votre fils, dont la prudence, la sagesse, le bon esprit nous sont des garants assurés de son bonheur. Quelque douce que pût être son existence pendant qu’elle était avec nous, son mariage nous donne pour son avenir une sécurité qui nous manquait au moins jusqu’à un certain point ; il nous permettra quand le moment sera venu, de nous endormir sans inquiétude sur ce qui la regarde.

Je regrette infiniment, Monsieur, que nos positions respectives s’opposent à ce que nous fassions connaissance avec la famille d’un homme qui va bientôt faire partie de la nôtre, et auquel nous sommes déjà tendrement attachés ; tout ce qui lui tient nous intéresse ; quelle satisfaction ce serait pour nous d’embrasser ses parents[4] dont il nous parle avec tant de tendresse et de vénération. Espérons que les circonstances ne seront pas toujours aussi défavorables à ce rapprochement, et qu’un jour il me sera permis de vous exprimer de bouche les sentiments d’estime et de considération dont est pénétré

Votre futur allié

Delaroche

P.S. Ma fille me charge, Monsieur, de vous prier de faire agréer à Mme Duméril le témoignage de sa reconnaissance pour la lettre pleine de bonté qu’elle vient de recevoir de sa part, ainsi que pour les lignes affectueuses que vous avez bien voulu y joindre.


Notes

  1. Alphonsine Delaroche.
  2. André Marie Constant Duméril.
  3. Daniel Delaroche et Marie Castanet.
  4. François Jean Charles Duméril et Rosalie Duval.

Notice bibliographique

D’après le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 2ème volume, p. 172-173 (il existe également une copie dans le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril à sa femme, p. 1-3)

Annexe

A Monsieur Duméril

Petite rue St Remy n° 4 à Amiens

Pour citer cette page

« Jeudi 20 mars 1806. Lettre de Daniel Delaroche (père d’ Alphonsine) à François Jean Charles Duméril, en réponse à la demande en mariage faite par André Marie Constant Duméril », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Jeudi_20_mars_1806&oldid=39945 (accédée le 21 novembre 2024).

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