Samedi 14 janvier 1843
Lettre d’Auguste Duméril (Paris) à son cousin germain Henri Delaroche (Le Havre)
Au Jardin du Roi 14 Janvier 1843.
Mon cher ami.
Maman[1] vient de recevoir une petite lettre de la femme Langevin, par laquelle elle lui demande de l’argent sur le petit fond qu’elle possède. Sur la rente de la petite somme qui est à elle, on peut prendre quelque chose, mais maman ajoutera un peu. Je viens donc te prier puisqu’elle paraît vraiment bien malheureuse de vouloir bien lui faire remettre au nom de maman 50 F, ou si sa misère extrême 70 F, en lui faisant dire qu’une partie de cette somme provient de son argent à elle. Tu voudras bien employer à ce don les 30 F, que j’ai donnés pour toi à tes neveux et il te restera dû 20 ou 40 F, suivant ce que tu jugeras devoir lui être remis, d’après le rapport qu’on te fera sur sa pénurie. Mille pardons de te charger de cette commission fort ennuyeuse, mais aussi mille remerciements.
J’ai eu le plaisir de recevoir hier de mon oncle[2] une lettre par laquelle il nous a appris une nouvelle qui nous a causé une grande satisfaction, celle de sa nomination à la présidence. Une lettre écrite dès hier par maman, pour lui exprimer la part que nous avons tous prise à cet heureux événement, n’a malheureusement pas pu partir hier et arrivera en même temps que celle-ci. Malgré la fatigue que causera peut-être parfois à mon oncle cette présidence, il est bien heureux de voir les injustices en partie réparées. Ces fonctions importantes, mon oncle les a déjà remplies avec tant de succès, que le Tribunal doit, ce me semble, s’honorer beaucoup de ce choix.
Je te remercie beaucoup de la lettre que j’ai eu le plaisir de recevoir le toi le 1er. Les sentiments affectueux que tu m’y exprimes, tu sais s’ils trouvent ici une sincère réciprocité.
Reçois-en la nouvelle assurance, avec l’expression de mon ancienne amitié.
A. Aug. Duméril
Tu sais sans doute par mon oncle, comment sans avoir aucun changement dans ma position, je puis peut-être en prévoir et espérer que le moment que j’appelle de tous mes vœux n’est peut-être plus très éloigné[3]. Distribue je te prie à tes entours un grand nombre de choses affectueuses de ma part.
L’adresse de la femme Langevin est rue du Collège n° 1.
Notes
Notice bibliographique
D’après une copie dans le livre des Lettres de Monsieur Auguste Duméril à M. Henri Delaroche (suite), 4e volume, p. 971-972
Pour citer cette page
« Samedi 14 janvier 1843. Lettre d’Auguste Duméril (Paris) à son cousin germain Henri Delaroche (Le Havre) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Samedi_14_janvier_1843&oldid=35345 (accédée le 21 novembre 2024).
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