Employé-e-s de maison

De Une correspondance familiale


Les lettres mentionnent régulièrement des personnes employées par les familles Duméril, Mertzdorff, Desnoyers ou par d’autres qu’elles fréquentent, et, plus tard, les personnes employées par la famille Froissart. Mais ces femmes et ces hommes restent souvent anonymes : « Il est allé Mercredi chez M. Edwards, le domestique lui a dit que nous devions venir le lendemain » (7 juillet 1871) ; « Ma tante Prévost nous est arrivée à 4h. Elle nous est restée avec sa bonne » (1er juillet 1871) ; « J’ai de bonnes nouvelles de Morschwiller par le domestique qui m’a porté une lettre de bon-papa » (11 juillet 1871) ; « ta tante a l'ennui d'apprendre hier, qu'en son absence, sa femme de chambre décampe, pour une meilleure place qu'on lui offre à Caen » (3 mai 1859).

Les personnes qui se retrouvent de lettre en lettre ont parfois un prénom (Cécile, Thérèse, François) ; ce prénom leur est donc attribué lorsque, ailleurs, elles ne sont désignées que par leur fonction (« la nouvelle cuisinière », « le jardinier », « les bonnes »). Dans ce cas elles peuvent apparaître dans l’index des personnes citées : « François, domestique chez les Desnoyers ». Ce terme général de « domestique » est préféré à des indications plus précisément fournies parfois, mais pas toujours, et variables dans le temps : la même personne est montrée en cuisine, ou cousant, dans des lettres successives. Quelques personnes qui jouissent d’un statut particulier ou qui sont employées épisodiquement pour des tâches spécifiques gardent leur nom : Mme Beland, blanchisseuse ou Mlle Pilet, gouvernante chez les Latham. Des événements de la vie de certains, très liés à la vie familiale de leurs employeurs, apparaissent en pointillé mais ils restent difficilement saisissables : « Ce sera bien ennuyeux pour nous si les enfants de Nanette vont en Afrique car elle voudra les suivre ça se comprend » (19 juillet 1871). Il est très rare de disposer d’éléments biographiques cohérents et continus.

Il arrive que le nom de famille des personnes employées soit connu par ailleurs, lorsque l’on peut accéder à un recensement ou que l’allusion à un événement (le décès de la fille du concierge par exemple, lettre du 10 janvier 1872) permet de retrouver le nom des personnes concernées dans un acte de l’état-civil. Dans ce cas, en l’occurrence « Melcher », le concierge identifié est indexé sous ses nom et prénom (Melchior Neeff) comme les autres personnes citées dans les lettres, et sa fonction peut ainsi disparaître. C’est pourquoi il nous a semblé utile de fournir ci-dessous un récapitulatif des personnes citées qui sont au service des familles Duméril, Mertzdorff et Desnoyers, sachant que cette liste est incomplète et ne représente qu’une partie des hommes et des femmes employés par ces familles. Le tapissier, l’accordeur de piano, le maître de musique des petites Mertzdorff, les peintres, le menuisier, la nourrice du petit Gustave Duméril, etc. demeurent anonymes ; souvent leurs fonctions sont floues : artisan ou employé à demeure ? dans la maison ou dans l’entreprise ?

De tous ces employés il est parlé dans les lettres, des difficultés à les recruter, à les surveiller, les faire travailler selon son désir : « Je comprends, écrit Eugénie Desnoyers-Mertzdorff à sa sœur, tous tes tourments d'organisation, et je serai bien contente de savoir comment tu vas finir par pouvoir ramener ton monde à la marche ordinaire ; car avec tant de personnes toujours chez toi tu ne peux te départir de l'autorité et il faut bien que les choses soient faites ; ce n'est pas ta faute, et dans le cas où tu es, il est bon quelquefois de parler un peu franchement afin d'éviter ces petites luttes qui sont la désolation des maîtresses de maison. » (début septembre 1871). Si la critique est fréquente (jusqu’à leurs idées politiques : « Notre jardinier partira dans 8 jours, bon débarras ; j'espère que l'autre sera moins communard » 9 mars 1872), l’expression de la satisfaction n’est pas rare : « Ici je suis toujours très contente de mes trois [employés], le travail se fait admirablement, et je ne crois pas que je découvre rien de caché, mais les mines ne sont pas toujours aimables, on ne cause pas avec moi... enfin tu sais, on souhaite toujours la perfection, elle n'est pas de ce monde, nous ne l'avons pas, et nous la voudrions pour ceux qui nous servent. Ne pas trop exiger, aussi je me répète cela, pour ne pas trop m'ennuyer de tout cela et il est bien naturel que bien des choses les ennuient souvent. Tout marche aussi bien quand Madame n'y est pas, pourquoi faut-il lui rendre compte de tout quand on ne fait rien de mal, que de travailler dans l'intérêt de la maison, et encore par-dessus le marché, il faudrait toujours lui sourire !... Il me semble qu'à leur place je penserais cela, et toi ? » (Eugénie Desnoyers-Mertzdorff à sa sœur, fin août 1871). Bien que ce ne soit « pas trop de [sa] compétence », Charles Mertzdorff décrit l’activité des bonnes : « Tout sera luisant & irréprochable pour recevoir » la maîtresse de maison à son retour (11 juillet 1871).

Les lettres expriment les opinions des employeurs sur les employés. Exceptionnelle, une lettre (25 novembre 1870) de Mme Renard à son ancienne employeuse Eugénie Duméril (conservée par celle-ci). Lors de relations au long cours, des liens s’établissent entre les différents protagonistes : Eugénie Desnoyers-Mertzdorff s’inquiète de la santé du personnel de sa mère : « Comment va ce pauvre François ? Et Pauline, Jean et sa femme ? souhaite-leur le bonjour de ma part » (9 mars 1872). Si ce sont toujours ici les maîtres qui tiennent la plume, ils se font les intermédiaires de ceux qu’ils emploient : « Cécile me prie toujours de dire bien des choses à chacun François, Pauline, Jean et Amélie, Cécile de sa part » (24 février 1872).

Extrait de l’index des personnes citées, relatif aux employé-e-s de maison    

Dans la famille Desnoyers    

Amélie (domestique chez Alfred Desnoyers)
Auguste (domestique chez les Desnoyers)
Beland (Mme), blanchisseuse, et M. Beland, employés par les Desnoyers
Brouard (Ambroisine)
François, jardinier (voir François Lochon)
Françoise (domestique chez les Desnoyers)
Jean (domestique chez Alfred Desnoyers)
Marie (domestique chez les Desnoyers)
Nanette (domestique chez Alfred Desnoyers)
Pauline (Pauline Renard, épouse de François Lochon)
Pieaux (Louis Michel), « Michel », jardinier chez les Desnoyers et son épouse Louise Jeanne Françoise Peltier (« la mère Michel »)
(Voir aussi les fermiers des Desnoyers à Launay)

Dans la famille Duméril     

Alexandrine (domestique chez les Duméril)
Catherine (domestique chez les Duméril)
Cécile (domestique chez les Duméril)
Clémence, bonne de Félicité Duméril
Édouard (domestique chez les Duméril)
Élisabeth (domestique chez les Duméril)
Fanchette (domestique chez les Duméril)
Fanon (domestique chez les Duméril)
Françoise (domestique chez les Duméril)
Gisèle (domestique chez les Duméril)
Henriette (domestique chez les Duméril)
Henry (domestique chez les Duméril)
Hortense (domestique chez les Duméril)
Joseph (domestique chez les Duméril)
Julien (domestique chez les Duméril)
Lemet (Fanny – domestique chez les Duméril)
Louis (domestique chez les Duméril)
Louise (domestique chez les Duméril)
Madeleine (domestique chez les Duméril)
Manette (domestique chez les Duméril)
Marie (domestique chez les Duméril)
Médard (domestique d’AMC Duméril)
Paul (domestique chez les Duméril)
Philippe (domestique chez les Duméril)
Renard (C. – ancienne domestique chez les Duméril)
Rivel (jardinier chez les Duméril)
Rosalie (domestique chez les Duméril)
Séraphine (domestique chez les Duméril à Lille)
Sidonie (domestique chez les Duméril)
Sophie (domestique chez les Duméril)
Thérèse (domestique chez les Duméril)
Victoire (domestique chez les Duméril)

Dans la famille Mertzdorff     

Alphonse (jardinier chez les Mertzdorff)
Annette (« Nanette »), cuisinière chez les Mertzdorff
Antoinette (domestique chez les Mertzdorff)

Besançon (Cécile), bonne des demoiselles Mertzdorff

Canus (Edouard), jardinier

Catherine (domestique chez les Mertzdorff)
Charnele, possiblement domestique chez les Mertzdorff
Clarisse (domestique chez les Mertzdorff)
Madame Cornelli, nourrice de Marie Mertzdorff
Fresch (Mme), laveuse pour les Mertzdorff
Gustave (jardinier chez les Mertzdorff)
Hergott (M)., domestique chez les Mertzdorff
Jean, prénom attribué possiblement à 2 domestiques différents chez les Mertzdorff, quelque fois sous des diminutifs : Hans, petit Jean, Jeangele, etc.
Louis (domestique chez les Mertzdorff)
Louise (domestique chez les Mertzdorff)
Madelon (domestique chez les Mertzdorff)
Marie Martin, femme de chambre (1859-1866)

Mougeol (Alphonse), professeur de calligraphie de Marie Mertzdorff
Neeff (Melchior), concierge chez les Mertzdorff
Neeff (Thérèse) : « la petite Thérèse » des années 1868-1869

Régnier (Mme), professeur d'écriture de Marie Mertzdorff

Ritzenthaller Catherine, cuisinière de Marie Anne Heuchel-Mertzdorff
Stéphane (domestique chez les Mertzdorff)
Stern (M.), domestique chez les Mertzdorff

Strub (Aloyse), voiturier
Sussenthaller (Emilie), vient seconder Thérèse Neeff en 1876 au départ de « Nanette »
Thérèse Gross, cuisinière chez les Mertzdorff
Tom (domestique chez les Mertzdorff)
Victoire, domestique chez les Mertzdorff
Vogt (Ignace), cocher des Mertzdorff
Wickert (M.)

Dans la famille Froissart (à Paris ou dans le Pas-de-Calais)   

Alice (domestique chez les Froissart)
Angèle (domestique chez les Degroote)

Baudens, Alexandre (chauffeur chez les Froissart) et sa famille
Bertha (domestique chez les Degroote)
Mme Chérifat (domestique chez les Froissart)
Defoort (Georges)
Françoise (cuisinière chez les Froissart)
Georges (domestique chez les Froissart)
Hippolyte (domestique chez les Degroote)
Jeanne (domestique chez les Froissart)
Louise (domestique chez les Froissart)
Lina (domestique chez les Degroote)
Marie (domestique chez les Froissart)
Menne (domestique chez les Degroote)
Nounou (domestique chez les Degroote)
Pauline Levecque, veuve de Philibert Vasse, employée par les Froissart
Aristide Benoît Philibert Vasse, fils de Pauline, possiblement employé par les Froissart
Pinthiaume (domestique chez les Froissart)
Gaston Piollé (jardinier chez les Froissart)
Eloi Raymond Pottier (régisseur des Froissart à Brunehautpré) et son épouse Aline Besse
Victor (domestique chez les Froissart)
Zoé (domestique chez les Froissart)

Dans d’autres familles    

Augusta (Mlle), institutrice des petites Berger (Marie Auguste Escbaccher)
Bauchet (Mme – domestique chez les Delaroche)
Berthe (domestique chez les Zaepffel)
Brouard (Ambroise) et son épouse Louise Gohier, domestiques chez les Boulez
Charles (domestique)
Céline, bonne chez les Milne-Edwards (1879)
Clémence (domestique chez les Cordier)
Mme Cottinet, domestique d’Elisabeth Castanet)
Marie Louise Dieu, domestique chez les Boulez
Estelle (domestique chez les Milne-Edwards)
Françoise (domestique chez les Scheurer-Kestner)
Geneviève, bonne de Marie Stackler, épouse de Léon Duméril
Mlle Guignet, couturière de Mlle de Carondelet
Joséphine, bonne chez les Milne-Edwards (avant 1879) Louise (domestique)
Marianne (domestique chez les Latham)
Marie (domestique chez les Heuchel)
Marie (domestique chez les Milne-Edwards)
Pilet (Mlle), gouvernante chez les Latham
Pauline (domestique chez les Soleil)

Rieder, Mme (née Marie Élisabeth Schlumberger) enseigne le chant chez les Berger
Reine (domestique chez les Zaepffel)
Rose (domestique chez les Pochet)


Pour citer cette page

« Employé-e-s de maison », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), URI: https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Employ%C3%A9-e-s_de_maison&oldid=60313 (accédée le 29 mars 2024).

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