Latham, Charles (1795-1875) et ses proches
Pauline Élise Delaroche, nièce d’André Marie Constant Duméril et son épouse Alphonsine Delaroche, épouse Charles Latham en 1825.
Les Latham forment une dynastie de négociants et de banquiers implantés à Londres depuis le milieu du XVIIIe siècle. L’ancêtre, Thomas Latham, y est venu faire fortune dans le commerce du vin. De sa nombreuse progéniture (quatorze enfants) survivent six garçons et trois filles. Cumulant la fortune, l’éducation et le goût pour le voyage, les fils font prospérer l’entreprise paternelle du vin en y ajoutant les affaires dans la banque et le négoce avec l’Inde occidentale, en particulier le coton, l’indigo, le café, le thé et autres marchandises exotiques. L’un d’eux, Alfred Latham, devient directeur puis gouverneur de la Banque d’Angleterre, un autre, Arthur Latham, fonde des entreprises florissantes à Liverpool et à Manchester. De leur côté, les filles épousent de riches négociants engagés également dans le commerce maritime. Charles Latham (1795-1875) approche la trentaine lorsqu’il épouse en 1825 une jeune huguenote de 18 ans, Pauline Élise Delaroche (1807-1852), fille de Michel Delaroche et de Cécile Delessert. Le couple s’installe d’abord à Londres avant de rejoindre Le Havre en 1829, avec leurs trois enfants, pour y développer le commerce de l’indigo et de divers produits exotiques. Tout en restant liés à la fratrie anglaise, Charles s’intègre à la société des notables du Havre en devenant président de la Chambre de Commerce du port. La correspondance fait un large écho à la sociabilité havraise, en particulier lors des visites d’Alphonsine Delaroche ou de son mari André Marie Constant Duméril. Quand ce dernier fait un voyage en Angleterre (septembre 1844), accompagné de son beau-frère Michel Delaroche, il ne manque pas de souligner l’accueil flatteur réservé par les frères Latham, le plus jeune, Henry Latham, qui parle Français, Alfred « le banquier » et Arthur « le riche négociant ».
Charles Latham et Pauline Élise Delaroche ont huit enfants, mais les cinq premiers meurent jeunes, comme le relève Auguste Duméril dans son journal : Edward (1828-1830), Cécilia (1829-1848), Charles Frédéric (1831-1849), Georges Maurice (1832-1840), Robert Henri (1835-1850). Les trois derniers font souche :
= Richard Edmond (1837-1923) épouse Georgina Iselin et a onze enfants
= Isabelle [1](1841-1913), correspondante de sa cousine Caroline Duméril dans les années 1850. Elle épouse (Friedrich) August Jung en 1863 et a sept enfants
= Lionel Henry Latham (1849-1885) soutient sa thèse de droit à Paris en 1873 ; il épouse (Louise Albertine) Madeleine Mallet (1857-1947), fille du banquier Arthur Mallet (1821-1891) et d’Anna de Rougemont (1827-1896) et petite-fille d’Adolphe Jacques James Mallet (1787-1868), époux de Laure Oberkampf (1797-1879). Lionel Henry Latham et Madeleine Mallet ont trois enfants :
- Edmée Latham (1881-1978)
- Hubert Latham, aviateur[2] (1883-1912)
- Léonie Latham (1886-1931).
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Est également mentionné Peter Latham (1789-1875), médecin à St. Bartholomew's Hospital (Londres).
Notes
- ↑ Charles Cordier a sans doute réalisé son portrait, un buste en plâtre exposé au Salon de 1857.
- ↑ Après une traversée de la Manche en ballon en 1905, Hubert Latham pilote des bateaux de course à Monaco. En 1908, il assiste à l’un des vols de Wilbur Wright qui compte parmi les pionniers de l’aviation, et décide d'apprendre à piloter sur le monoplan Antoinette (prénom de sa cousine Antoinette Gastambide). Il devient instructeur et a comme élève Marie Marvingt, autre pionnière surnommée « la reine de l’air ». En 1909, il est employé comme pilote d'essai de la société Antoinette et remporte à Reims le Grand Prix décerné par Le Petit Journal. Une double tentative de la traversée de la Manche en 1909 le rend très populaire. Il multiplie les exploits : survole la capitale prussienne, entreprend de voler pendant une terrible tempête en Angleterre, atteint le record d’altitude à 1 100 mètres, suit le cours de la Seine et passe au-dessus du Grand Palais. L’aviateur renommé pour son audace meurt en 1912, en Afrique équatoriale française, au cours d’une partie de chasse. Il est inhumé au Havre en 1914. Son buste est érigé dans la rue principale du village de Maillebois (Eure-et-Loir), où ses parents ont acheté le château en 1882.
Pour citer cette page
« Latham, Charles (1795-1875) et ses proches », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), URI: https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Latham,_Charles_(1795-1875)_et_ses_proches&oldid=61210 (accédée le 22 décembre 2024).
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