Jeudi 19 août 1858

De Une correspondance familiale


Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à son fils Auguste Duméril (Trouville)



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Répondu le 20[1]

19 août 1858

Mon Cher ami, je suis allé porter et même lire à Vallée ta lettre sur laquelle il m'avait donné verbalement plusieurs réponses qu'il devait me remettre ce matin d'une manière plus précise, ne les ayant pas reçues il vient de me dire qu'il te les avais adressées directement dans une lettre de quatre pages, de sorte que je n'ai rien à te dire à cet égard.

j'ai reçu de M. Hébert[2] une demande du nom du capitaine qui a trouvé la truite que tu as décrite parce qu'il désirait l'inscrire au procès-verbal du 25 juin qui est imprimé dans le bulletin de la Société & de la Société d'acclimatation. je sais que tu l'as indiqué dans ton mémoire inséré dans le no 4 des comptes-rendus mais tu as gardé ce no car je l'ai <cherché> en vain dans tous mes papiers. Comme je vais aller tout à l'heure à l'institut je relèverai ce nom et je l'enverrai à M. Hébert.

j'ai vu MM. DeLaunay[3], Milne-Edwards[4], Despretz[5] et is. Geoffroy[6] pour les remercier, tous les quatre m'ont dit qu'ils avaient été fort satisfaits des réponses de Léon[7] et qu'il n'avait pas eu réellement besoin des recommandations.

Tu diras à Eugénie[8] que je n'ai pas encore pu rencontrer hier Madame Belloc[9] et que cette fois, j'ai cru devoir laisser ma carte chez elle.

M. Desnoyers[10] vient de remettre à Constant[11] une brochure que tu avais désirée qui provient de la Bibliothèque du prince Bonaparte. C'est une lettre du Professeur Cocco[12] sur les quelques salmonidés de la mer de Messine – il y a 2 feuilles octavo – et 4 planches lithogravées 8°. Constant voulait te les adresser par la poste mais comme c'est un ouvrage unique j'ai craint qu'il ne s'égarât. Dis-nous si tu tiens à le recevoir à trouville.

j'ai vu hier ce pauvre Soubeiran[13], il est tellement changé depuis huit jours que je l'ai quitté les larmes aux yeux. on le tient à la diète depuis ses vomissements de façon qu'ils ne se sont pas renouvelés – hier on lui a donné un peu de lait pour la 1re fois.

Constant vient de me dire que M. Dunoyer venait de voir les nominations faites dans la légion d'honneur pour l'instruction publique. tu n'y es pas nommé mais bien ton ami Gratiolet.

j'irai Samedi à Sceaux voir la famille Baleste[14]. Mme de Tarlé[15] que j'ai vue hier avait les larmes aux yeux en me parlant du voyage que la famille Milhau va faire dans le midi et qui doit être absente pendant un mois. Elle qui n'a jamais été séparée de sa fille pour une seule journée.

Constant vient de s'arranger avec m. Passat que le père Bar, comme tu le nommes, lui a indiqué pour préparer Léon à son examen pour l'école centrale des arts.

Nous sommes très bien et nous vous envoyons nos amitiés.

Adine[16] et ses enfants sont à Langrune[17] d'après une lettre d'Auguste d'Alençon qui félicite sur le Baccalauréat de Léon.

Adieu

CD


Notes

  1. Annotation de la main du destinataire, alors que la numérotation est postérieure.
  2. L. S. Hébert est « agent général » de la Société impériale zoologique d’acclimatation.
  3. Charles Delaunay (1816-1872), ingénieur des mines et astronome, professeur à l'École polytechnique, directeur de l'Observatoire de Paris, membre de l'Académie des sciences (élu en 1855).
  4. Henri Milne-Edwards (1800-1885), zoologiste, professeur au Muséum.
  5. César Mansuète Despretz (1791-1863), professeur de physique, membre (1841) puis président (1858) de l’Académie des sciences.
  6. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, président de l'Académie des sciences (1856-1857).
  7. Léon Duméril, petit-fils d’André Marie Constant vient d’obtenir son baccalauréat (14 août 1858).
  8. Eugénie Duméril, épouse d’Auguste.
  9. Louise Swanton, femme de lettres, est l’épouse du peintre Jean Hilaire Belloc ; leur fille Jeanne, peintre, est l’épouse du zoologiste Georges Bibron.
  10. Jules Desnoyers est bibliothécaire au Muséum.
  11. Louis Daniel Constant Duméril, fils d’André Marie Constant.
  12. Anastase Cocco, professeur de matière médicale à l'Académie du royaume des Deux-Siciles, est l’auteur d’un mémoire manuscrit, Lettre sur quelques Salmonoïdes de la mer de Messine, adressé à Charles Lucien Bonaparte, cité par Cuvier et Valenciennes dans leur Histoire des poissons (1830).
  13. Eugène Soubeiran.
  14. Hippolyte Baleste, son épouse Amélie Louise Defrance et probablement leur fils Eugène Hippolyte.
  15. Suzanne de Carondelet, épouse d’Antoine de Tarlé ; leur fille unique, Antoinette, a épousé en 1856 Gilbert de Milhau.
  16. Alexandrine Brémontier, dite Adine, est l’épouse de Charles Auguste Duméril, ingénieur alors en poste à Alençon. Ils ont trois enfants, Clotilde, Paul et Georges.
  17. Langrune-sur-mer sur la Côte de nacre en Normandie.

Notice bibliographique

D’après l’original

Pour citer cette page

« Jeudi 19 août 1858. Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à son fils Auguste Duméril (Trouville) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Jeudi_19_ao%C3%BBt_1858&oldid=58613 (accédée le 21 novembre 2024).

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