Ecole polytechnique (Paris)

De Une correspondance familiale

Dans les lettres, il est fait référence à l’Ecole polytechnique de Paris en diverses occasions.
La pension de M. Morin à Fontenay-aux-Roses, que fréquentent Auguste Duméril et son cousin Henri Delaroche à la fin des années 1820, prépare certains de leurs condisciples à entrer à l’Ecole polytechnique (Auguste Blum, Oscar Thomas Gilbert de Lafayette, Moulard, Bocquillon dit Wilhem).
Charles Auguste Duméril (1831) puis son fils Georges Félix Duméril (1866) entrent à l’Ecole polytechnique. Du côté des Desnoyers, Julien envisage, vers 1865, d’entrer à l’Ecole polytechnique. Par ailleurs, une relation des Duméril, Auguste Duponchel, est médecin en chef de l’Ecole polytechnique.
Enfin, Damas Froissart, qui entre à l’Ecole polytechnique en 1872, reste en relation pendant des décennies avec nombre de ses condisciples. Un réseau d’anciens polytechniciens se dessine dans les lettres.

L’Ecole polytechnique est issue de la conviction des Lumières, majoritairement partagée au XIXe siècle, que la démocratisation du savoir doit se manifester par la production d’une élite venue « du peuple », par l’émergence d’une « méritocratie de sommet ». En 1794, à l'instigation de quelques savants ralliés aux idées révolutionnaires (dont le géomètre Monge et le chimiste Fourcroy), une Commission des travaux publics est mise en place, qui crée l'École quelques mois plus tard. L'ouverture des cours a lieu le 1er nivôse an III (21 décembre 1794). L'École prend le nom de Polytechnique en septembre 1795. Les enseignants sont nommés parmi les grands noms de la science (Monge, Lagrange, Laplace, Berthollet, Chaptal). Les élèves (400 à la première rentrée) sont recrutés par concours. Les élèves perçoivent un salaire et sont logés chez de « bons citoyens », sous la surveillance du directeur des études Gardeur-Lebrun et du médecin de l'École Chaussier. En deux ans, les élèves sont préparés à entrer dans les écoles spéciales des services publics de l'Etat (École d'application de l'artillerie et du Génie, École des Mines, Ecole des Ponts et Chaussées).

En 1805, Napoléon 1er donne un statut militaire à l'école, l’installe sur la Montagne Sainte Geneviève, caserne les élèves, instaure des frais de scolarité élevés et modifie les épreuves du concours d'entrée afin de rendre indispensable le passage par les lycées : les places sont réservées, de fait, aux enfants de la bourgeoisie. Dans les années 1830, seuls 10% des polytechniciens sont issus de familles d’industriels ou de grands commerçants.

Après la parenthèse de 1816 (l'École est fermée pour indiscipline par Louis XVIII), elle est recréée le 17 janvier 1817 sous le nom d'École royale polytechnique. Si la vocation première de l'École, qui est de former des jeunes cadres scientifiques pour le service de l'Etat, n'est pas modifiée, elle est dotée d'un nouveau statut : démilitarisée, elle est mise sous la tutelle du ministère de l’Intérieur ; des obligations religieuses comme la prière et la messe sont imposées. Les professeurs sont souvent d’anciens élèves de l'École, comme Arago, Cauchy, Petit, Dulong ou Gay-Lussac.

En juillet 1830, les élèves prennent fait et cause pour le peuple de Paris. L'arrivée au pouvoir de Louis-Philippe ramène l'ordre : l'École retrouve son statut militaire et les élèves opposés au nouveau régime sont licenciés en 1832, 1834 et 1844. Les élèves manifestent de nouveau en 1848, mais le Second Empire marque une période de calme et de travail. L’Ecole prend alors le nom d'École impériale polytechnique.

En 1870, le Gouvernement de la défense nationale mobilise les élèves. Pendant le siège de Paris, l’École est repliée à Bordeaux ; elle revient à Paris au moment où commence la Commune. Entre 1871 et 1872, le nombre de places ouvertes au concours passe de 140 à 280 et, après 1870, l’armée renforce sa position d’employeur principal des polytechniciens.

[D’après le site http://www.polytechnique.fr/, « histoire et patrimoine »]


Pour citer cette page

« Ecole polytechnique (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), URI: https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Ecole_polytechnique_(Paris)&oldid=53670 (accédée le 19 mars 2024).

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