Mardi 19 mai 1874 (A)
Lettre de Marie Mertzdorff (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)
19 mai
Mon Père chéri,
Il est 4h ½ Emilie[1] est en train de prendre sa leçon de piano[2] au lieu de demain matin à cause du mariage de Lucy Arnould.
Pauline Dupoirieux vient de venir passer un long moment avec nous. Comme nous elle trouve que les vacances[3] sont bien courtes car les 2 tiers sont déjà passés et nous n’avons pas mis à exécution la moitié de nos projets.
Ce qui est très ennuyeux c’est que la cousine anglaise[4] continue à être malade car je ne t’ai peut-être pas dit que Mlle Amélie est couchée depuis cinq jours en prise à un gros rhume. M. Dewulf[5] vient tous les jours et comme elle est très faible un rien suffit pour l’abattre.
Ta lettre que nous avons reçue Dimanche soir et qui est arrivée au moment où la mienne partait nous a fait bien plaisir d’abord parce qu’elle nous dit que tu vas bien ensuite parce qu’elle nous donne la perspective de te voir bientôt ainsi que cette chère bonne-maman[6] sur laquelle nous ne comptions pas encore.
Hier nous avons couru toute la journée. D’abord visite chez Mme Pavet[7] où déjeunaient Mlles Bosvy et Viollet puis 3 h ½ à St Médard où Emilie avait son examen de catéchisme pour la 1ère communion. Elle a passé avec l’aumônier de Ste Pélagie et je crois d’une manière très satisfaisante. Puis de là chez Ma cousine Fidéline[8] qui était en voyage ; puis rue St Sulpice faire quantité de courses pour Mlle Emilie tant cadeaux qu’elle fera que souvenirs que nous comptons lui offrir puis tante[9] a couru tous les magasins de ce quartier pour trouver un vase qu’elle voulait offrir à Lucy mais il nous a été impossible d’en trouver à notre goût nous ne sommes rentrées que pour le dîner. M. Trézel[10] va mieux car je ne sais si je t’ai dit qu’il venait d’avoir une pleurésie.
Le soir après le dîner Emilie a quêté au mois de Marie et s’en est très bien acquittée. Ce matin elle avait son catéchisme. Moi je n’ai pu y aller car à 11 h j’avais Mme Lima et puis j’aime assez pour mes vacances faire la grasse matinée.
Aujourd’hui il fait un temps superbe pourvu que cela continue.
Bonne-maman Desnoyers[11] est là elle n’est revenue qu’hier de Montmorency car tu sais sans doute qu’elle a loué sa grande maison.
Mais adieu, mon petit papa mignon j’ai si bien fait que j’ai à peine le temps de terminer pour que ce sale papier puisse partir par la petite poste. Je t’embrasse bien bien fort et me réjouis énormément de te voir.
Ta fille qui t’aime beaucoup
Marie M.
Notes
- ↑ Emilie Mertzdorff, sœur de Marie.
- ↑ Leçon de piano avec Mlle Poggi.
- ↑ Vacances du cours des dames Boblet-Charrier.
- ↑ Amélie Masterson.
- ↑ L. J. A. Dewulf, médecin.
- ↑ Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril.
- ↑ Louise Milne-Edwards, veuve de Daniel Pavet de Courteille.
- ↑ Fidéline Vasseur.
- ↑ Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards.
- ↑ Antoine Camille Trézel.
- ↑ Jeanne Target, épouse de Jules Desnoyers.
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Mardi 19 mai 1874 (A). Lettre de Marie Mertzdorff (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mardi_19_mai_1874_(A)&oldid=40778 (accédée le 18 décembre 2024).
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