Boblet-Charrier (Mesdames)

De Une correspondance familiale

Madame Boblet et ses filles : Aimée Sophie Élisabeth et Caroline, épouse d’Edouard Charrier (et sa nièce des Essarts Boblet)


Madame Boblet et ses deux filles fondent à Paris en 1826 un établissement d’éducation pour les jeunes personnes, que fréquentent Eugénie et Aglaé Desnoyers. À la génération suivante, Marie et Emilie Mertzdorff suivent leur enseignement par correspondance depuis l’Alsace (une vingtaine de lettres échangées en 1872 entre les pédagogues du 1 rue Jacob et Eugénie en témoignent) puis directement, lorsqu’elles viennent vivre à Paris ; elles informent alors leur père de l’avancement de leurs études.

« Madame Boblet », Aimée Marguerite Gipoulou, est l’épouse de Claude Louis Boblet (vers 1775-1817), graveur de géographie et d'écriture, également libraire. Il est connu, comme son père graveur, sous le pseudonyme de Beaublé. Le couple a 3 enfants.

- Louis Achille Boblet, le fils, né en 1802, est graveur et marchand d'estampes à Paris (29 quai des Augustins). Il fonde en 1828 la « Société des amis de l'enfance », une association qui procure aux jeunes garçons pauvres les moyens d'apprendre un métier. Il partage sa vie entre le commerce d’estampes et la politique. « Fureteur de bibliothèques, bienfaiteur acharné de ces établissements, Boblet passait sa vie à recueillir des brochures et des images qu’il offrait généreusement aux dépôts publics « Fureteur de bibliothèques, bienfaiteur acharné de ces établissements, Boblet passait sa vie à recueillir des brochures et des images qu’il offrait généreusement aux dépôts publics [ ] Bavard et bon convive, il avait su grouper autour de lui un certain nombre de bohème avides de nouvelles qu’il émerveillait tous les soirs rue Vavin [au café Génin] » (Revue anecdotique, 1859, t.VIII). Il publie Le principe et les faits (1832), plaquette royaliste évoquant la situation politique après la Révolution de 1830 et la Relation exacte de ce qui s'est passé, le 14 février 1831, au service funèbre célébré pour le repos de l'âme de S. A. R. Monseigneur le duc de Berri, dans l'église Saint-Germain-l'Auxerrois, incidents pour lesquels il est écroué, puis relâché faute de preuves.

- Aimée Sophie Élisabeth Boblet (née vers 1808-19 mars 1873)  

- (Aimée) Caroline Boblet (1797-1875). Elle épouse à Paris, 19 octobre 1839, Édouard Charrier (né le 19 mars 1791, paroisse Saint-Nicolas-des-Champs à Paris - décédé le 19 octobre 1853 à Paris), vérificateur. Caroline Boblet décède le 7 mai 1875 en son domicile rue du Bac d’une fluxion de poitrine.

Les deux sœurs Boblet sont élèves de MM. Lemare et Biagioli. Alexandre Lemare (1766-1835), ordonné prêtre en 1791, renonce à son sacerdoce deux ans plus tard et embrasse les idées révolutionnaires. Inventeur, homme politique, il se passionne pour la grammaire et l'apprentissage de la langue, et publie de nombreux traités de linguistique. Il est réputé précurseur de la méthode globale de Maria Montessori.

Dans leur cours d'émulation, les sœurs Boblet réunissent les élèves une fois par semaine, le jeudi, du 15 novembre au 15 mai et enseignent « toutes les branches essentielles de l'instruction ». Une de leurs élèves : Léopoldine Hugo, inscrite en janvier 1838. Caroline Boblet est professeur de grammaire générale, de langue française, de langue italienne, d'histoire, etc.

Les sœurs Boblet publient plusieurs ouvrages qui connaissent de nombreuses rééditions. Mmes Charrier et Boblet : un Mémento chronologique. Chronologie des rois de France, indiquant la date d'avènement de nos rois et celle de leur mort, avec un aperçu de leur règne,... (1844, 1853, 1860, 1864, 1867) ; Mme Édouard Charrier (Mme Charrier-Boblet) : un Cours complet d'orthographe. Premier degré. L'orthographe enseignée par la pratique aux enfants de 7 à 9 ans... (1846, 1847, 1855, 1858, 1863, 1868, 1870, 1886) ; le même pour enfants de 5 à 7 ans et pour enfants de 9 à 12 ans ; des livres de grammaire, etc.

Une « fille » de Caroline Charrier-Boblet est mentionnée comme s’occupant du « calcul » (lettre du 20 mars 1872). Et certaines des lettres pédagogiques de 1872 adressées à Eugénie Desnoyers-Mertzdorff sont signées par « M. B des Essarts Boblet », qui se présente comme la fille de l’une des enseignantes. Dans la décennie suivante, une demoiselle des Essarts Boblet est directrice du cours Boblet, 108 rue du Bac (Le Gaulois, 24 mai 1886 et L’Ami des monuments et des arts, 1889). S’agit-il de la même personne ? Peut-elle être confondue avec « Marie », « fille » de Caroline Charrier-Boblet, citée dans la lettre du 26 mai 1872 ? Mais il ne semble pas que celle-ci ait eu un enfant. Il est également fait allusion à une nièce de Caroline Charrier-Boblet, qui co-dirige l’institution (lettre des 8-9 novembre 1874). Y a-t-il confusion entre fille et nièce ?

Le nom « Des Essarts » n'est pas très répandu. Signalons Alfred Des Essarts (1811-1893), conservateur de la bibliothèque Sainte-Geneviève (Paris). Son épouse Anna publie des ouvrages pédagogiques et de la poésie. On trouve aussi mention de Elisa Gasquet, épouse d'Alfred des Essarts, décédée en 1846. Emmanuel Des Essarts (1839-1909), fils d'Alfred, poète, épouse une demoiselle Lagarde. Signalons enfin Gustave Des Essarts, rédacteur de la Revue illustrée de la jeunesse dans les années 1840, également auteur d'une Bible des enfants (1842). Mais le lien entre « M. B. des Essarts Boblet » et ces messieurs des Essarts n’a pu être établi.



Pour citer cette page

« Boblet-Charrier (Mesdames) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), URI: https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Boblet-Charrier_(Mesdames)&oldid=41613 (accédée le 21 novembre 2024).

D'autres formats de citation sont disponibles sur la page page dédiée.