Montmorency

De Une correspondance familiale

Montmorency est située sur un promontoire, au sud la vallée dite de Montmorency, à l’orée de la forêt, bordée, au nord, par la Plaine de France. La famille Desnoyers y possède deux maisons dont il est question dans les lettres à partir des années 1850. La vallée devient terrain d’observation pour le géologue Jules Desnoyers qui publie en 1859 une Note sur des empreintes de pas d'animaux dans le gypse des environs de Paris, et particulièrement de la vallée de Montmorency.

Lieu de villégiature recherché depuis le XVIe siècle, la ville a attiré de nombreuses célébrités. La plus illustre est Jean-Jacques Rousseau qui trouve refuge tout d’abord à l’Ermitage, chez Madame d’Epinay (d’avril 1756 à décembre 1757), puis au Mont-Louis, ainsi que chez le Maréchal de Montmorency-Luxembourg (jusqu’en 1762). Au cours du XIXe siècle, la ville conserve son pouvoir d’attraction pour Parisiens aisés et pour des personnalités aussi diverses que la duchesse de Berry, la famille impériale, Boïeldieu, Rachel, Louis Blanc, Jules Michelet ou Richard Wagner, etc. On y vient à l’auberge du Cheval blanc sur la place du Marché et on se promene à dos d’âne dans la forêt ou parmi les vergers pour y cueillir en saison les fameuses cerises.

La commune d’Enghien-les-Bains est créée en 1850 au bord de l’étang dit de Montmorency qui devient le lac d’Enghien. Le développement de la ville thermale constitue rapidement le nouveau pôle économique de la vallée au détriment de Montmorency, qui n'est plus qu'essentiellement vouée à l'habitat résidentiel.

Longtemps difficile d’accès, Montmorency est reliée à partir de 1866 à la gare d’Enghien-les-Bains par une ligne de chemin de fer appelée « Le Refoulons » car on devait placer la locomotive à l’arrière du convoi pour gravir la forte pente permettant d’atteindre Montmorency. Construite à l’initiative du maire Emilien Rey de Foresta[1], cette ligne permet d’attirer de nouveaux habitants et de très nombreux visiteurs.

La guerre de 1870 marque une période sombre de l’histoire de la ville qui est occupée près d’un an par les Prussiens. Cette occupation s’accompagne de nombreuses déprédations et restrictions pour la population qui doit s’affranchir d’une contribution de quatre cent mille francs de l’époque avant le retrait des troupes ennemies. Les deux maisons appartenant aux Desnoyers sont pillées et dévastées (lettres de Jules Desnoyers du 16 février et du 8 mars 1871).

Notes

  1. Signalons la monographie du maire de Montmorency, Étienne Émilien Rey de Foresta : Note pour servir à la défense de la commune de Montmorency contre M. Desmanèches (1875).


Pour citer cette page

« Montmorency », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), URI: https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Montmorency&oldid=31286 (accédée le 3 octobre 2024).

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