Voir la source de Lamarck, Jean Baptiste de Monet de (1744-1829)


Dans ses lettres, André Marie Constant [[Duméril, André Marie Constant (1774-1860)|Duméril]] mentionne deux fois Lamarck : en 1793, à propos de son livre sur la flore ; en 1809, quand il est proposé pour être son adjoint à la Faculté des sciences (tous les deux déclinent cette offre et Lamarck désigne Etienne [[Geoffroy Saint-Hilaire, Etienne (1772-1844) et sa famille|Geoffroy Saint-Hilaire]] pour occuper cette fonction).

Dernier-né d’une famille de militaires, Jean Baptiste Pierre Antoine de Monet, chevalier de la Marck, est dirigé vers l’état ecclésiastique. En 1761 il obtient de quitter les jésuites d’Amiens et commence une carrière militaire qu’il doit abandonner pour raisons de santé en 1768 (c’est [[Tenon, Jacques René (1724-1816)|Tenon]] qui le guérit à la Salpêtrière). A Paris en 1770 il travaille chez un banquier puis commence des études de médecine (1772) et s’oriente vers les sciences de la nature (1776). Il fréquente le cabinet d’histoire naturelle du [[Muséum, Jardin des Plantes, Jardin du roi, Cabinet d’Histoire naturelle du roi|Jardin du]][[Muséum, Jardin des Plantes, Jardin du roi, Cabinet d’Histoire naturelle du roi|r]][[Muséum, Jardin des Plantes, Jardin du roi, Cabinet d’Histoire naturelle du roi|oi]] et suit les cours des frères [[Jussieu, Antoine Laurent de (1748-1836) et ses proches|Jussieu]] (comme, dans les années 1780, [[La Révellière-Lépeaux, Louis Marie de (1753-1824)|La Révellière Lépeaux]] ou [[Bosc, Louis Augustin Guillaume (1759-1828)|Bosc]]). Bernard de [[Jussieu, Antoine Laurent de (1748-1836) et ses proches|Jussieu]] et Daubenton le présentent à Buffon, qui devient son protecteur. Il met au point une méthode pour identifier les plantes et, soutenu par [[Haüy, René Just (1743-1822)|Haüy]], il publie la ''Flore'' ''Française'' (1778) – ouvrage qui a un grand retentissement ; il est réimprimé en collaboration avec Augustin Pyramus [[De Candolle, Torras et Varnier (familles)|de Candolle]] en 1805. Il collabore à l''’Encyclopédie méthodique'' de Panckoucke. Il accompagne le fils de Buffon dans un voyage scientifique en Europe (1781). En 1783, Lamarck est nommé associé botaniste à l’[[Institut national, Académie des sciences|Académie des Sciences]].

Il adhère à la Révolution et signe désormais Lamarck. Avec [[Bosc, Louis Augustin Guillaume (1759-1828)|Bosc]], [[Fourcroy, Antoine François (1755-1809)|Fourcroy]], [[Haüy, René Just (1743-1822)|Haüy]] et d’autres, il fonde le ''Journal d’Histoire naturelle'' (1792). Il est membre de la [[Société Philomathique de Paris|s]][[Société Philomathique de Paris|ociété philomathique]] depuis 1793 et il est nommé membre résident de l’[[Institut national, Académie des sciences|Institut]] nouvellement créé (1795), section de botanique et de physique végétale. Il participe à la création du [[Muséum, Jardin des Plantes, Jardin du roi, Cabinet d’Histoire naturelle du roi|Muséum]] d’Histoire naturelle où il occupe une chaire (1794). Il choisit celle des Insectes et des Vers et dans son cours de 1796 il reprend la nouvelle classification des « animaux sans vertèbres » de [[Cuvier, Georges (1769-1832), son épouse Anne Marie Coquet de Trazail, son frère Frédéric Cuvier|Cuvier]] ; cependant, il développe ses idées sur l’hérédité des caractères acquis et les modifications des êtres vivants. En 1803 débute la publication de l''’Histoire naturelle des Végétaux'', en collaboration avec [[Mirbel, Charles François Brisseau de (1776-1854)|Mirbel]]. Au [[Muséum, Jardin des Plantes, Jardin du roi, Cabinet d’Histoire naturelle du roi|Jardin des Plantes]], [[Geoffroy Saint-Hilaire, Etienne (1772-1844) et sa famille|Geoffroy Saint-Hilaire]] est un des rares à soutenir ses théories de la génération spontanée et du transformisme (qui s’opposent au fixisme dominant de [[Cuvier, Georges (1769-1832), son épouse Anne Marie Coquet de Trazail, son frère Frédéric Cuvier|Cuvier]]) présentées dans la ''Philosophie zoologique'' (1809) et l’''Histoire naturelle des animaux sans vertèbres'' (1817 – la 2<sup>eme</sup> édition, 1835-1845, est revue par Deshayes et [[Milne-Edwards, Alphonse (1835-1900), son père Henri, leurs proches et descendants|Milne-Edwads]]). En 1800 il publie le premier ''Annuaire météorologique,'' avec l’appui du ministre de l’Intérieur [[Chaptal, Jean Antoine (1756-1832)|Chaptal]]. Ses leçons de zoologie au [[Muséum, Jardin des Plantes, Jardin du roi, Cabinet d’Histoire naturelle du roi|Muséum]], concurrencées par celles de [[Cuvier, Georges (1769-1832), son épouse Anne Marie Coquet de Trazail, son frère Frédéric Cuvier|Cuvier]], sont beaucoup moins suivies sous la Restauration et il les interrompt en 1819 lorsqu’il devient brusquement aveugle. Il n’en continue pas moins de fréquenter l’Académie des sciences et à dicter à sa fille ses ultimes ouvrages. Au Muséum, il est remplacé par [[Bosc, Louis Augustin Guillaume (1759-1828)|Bosc]] en 1826.

(d’après, en particulier, Yves Delange, ''Lamarck, sa vie, son œuvre'', Actes Sud, 1984)
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