Samedi 5 avril 1806
Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à ses parents François Jean Charles Duméril et rosalie Duval (Amiens)
n° 168
5 Avril 1806
Monsieur Constant Duméril, Professeur
à l’Ecole de médecine, a l’honneur de
vous faire part de son mariage
avec Madame Alphonsine Delaroche,
quoique la chose ne soit pas faite en voici l’annonce. j’ai reçu toutes vos lettres : j’étais loin de penser que Reine[2] fut malade à ce point. heureusement nous avons appris son mieux-être en même temps que la position fâcheuse dans laquelle elle s’est trouvée à laquelle tout le monde a pris ici la part la plus grande. j’ai reçu des lettres de mes frères. Auguste[3] m’a écrit de naples le 14 mars. il se portait très bien. il s’était un peu blessé à la main droite sur le cratère du Vésuve mais cela ne l’empêchait pas d’écrire. il partait le lendemain pour Bari ville située à 50 lieues de là sur la mer Adriatique. il devait y être sous huit jours et m’écrire de là. Montfleury[4] me mande de Hameln[5] le 22 mars qu’il a reçu ordre de se rendre à Cologne avec toutes les administrations militaires. il m’adresse une lettre pour le Général Dejean[6] que j’ai été porter de suite. Le Ministre[7] ne m’a rien promis pour le moment il m’a donné sa parole qu’il l’emploierait le plus tôt qu’il pourrait mais qu’il fallait qu’il renvoie au moins sa femme et sa famille à Amiens, et qu’il ferait bien d’y retourner lui-même. je lui ai écrit de suite à Cologne, poste restante, cet avis du Ministre que je me propose encore de revoir à cet égard avant de partir. j’ai reçu des lettres de mon oncle De quevauvillers[8] qui me reproche d’une manière un peu amère l’espèce d’irrésolution que je lui témoigne relativement à mon voyage à oisemont. une autre de ma tante Basilice[9] qui est toujours bien bonne et bien aimable et qui a écrit aussi à madame Say[10]. une autre fort amicale de mon oncle Leguay[11] qui compte sur nous et qui nous prie de l’avertir quelques jours d’avance.
Madame Thillaye a perdu ici son fils Antoine qui était Pharmacien à l’hôtel-Dieu. il donnait vraiment des espérances mais sa poitrine était très faible. il est mort d’une fièvre maligne je lui ai donné quelques soins. je vois avec peine que mon rapport sur la maladie d’Espagne ne sera pas terminé au moment de mon départ comme je l’avais espéré. comme Madame Say m’a bien recommandé de témoigner à Reine tout l’intérêt qu’elle prend à sa santé je me répète. j’ai reçu pour mon oncle[12] un paquet sous couvert de M. Poulain je lui porterai ainsi que le sel dont il avait chargé Médard[13] de l’emplette. Veuillez bien me rappeler à son bon souvenir ainsi qu’à celui de toute la famille que j’embrasse. je vous écrirai un de ces jours. j’attends une lettre de vous aujourd’hui. Votre fils C. Duméril.
Le 5 avril midi
Notes
- ↑ La formule de faire-part de mariage est imprimée.
- ↑ Reine Duméril, sœur d’André Marie Constant.
- ↑ Auguste (l’aîné), frère d’André Marie Constant Duméril.
- ↑ Florimond dit Montfleury (l’aîné), frère d’AMC Duméril, est marié à Félicité Vatblé.
- ↑ Hameln (Hamelin en français) est une ville de Basse-Saxe.
- ↑ Jean François Aimé Dejean.
- ↑ Le ministre de la Guerre Louis Alexandre Berthier.
- ↑ Antoine de Quevauvillers.
- ↑ Basilice Duval.
- ↑ Alphonsine Delaroche, veuve Say.
- ↑ Louis Leguay, époux d’Angélique Duval.
- ↑ Jean Baptiste Duval.
- ↑ Domestique d’André Marie Constant Duméril mentionné dans ses lettres depuis 1805.
Notice bibliographique
D’après l’original (il existe également une copie dans le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 2ème volume, p. 147-149)
Annexe
A Monsieur
Monsieur Duméril père
Petite rue Saint Rémy n°4
A Amiens
Pour citer cette page
« Samedi 5 avril 1806. Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à ses parents François Jean Charles Duméril et rosalie Duval (Amiens) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Samedi_5_avril_1806&oldid=57418 (accédée le 12 octobre 2024).
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