Mardi 2 mai 1809
Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à son frère Joseph Marie Fidèle Duméril dit Désarbret (Amiens)
N° 195
Paris le 2 mai 1809
je ne veux pas laisser partir M. Barbier, Mon Cher ami, sans te donner signe de vie. il te donnera de bonnes nouvelles de toute ma petite famille ; c’est pourquoi je ne t’en dis mot. Auguste[1] nous a appris la triste nouvelle qui concerne Duquesnel[2] qui nous a fort affligés - nous désirerions à cet égard quelque détail. je me suis occupé de l’affaire de M. Verrier. M. Bally m’avait donné quelque espérance. je lui avais en conséquence adressé une note ; mais il ne m’a pas encore répondu c’est ce qui m’a empêché d’écrire moi-même à M. Verrier Lebel[3], auquel je te prie de faire mes excuses en nous rappelant à son souvenir et à celui de son épouse.
J’ai été nommé Professeur adjoint de M. Lamarck à la faculté des Sciences, mais nous avons refusé tous deux - lui par le fait et moi à peu près. d’après la loi, on devait choisir 2 Professeurs au Collège de france ; 2 à l’École Polytechnique ; 2, dans le lycée ; 2 au muséum d’histoire naturelle. MM. Haüy et Desfontaines ont été désignés pour ce dernier établissement. l’un pour la minéralogie l’autre pour la Botanique. avant que Cuvier fut nommé vice recteur de cette faculté il m’avait dit qu’il ferait nommer un professeur supplémentaire pour la zoologie. il m’a engagé en conséquence à aller voir M. de Jussieu qui ne m’avait pas donné beaucoup d’espoir. aussi ne me flattais-je pas - lorsque Cuvier a été chargé de cette organisation, j’ai cru ne devoir faire aucune demande et j’ai été fort étonné de voir Lamarck nommé - moi son adjoint - Brongniart celui de M. Desfontaines Haüy ; Mirbel celui de M. Desfontaines. ces places ne valent que mille écus. elle exigera 3 leçons par semaine pendant 9 mois de l’année. le Professeur doit payer son adjoint. M. De Lamarck a refusé - j’ai dit que mon acceptation était subordonnée à celle de M. De Lamarck. les choses en étaient là lorsque Cuvier m’a dit mercredi dernier que mon Diplôme d’adjoint me serait envoyé : j’ai demandé de qui je serais l’adjoint, que je n’accepterais d’être que le sien ou celui de Lamarck - qu’il ne pouvait croire que j’accepterais de l’être de Geoffroy[4]. les choses en sont restées là. j’ai su que les professeurs avaient aujourd’hui reçu un rendez-vous chez le grand maître[5] et je n’ai pas eu de lettre. je n’ai voulu vous parler de cela que quand la chose serait faite ou manquée – c’est le dernier cas.
je commence jeudi mon cours au muséum, nous comptons toujours aller au cours du mois de 7bre à Amiens. je n’ai jamais parlé de <…> à flessinque[6] comme Auguste dit que tu lui mandes.
je reviens de la campagne où mon beau-frère[7] m’a accompagné - il s’est chargé de porter cette lettre chez M. Barbier je ne veux pas le retarder - embrasse pour moi <pour> ma femme[8] et mes enfants[9], mon père[10] et ma mère[11] et crois que nous te sommes tous bien tendrement attachés
Ton frère
C. D.
Notes
- ↑ Auguste (l’aîné), frère de Désarbret et d’AMC Duméril.
- ↑ Alexandre Duval, appelé Duquesnel par son cousin AMC Duméril.
- ↑ François Auguste Verrier, époux de Louise Flavie Lebel.
- ↑ Etienne Geoffroy Saint-Hilaire.
- ↑ Louis de Fontanes, Grand Maître de l’Université.
- ↑ Port de la province de Zélande.
- ↑ Probablement Etienne François Delaroche.
- ↑ Alphonsine Delaroche.
- ↑ Caroline (l’aînée) et Louis Daniel Constant Duméril.
- ↑ François Jean Charles Duméril.
- ↑ Rosalie Duval.
Notice bibliographique
D’après l’original (il existe également une copie dans le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 3ème volume, p.39-41)
Annexe
A Monsieur
Monsieur Duméril, avoué au tribunal de première instance
A Amiens
Pour citer cette page
« Mardi 2 mai 1809. Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à son frère Joseph dit Désarbret (Amiens) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mardi_2_mai_1809&oldid=62022 (accédée le 21 novembre 2024).
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