Fourcroy, Antoine François (1755-1809)

De Une correspondance familiale

Lorsque André Marie Constant Duméril arrive à Paris en janvier 1795 il est porteur d’une lettre de recommandation auprès de Fourcroy, rédigée par Bénard, médecin de l’hospice militaire de Rouen. Il suit son cours de chimie durant l’année 1796 à l’école de Santé.

Fils d'un apothicaire, Fourcroy suit des études de médecine grâce à l’appui de Vicq d’Azyr. Il est reçu médecin (mais pas de médecin-régent). Remarqué par Jean-Baptiste Bucquet (1746-1780), professeur de chimie à la faculté de médecine de Paris, il oriente sa carrière dans cette voie et devient professeur de chimie du règne animal à l’École vétérinaire d’Alfort (1783). Buffon le nomme professeur de chimie au Jardin du Roi (1784) ; son public est nombreux et Fourcroy enseigne au Muséum plus de 20 ans. En 1783, il devient membre de la Société Royale de Médecine, de la Société d’Agriculture et collabore à l’Encyclopédie méthodique (publiée par Charles Joseph Panckoucke, 1777-1794) ; en 1785, il est élu à l’Académie des Sciences et en 1787 à la Société Linéenne de Paris. Avec Berthollet, il est l'un des premiers à se convertir aux vues de Lavoisier et collabore à sa Méthode de nomenclature chimique (1787). Il est membre de la société philomathique (1793). Fourcroy fait de nombreuses recherches en chimie et physiologie, en association avec Vauquelin, mais aussi Séguin, Delaporte, Thénard. Il s’intéresse à la chimie médicinale. Une polémique intellectuelle l’oppose à Lamarck.

Fourcroy mène également une carrière politique et administrative. En 1789, favorable aux idées révolutionnaires, il participe à la rédaction des cahiers du Tiers-état. Il est élu à Paris sur la liste de Marat qu’il remplace lorsque celui-ci est assassiné. Conventionnel, Fourcroy est nommé au Comité d'Instruction publique à la Convention nationale. Il siège au Comité de salut public du 1er septembre 1794 au 3 juin 1795. Il est chargé des Poudres et Salpêtres. Il développe un plan d'éducation et est à l'origine de la création, fin 1795, de l'Institut national des sciences et arts et de l'École centrale des travaux publics, qui devient en 1796 l’École Polytechnique, ainsi que de plusieurs écoles de médecine. Après le 18 brumaire (9 novembre 1799), le professeur de chimie devient directeur général de l'instruction publique et siège au Conseil d’État. Secrétaire d’État, il se rend notamment en Vendée et rédige un compte-rendu sur la situation de la région en janvier 1801. En 1808, il est écarté de la grande maîtrise de l'Université impériale par Louis de Fontanes. Élevé au titre de comte d'Empire en avril 1808, il meurt d’apoplexie l'année suivante.



Pour citer cette page

« Fourcroy, Antoine François (1755-1809) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), URI: https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Fourcroy,_Antoine_Fran%C3%A7ois_(1755-1809)&oldid=41867 (accédée le 18 décembre 2024).

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