Vicq d’Azyr, Félix (1748-1794)

De Une correspondance familiale

André Marie Constant Duméril fait allusion en septembre 1794 à une publication posthume qui doit « faire une propriété nationale d'un grand ouvrage d'anatomie de Vicq d’Azyr en le continuant ». Vicq d'Azyr a publié en 1786 le 1er tome d’un Traité d'anatomie et de physiologie, avec des planches coloriées représentant au naturel les divers organes de l'homme et des animaux ; une nouvelle édition du Traité de l'anatomie du cerveau [Mémoire sur la structure du cerveau des animaux comparée avec celle du cerveau de l'homme] paraît en 1813.

Vicq d’Azyr, médecin et anatomiste français, est né à Valognes dans la Manche (où résident les Pontas-Duméril). Fils d’un médecin normand, il fait des études de médecine à Paris où il donne des leçons d’anatomie très appréciées. Il revient à plusieurs reprises dans sa ville natale pour se soigner (il mourra de tuberculose). Vicq d’Azyr persuade Antoine François Fourcroy, fils d’un ami, d’entreprendre des études de médecine : Fourcroy deviendra son protecteur au moment de la Révolution. Malgré sa qualité de premier médecin de la reine Marie-Antoinette et de médecin de Louis XVI en 1789 Vicq d’Azyr peut alors poursuivre ses activités. Il est chargé de récolter le salpêtre pour les armées révolutionnaires. Il participe à la réflexion sur la réforme des études médicales.

Orateur apprécié, il enseigne l’anatomie à l’école de médecine (Desgenettes est son étudiant). Dissecteur très précis, créateur d’un lexique anatomique, il décrit plusieurs structures de l'encéphale humain et montre l'intérêt de l'anatomie comparée qu’il enseigne à l'École royale vétérinaire d’Alfort. Il établit les liens entre l’organe et sa fonction et prône la proximité des études médicales et vétérinaires ; sa vision de la continuité entre les êtres annonce ainsi Lamarck.

Membre de l’Académie des sciences (1774), Vicq d’Azyr organise une nouvelle société savante (en opposition à la Faculté), la Société royale de médecine, chargée d’étudier les épidémies, de produire des statistiques. En tant que secrétaire il doit rédiger l’éloge de ses collègues, ce qui lui vaut d’entrer à l’Académie Française comme successeur de Buffon (1788). Il est membre de la société philomathique. Il participe à la rédaction de l’Encyclopédie méthodique de Panckoucke (articles sur la médecine) et publie plusieurs traités d’hygiène et d’anatomie.

[d’après Yves Pouliquen, Félix Vicq d'Azyr, les Lumières et la Révolution, Paris, Odile Jacob, 2009]



Pour citer cette page

« Vicq d’Azyr, Félix (1748-1794) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), URI: https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Vicq_d%E2%80%99Azyr,_F%C3%A9lix_(1748-1794)&oldid=42374 (accédée le 15 novembre 2024).

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