Dimanche 24 juillet 1887
Lettre de Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Launay près de Nogent-le-Rotrou) à sa grand-mère Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (Vieux-Thann)
Chère bonne-maman,
Je ne veux pas quitter Launay sans être venue vous[2] embrasser encore une fois et comme c’est demain matin à 8 heures que nous nous mettons en route je vais profiter de l’instant de soirée qui me reste pour causer un peu avec vous et vous remercier ainsi que chère tante Marie[3] de ces bonnes lettres qui m’ont fait tant de plaisir. Dis bien [à Marie] à notre petite tante combien je suis touchée de l’affection qu’elle nous témoigne et combien je la lui rends cette affection. Comment allez-vous chers grands-parents ? Le temps m’a paru si long et a marqué d’une façon si affreuse qu’il me semble qu’il y a un siècle que je ne vous ai vus. Émilie[4] vous a-t-elle écrit nos projets ? Nous allons demain la rejoindre à Grigny[5] et nous passerons chez elle une huitaine de jours en attendant le départ pour Allevard qui aura lieu le 2 ou 3 Août. Oncle[6] n’a pas renoncé à cette saison d’eau qui avait été décidée avec tante, les souvenirs tristes qui l’y attendent ne l’effraient pas il a au contraire besoin de s’entourer de tout ce qui lui parle de notre tante chérie. Tu comprends que moins que jamais nous ne voudrions le laisser seul et nous non plus n’avons rien changé à nos arrangements. Bon-papa Desnoyers[7] au contraire va venir ici Samedi prochain.
Les enfants[8] vont bien ; la petite a percé sa 2e dent, elle n’est pas très grosse mais fort éveillée. J’ai reçu aujourd’hui une bien bonne lettre de Marie Rich[9] et une de sœur Bonaventure, je leur répondrai le plus tôt que je pourrai mais si tu en as l’occasion veuilles je te prie en attendant les remercier de ma part. J’ai eu aussi d’excellentes lettres de Mme Devot[10] (qui demande de vos nouvelles), de M. Fröhlich[11], tante Clothilde[12], Marie Paul D.[13] && Je ne sais comment j’arriverai à remercier tous ceux qui m’ont écrit car les enfants m’absorbent beaucoup.
Au revoir chère bonne-maman, excuse ce petit mot griffonné dans l’obscurité, je t’embrasse bien respectueusement ainsi que cher bon-papa et je vous aime de tout mon cœur. Tendres amitiés à oncle et tante[14], baisers aux chéris
Marie
Marcel[15] prie bon-papa de vouloir bien servir d’intermédiaire entre oncle Léon et le petit papier (chèque) ci-joint. Merci d’avance.
Notes
- ↑ Lettre sur papier deuil.
- ↑ Félicité et Louis Daniel Constant Duméril.
- ↑ Maris Stackler, épouse de Léon Duméril.
- ↑ Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart et sœur de Marie.
- ↑ Les Froissart ont loué pour l'été une maison à Grigny (Essonne).
- ↑ Alphonse Milne-Edwards, qui vient de perdre son épouse Aglaé Desnoyers.
- ↑ Jules Desnoyers, père d'Aglaé.
- ↑ Jeanne, Robert, Charles et Marie-Thérèse de Fréville.
- ↑ Marie Berger, épouse de Paul Henri Rich.
- ↑ Clémentine Declercq, épouse de Félix Devot.
- ↑ Marie Fröhlich. Voir sa lettre du jeudi 21 juillet 1887 (B).
- ↑ Clotilde Duméril, épouse de Charles Courtin de Torsay.
- ↑ Marie Mesnard, épouse de Paul Duméril. Voir la lettre du mardi 12 juillet 1887 (F).
- ↑ Léon Duméril et son épouse Maris Stackler, parents des "chéris" Hélène et André Duméril.
- ↑ Marcel de Fréville.
Notice bibliographique
D’après l’original.
Pour citer cette page
« Dimanche 24 juillet 1887. Lettre de Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Launay près de Nogent-le-Rotrou) à sa grand-mère Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (Vieux-Thann) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Dimanche_24_juillet_1887&oldid=53653 (accédée le 21 novembre 2024).
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