Mercredi 31 août 1859

De Une correspondance familiale


Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à son fils Auguste Duméril (Trouville)


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Repondu 3 Septembre 1859

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Paris Mercredi 31 août

Mon Cher ami, décidément je pars demain et j'ai écrit à Charleville pour y annoncer mon arrivée vers deux heures, en partant d'ici par le convoi de sept heures. C'est un peu matin, vue la distance de l'embarcadère, mais c'est le seul train express : les autres mettant quatre ou cinq heures de plus à faire le trajet. je n'ai reçu que ce matin une lettre de M. Malard qui me mettait dans le cas de ne partir que mardi ; mais ma lettre d'annonce s'est croisée avec la sienne.

Tu es au courant de ce qui se passe ici ; comme nous avons su, par tes lettres à Constant[1], et ton arrivée et tout ce qui pouvait nous intéresser Pour toi et la Famille.

je me suis trouvé hier à un examen avec Sappey qui m'a dit avoir été bien sensible à tes félicitations, si bien exprimée et qu'il gardera comme un témoignage de tes bons sentiments à son égard. il y a ici une lettre pour toi venant de Charenton : nous présumons que c'est en réponse à celle que tu avais adressée à DeGuise sur sa nomination on t'enverra cette lettre avec les placards[2] ; si j'en ai un ce soir et que j'ai le temps de le lire on le joindra aux quatre que j'ai déjà corrigés pour être mis en pages, quand tu les renverras de Trouville.

Le Metteur en pages m'a dit qu'il se faisait fort de revoir et de faire revoir par les correcteurs avec le plus grand soin, les épreuves si tu y consentais par écrit par un bon à tirer, sous cette condition. mais je crois qu'il vaudra mieux attendre puisqu'il m'a dit il avoir assez de caractères pour finir le manuscrit qu'il a entre les mains pour que tout l'ouvrage soit mis en placards à la fin du mois de Septembre.

Nous avons reçu de très bonnes nouvelles de Thann par Léon[3] qui a écrit deux fois ce qui nous a mis par ses descriptions bien au courant de tout ce qui pouvait nous intéresser, il est probable que Constant t'en auras donné des détails.

je porte à Charleville[4] une infinité de petits cadeaux en souvenir avec des Dragées et du Chocolat. les parts ont été arrangées hier soir en famille : Pour Georges un parapluie et un couteau ; de jolis cartonnages et une paire de ciseaux pour Anna Martin, Hélène Malard et Jeanne Malard.

Pour Thelcide, un joli porte-monnaie doré, et une paire de boutons émaillés avec aventurine

Pour Amélie Malard, un sac de maroquin noir chaîne en acier et un petit cartonnage.

Pour Marie Malard cinq ou six petits cartonnages avec Bonbons.

Pour Eléonore Duméril un joli cartonnage avec une paire de boutons dorés.

Constant s'est rappelé de tous les noms.

Je viens de recevoir de Pingard une lettre par laquelle on me prévient que l'institut se réunit aujourd'hui 31 en assemblée générale à deux heures précises ; pour entendre une communication de M. Le Ministre de l'instruction publique[5] – il faut qu'il y ait urgence pour qu'on ait ainsi convoqué du jour au lendemain.

Constant te dira ce dont il est question.

Le tailleur m'a apporté le Pardessus que je dois emporter en voyage. Tu sais que je ne resterai que quatre jours pleins à Charleville. j'en partirai mardi 6 pour m'arrêter et voir Reims pendant quatre ou cinq heures, j'en partirai à 3 h pour aller dîner et coucher à Epernay

Le lendemain, Mercredi 7 j'arriverai à Strasbourg où je n'aurai que 15 minutes pour manger, j'en partirai à 5 h 20 pour être à thann à 9 h 15 où j'aurai soin d'écrire, étant à Charleville

en restant huit jours à Thann du 8 au 14 ; j'irai avec Léon à Mulhouse, à Bâle et en Suisse[6] quatre ou cinq jours, jusqu'au 21 de là je reviendrai à Paris le Vendredi ou Samedi 24.

Nous nous écrirons pour mon départ et arrivée à Trouville. j'y passerai quatre ou cinq jours au plus, de là au Havre.

M. Gastambide est ici : il part vendredi ou Samedi pour le Havre où ils ne seront, croient-ils, que trois semaines – tu pourras aller les y voir, peut-être, si la mer est bonne, Adèle et sa mère[7] pourront t'accompagner.

Adieu – amitiés pour Eugénie et Adèle.

C.D.


Notes

  1. Louis Daniel Constant Duméril, fils aîné d’André Marie Constant Duméril.
  2. André Marie Constant Duméril prépare la publication d’une Entomologie analytique. Histoire générale, classification naturelle et méthodique des insectes (qui paraît en 1860 chez Firmin-Didot).
  3. Léon Duméril, fils de Louis Daniel Constant, en Alsace chez sa sœur Caroline, épouse de Charles Mertdorff.
  4. André Malard est directeur du collège de Charleville où il vit avec son épouse Thelcide Duméril et leurs sept enfants. Eléonore Duméril et sa nièce Anna Martin sont alors en visite chez eux.
  5. Gustave Rouland (1806-1878) est ministre de l’Instruction publique du 13 août 1856 au 24 juin 1863.
  6. Voir le récit de ce voyage en Suisse.
  7. Adèle, fille d’Auguste et d’Eugénie Duméril.

Notice bibliographique

D’après l’original.

Pour citer cette page

« Mercredi 31 août 1859. Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à son fils Auguste Duméril (Trouville) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mercredi_31_ao%C3%BBt_1859&oldid=60445 (accédée le 22 décembre 2024).

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