Mercredi 20 septembre 1820
Lettre d’Alphonsine Delaroche (Sceaux) à son mari André Marie Constant Duméril (Paris)
253 F
1820
Sceaux 20 Septembre
Mon bon ami, Je voulais t’écrire hier quelques lignes, mais une promenade à Chatenay qui nous pris plusieurs heures m’en empêcha, j’y fus avec bonne amie[1] et la famille deFrance, et là nous parcourûmes dans toute sa grandeur un fort beau jardin que Mme Defrance avait envie de connaître ; le temps était beau mais un peu froid. Auguste[2] était des nôtres et ne s’en est pas mal trouvé du tout ; il se sert beaucoup de son bras, dont il ne peut pourtant pas encore faire usage pour manger. Nous n’avions pas revus M. Thore depuis samedi soir, lorsqu’il a reparu hier après dîner ; je lui ai rappelé la promesse qu’il nous avait faite de venir dîner jeudi, je n’ai point songé lorsque tu étais ici qu’il aurait peut-être été bien d’avoir quelqu’un d’autre à dîner ce jour-là pour lui faire plus de politesse. Je pensais que tu aurais peut-être pu nous amener mon cousin Louis[3] ou M. Rayer, d’un autre côté ma Tante[4] compte te demander de l’emmener jeudi soir pour la ramener le samedi, et il ne te sera peut-être pas agréable d’avoir à remmener le soir deux personnes. Je te présente mes petites idées dont tu feras ce que tu voudras. Je pensais aussi que nous aurions pu avoir M. Defrance, mais je n’ose pas l’inviter sans savoir si tu approuves.
Je suis bien contente que tu ais écrit un peu longuement à ce brave Constant[5] ; il y a une autre lettre dont j’ai bien du regret de ne t’avoir pas donné l’idée, c’est à tes parents[6] par M. Duval[7], tu sais combien ils sont chagrins de ce que tu ne leur écris presque jamais. Je suis bien fâchée de ne leur avoir pas écrit de mon côté, il fallait le faire un peu d’avance, étant à la campagne, et j’ai manqué le moment.
J’espère que tu te sens bien, mais je crains que tu ais froid de temps en temps ; je t’en prie tâche de l’éviter autant que possible et songe bien à demander une couverture ou un couvre-pieds de plus si tu as senti du froid la nuit.
Je rappelle à Françoise qu’il nous faut trois ou quatre verres pour la petite lampe en bougeoir qu’on met sur l’escalier, les chemises d’Auguste et de Constant dont je lui ai parlé, et je voudrais une demie-bouteille de sirop de vinaigre de chez Marquis.
Adieu mon bien bon ami, je ne sais pas où tu auras dîné ces jours-ci je n’aime pas être ainsi dans l’ignorance de ce qui te regarde. Auguste se joint à moi pour t’embrasser tendrement.
Notes
Notice bibliographique
D’après l’original (il existe également une copie dans le livre des Lettres de Madame Duméril Delaroche à son mari, p. 15-17)
Annexe
A Monsieur Duméril, professeur à l’Ecole deMédecine
Rue du Faubourg Poissonnière, n°3
A Paris
Pour citer cette page
« Mercredi 20 septembre 1820. Lettre d’Alphonsine Delaroche (Sceaux) à son mari André Marie Constant Duméril (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mercredi_20_septembre_1820&oldid=35041 (accédée le 21 novembre 2024).
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