Mardi 30 mai 1882

De Une correspondance familiale

Lettre d’Émilie Mertzdorff (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)


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30 Mai 82.[1]

Mon cher Papa,

Les nouvelles de notre petite chérie[2] continuent à être de plus en plus satisfaisantes. La nuit a été excellente, elle ne s’est pas réveillée ou peu, aussi sa maman[3] a-t-elle pu se reposer un peu, tout en l’ayant dans sa chambre. Il s’agit maintenant de la faire bien manger pour lui faire rattraper tout ce qu’elle a perdu pendant ces quelques jours. Elle a tant pris de lait qu’elle n’en veut plus maintenant, aussi revient-on à l’œuf et à la panade qui ont plus de succès. Elle n’a pas vomi une seule fois et paraît tout à fait recollée. C’est la pauvre Nounou[4] qui demande maintenant le plus de soin : elle est toujours dans le même état et ne peut pas s’occuper de la petite. Tout retombe donc sur Marie et sur Maria[5] que Jeanne aime heureusement beaucoup, mais qui la gâte !! enfin cela ne durera pas toujours.

Je n’ai pas été rue Cassette aujourd’hui à cause de ma leçon d’italien, mais tante[6] en revient, et c’est d’elle que je tiens les bonnes nouvelles que je te transmets.

Nous avons reçu ce matin des lettres de Suisse[7], Marthe[8] a l’air enchantée, et d’après tout ce qu’elle m’écrit, je vois qu’elle et Jean[9] s’amusent beaucoup. Malheureusement le séjour ne sera pas long : tante Louise[10] veut être à Mesnières le 16 juin pour l’anniversaire de la mort d’Étienne.

Adieu père chéri, je t’embrasse de tout mon cœur. Le temps, et la taille de mon papier ne me permettent pas de t’en raconter davantage. Mais je pense que tu sais tout ce que tu veux savoir en apprenant que Jeannot va bien.

Émilie


Notes

  1. Lettre sur papier deuil.
  2. Jeanne de Fréville (« Jeannot »).
  3. Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville et sœur d’Émilie.
  4. Nounou probablement prénommée Marie.
  5. Maria, au service de Marie Mertzdorff-de Fréville.
  6. Aglaé Desnoyers, épouse d'Alphonse Milne-Edwards.
  7. A Montreux, dans une « villa Dubochet » louée par Cécile Milne-Edwards-Dumas.
  8. Marthe Pavet de Courteille.
  9. Jean Dumas.
  10. Louise Milne-Edwards, veuve de Daniel Pavet de Courteille et mère d’Étienne et Marthe Pavet de Courteille.

Notice bibliographique

D’après l’original.

Pour citer cette page

« Mardi 30 mai 1882. Lettre d’Émilie Mertzdorff (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mardi_30_mai_1882&oldid=40984 (accédée le 26 avril 2024).

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