Mardi 18 novembre 1879
Lettre de Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (Vieux-Thann) à Aglaé Desnoyers (épouse d’Alphonse Milne-Edwards) (Paris)
Vieux-Thann 18 9bre 1879
Ma bien chère Aglaé,
J’ai bien remercié Dieu avec toi lorsque notre chère petite Marie[1] a pu marcher sans inconvénient tout en prenant cependant de grandes précautions afin de ne pas fatiguer la jambe qui l’avait fait souffrir. Dans ce moment ma pensée va bien souvent auprès de ton excellente mère[2] qui occupe une si grande place dans mon cœur, cet état de faiblesse dont tu me parles, me préoccupe, je prie Dieu avec toi pour cette chère santé qui nous est si précieuse à tous ; tu as su par une lettre de Léon[3] que notre chère petite Hélène vient d’être fortement indisposée, elle est changée, mais à cet âge on reprend vite et elle est à présent en pleine voie de retour à la santé. Marie Soleil est infiniment mieux cependant le mal d’estomac ne l’a pas encore quittée, on attribue à une croissance trop rapide d’anémie dans laquelle elle était tombée ; de nos jours on ne voit guère parmi la jeunesse de santés robustes, les diverses jeunes femmes que je rencontre ici sont plus ou moins atteintes par l’affaiblissement. La fille de Mme Auguste Kestner[4] est, paraît-il, si affaiblie depuis son mariage[5] et la naissance de son enfant qu’elle éprouve presque constamment le besoin de dormir.
J’ai reçu ces jours derniers une lettre de Mme Paul Nicolas[6], elle me dit que son mari qui allait mieux, vient encore d’être repris d’accidents. Cela nous fait beaucoup de peine, mais je sais que le mal dont il est atteint est long à guérir, Charles[7] nous dira comment il l’a trouvé, je prie Dieu pour ce bon ami et pour sa famille.
D’ici ma bonne Aglaé je n’ai rien de particulier à te mentionner, Mme Stackler[8] est dans ce moment à Schelestadt[9] où elle prendra un repos dont elle a besoin, nos jeunes dames Marie[10] et Maria[11] ne vont pas mal pour la santé, quant à mon mari[12] et à moi, les années jusqu’à présent ne pèsent pas trop sur nous parce que nous savons accepter ce que la vieillesse ne peut manquer, plus ou moins, de faire éprouver à chacun. Mme Dumas[13] est sans doute partie avec petit Jean, ce sera avec un vif intérêt que nous aurons des détails sur son installation dans le Midi où j’espère que la bonne mère trouvera la récompense de son dévouement par le bon effet du climat sur la santé. Adieu bien chère Aglaé, mon mari et moi envoyons à chacun nos plus tendres amitiés.
Félicité Duméril
J’embrasse de tout cœur Marie, Emilie[14] et Marthe[15].
Notes
- ↑ Marie Mertzdorff.
- ↑ Jeanne Target, épouse de Jules Desnoyers.
- ↑ Léon Duméril, père d’HélèneDuméril.
- ↑ Céline Kestner, épouse d’Auguste Scheurer et mère de Jeanne Scheurer-Kestner.
- ↑ Jeanne Scheurer-Kestner, épouse de Marcellin Pellet et mère de Marcelle Pellet.
- ↑ Stéphanie Duval épouse de Paul Nicolas.
- ↑ Charles Mertzdorff, alors auprès de ses filles à Paris.
- ↑ Marie Stéphanie Hertzog, veuve de Xavier Stackler.
- ↑ Sélestat, dans le Bas-Rhin.
- ↑ Marie Stackler, épouse de Léon Duméril.
- ↑ Maria Lomüller, épouse de Georges Duméril.
- ↑ Louis Daniel Constant Duméril.
- ↑ Cécile Milne-Edwards, épouse d’Ernest Charles Jean Baptiste Dumas et mère de Jean Dumas.
- ↑ Marie et sa sœur Émilie Mertzdorff.
- ↑ Marthe Pavet de Courteille.
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Mardi 18 novembre 1879. Lettre de Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (Vieux-Thann) à Aglaé Desnoyers (épouse d’Alphonse Milne-Edwards) (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mardi_18_novembre_1879&oldid=52323 (accédée le 15 novembre 2024).
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