Vendredi 21 novembre 1879
Lettre de Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (Vieux-Thann) à Aglaé Desnoyers (épouse d’Alphonse Milne-Edwards) (Paris)
Vieux-Thann 21 9bre 1879.
Bien chère Aglaé,
Par la lettre de Charles[1] que Léon[2] a reçue hier, j’apprends que tu as la grippe et qu’il s’y est joint une petite fièvre intermittente, je viens donc te prier instamment de te laisser soigner comme tu sais si bien soigner les autres, de t’abstenir rigoureusement de tout ce qui est fatigue et enfin de t’en faire l’obligation pour tous ceux qui t’aiment si tendrement : comprends bien chère Aglaé que c’est un devoir de ménager sa santé et de faire tout en vue de reprendre des forces, aussi au risque de me répéter je reviens encore sur ce point qui doit l’emporter sur tout.
Voilà notre chère petite Marie[3] rentrée dans son état normal à la joie de chacun, je suis sûre qu’elle et ma petite Emilie[4] font bien ce qu’elles peuvent pour leur tante Aglaé devenue depuis longtemps leur tendre mère. Ici nous allons bien, la petite Hélène[5] a repris sa vivacité et son bon appétit, cependant on voit encore qu’elle a été indisposée car elle a maigri et pâli. Nos amis M. et Mme Miquey[6] sont dans ce moment bien éprouvés par l’accident arrivé à Madame Fillat[7], cette pauvre dame est tombée du haut en bas de l’escalier de sa maison et s’est cassé une côte, tu comprends qu’un accident de ce genre est bien grave à l’âge avancé de cette dame dont la santé donne des inquiétudes depuis plusieurs mois. On n’ose pas se présenter chez Madame Miquey dans la crainte de la déranger ; Le silence et le calme étant rigoureusement recommandés par le médecin.
J’aime à penser que ta bonne mère[8] bien installée de nouveau chez elle, aura repris des forces. Inutile de te dire combien ma pensée va souvent la trouver et elle est toujours accompagnée de prières à Dieu pour sa santé qui nous est à tous si chère et si précieuse.
Je te quitte ma bonne Aglaé en t’embrassant comme je t’aime ainsi que nos chères petites. Mille amitiés autour de toi.
Félicité Duméril
Notes
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Vendredi 21 novembre 1879. Lettre de Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (Vieux-Thann) à Aglaé Desnoyers (épouse d’Alphonse Milne-Edwards) (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Vendredi_21_novembre_1879&oldid=35889 (accédée le 15 novembre 2024).
D'autres formats de citation sont disponibles sur la page page dédiée.