Mardi 16 juillet 1878
Lettre de Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (Vieux-Thann) à Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris)
Vieux-Thann 16 Juillet 1878.
Ma bien chère Aglaé,
Je te remercie bien de m’avoir écrit de suite pour nous tranquilliser au sujet de la chute qu’a faite ta bonne mère[1]. D’après ce qu’écrivent nos chères petites-filles[2] nous savons qu’il ne s’agit plus que d’avoir de la patience. Toute crainte, toute préoccupation ont cessé grâce à Dieu. Embrasse bien pour moi ta bonne mère et dis-lui combien nous sommes heureux de la savoir en si bonne voie de guérison. T’ai-je remercié comme je voulais le faire et t’ai-je dit, ma bien chère Aglaé, tout le plaisir que m’ont fait les cadres des photographies[3] de nos chéries. Il est impossible de trouver quelque chose de meilleur goût, c’est ce que nous disons souvent mon mari[4] et moi ; ces jolis cadres renferment l’image de deux enfants chéris et qui méritent tant de l’être. C’est ce soir que Léon[5] arrive d’Albisbrunn où il est allé passer deux jours nous sommes impatients de connaître les nouvelles qu’il nous en rapportera, j’espère qu’elles seront bonnes à en juger par les dernières lettres reçues. La petite d’Hélène qui vient d’avoir ses cinq mois, est une charmante petite fille d’une nature gaie et riante. M. Henri Stackler qui a passé ici quinze jours s’est beaucoup occupé de sa petite nièce et filleule, il écrit qu’elle lui manque beaucoup et que lors de ses grandes vacances qui auront lieu en septembre, il sera très heureux de la revoir et de s’en occuper plus longtemps qu’à dernier voyage. Nous avons reçu Dimanche dernier une lettre de Georges[6] nous donnant les meilleures nouvelles du voyage qu’il fait avec sa charmante femme. Etant à Florence ils n’ont pu résister au désir d’aller à Rome, ils sont émerveillés de tout ce qu’ils ont vu. Georges nous parle de son retour à Vieux-Thann qu’il fixe à Samedi prochain ou à Dimanche. C’est ici sous notre toit que nous aurons le plaisir de posséder ce jeune ménage jusqu’au moment où leur appartement sera prêt dans la maison de M. Jaeglé[7]. Nous sommes à présent bien souvent en pensée avec le cher Paul[8]. Je disais à mon mari qu’il semble qu’il soit particulièrement privilégié par la Providence, en parlant ainsi je pense à Mlle Mathilde[9], personne de tant de mérite, qu’il aurait sûrement épousée si des craintes de santé n’étaient survenues ; aujourd’hui la jeune fille à laquelle il est fiancé paraît être, par son éducation et son caractère, une personne des mieux douées, et quoique fille unique, elle n’a été nullement gâtée. Que d’évènements se pressent et se succèdent dans la famille. Une de mes chères cousines Clémentine Devot[10] dont je t’ai parlé vient de m’écrire pour nous annoncer le mariage de sa fille aînée[11] (la cadette[12] est déjà mariée) qui épouse le mois prochain un jeune homme des plus recommandables par son instruction et ses bons sentiments, mais malheureusement il n’a aucune fortune.
Adieu bien chère Aglaé, nous vous envoyons à tous les plus tendres amitiés.
Félicité Duméril.
T’ai-je dit combien ma petite-nièce et filleule Marguerite de Torsay[13] est une charmante enfant que tout le monde a appréciée.
Mille choses affectueuses à tes bonnes sœurs[14]. J’embrasse Marthe[15] et Jean[16] que nos chères petites-filles sont si heureuses de posséder dans ce moment.
Notes
- ↑ Jeanne Target, épouse de Jules Desnoyers.
- ↑ Marie et Emilie Mertzdorff.
- ↑ Voir la lettre du 28 mars et les suivantes.
- ↑ Louis Daniel Constant Duméril.
- ↑ Léon Duméril. Son épouse Marie Stackler, sa fille Hélène Duméril et sa belle-mère Marie Stéphanie Hertzog, veuve de Xavier Stackler séjournent dans cette station thermale près de Zurich.
- ↑ Georges Duméril en voyage de noces avec Maria Lomüller.
- ↑ Frédéric Eugène Jaeglé.
- ↑ Paul Duméril, qui va épouser Marie Mesnard.
- ↑ Mathilde Arnould.
- ↑ Clémentine Declercq épouse de Félix Devot.
- ↑ Adèle Devot va épouser François Hervouët.
- ↑ Sophie Devot a épousé Camille Billot en 1877.
- ↑ Marguerite Courtin de Torsay.
- ↑ Les belles-sœurs : Cécile Milne-Edwards, épouse d’Ernest Charles Jean Baptiste Dumas et Louise Milne-Edwards, veuve de Daniel Pavet de Courteille.
- ↑ Marthe Pavet de Courteille.
- ↑ Jean Dumas.
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Mardi 16 juillet 1878. Lettre de Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (Vieux-Thann) à Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mardi_16_juillet_1878&oldid=42414 (accédée le 5 octobre 2024).
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