Lundi 3 décembre 1804, 12 frimaire an XIII

De Une correspondance familiale

Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à son père François Jean Charles Duméril (Amiens)

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n° 152

Paris le 12 Frimaire an XIII

Mon cher père,

on a écrit ces jours-ci à la maison et l’on ne vous a rien dit d’un voyage assez long que je pourrai peut-être entreprendre sous une quinzaine de jours, si le gouvernement nous procure toutes les facilités que nous lui demandons. il s’agit d’aller étudier en Espagne la maladie qui y a fait tant de ravages qu’on a peut-être trop exagéré. c’est un voyage qui peut m’être très utile sous divers rapports. plusieurs professeurs de notre école s’étant proposés pour cette honorable mission j’ai cru qu’il était de mon devoir de suivre leur noble exemple. nous avons eu hier une conférence avec le ministre[1] auquel nous avons présenté le projet de l’instruction qui nous sera officiellement remise par lui. il a désiré que nous demandions tout ce qui pourrait nous être agréable en Honneur, en dédommagement, en avances. toutes les démarches auxquelles nos préparatifs nous obligent retarderont tellement notre départ et le froid devient si vif qu’il est probable que nous n’arriverons là-bas que comme la chasse saint honoré pour la pluie ou la procession des rogations pour les chenilles.

Ce voyage n’a rien d’inquiétant M. Chaussier et Leclerc vont avec moi ce sont des Hommes très prudents et très instruits. nous ne voulons pas aller traiter les malades ; mais seulement prendre d’exacts renseignements sur la nature des symptômes et les moyens curatifs. cela connu nous rentrons en france pour établir des cordons des administrations sanitaires si besoin est et notre mission est remplie. on dit ici que nous devons aller à Livourne. il n’en est pas du tout question il pourrait se faire que M. Desgenettes y soit envoyé mais ce serait par l’administration de la guerre et comme inspecteur militaire, non comme professeur. aussitôt qu’il y aura quelque chose de décidé je vous en ferai part.

J’embrasse maman[2] et vous.

C. Duméril


Notes

  1. Probablement Jean Baptiste Nompère, comte de Champagny, ministre de l’Intérieur depuis le 7 août 1804.
  2. Rosalie Duval.

Notice bibliographique

D’après l’original (il existe également une copie dans le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 2ème volume, p. 113-114)

Annexe

 A Monsieur Duméril père
petite rue Saint Rémy n°4
à Amiens
Somme

Pour citer cette page

« Lundi 3 décembre 1804, 12 frimaire an XIII. Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à son père François Jean Charles Duméril (Amiens) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Lundi_3_d%C3%A9cembre_1804,_12_frimaire_an_XIII&oldid=60197 (accédée le 29 mars 2024).

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