Lundi 31 mars 1873

De Une correspondance familiale


Lettre d’Emilie Mertzdorff, commencée par Marie Mertzdorff (Paris) à leur père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)


original de la lettre 1873-03-31 pages 2-3.jpg


Paris le 31 Mars 1873[1]

My dear Father,

Nous[2] avons reçu ta lettre qui nous a fait bien grand plaisir tu es bien gentil d'avoir pensé à nous écrire. Hier nous nous sommes on ne peut plus amusées et nous t'avons bien regretté.

Mon cher petit papa, comme je t'aime nous nous sommes bien amusées hier et nous t'avons beaucoup regretté. Marie fait des tableaux d'histoire et c'est moi qui vais continuer à t'écrire.
Hier nous sommes allés à Montmorency avec oncle et tante[3]. Nous avons pris l'omnibus au collège de France et nous sommes allés ainsi jusqu'à la gare du Nord. Avant d'entrer dans la gare pendant prenait les billets nous avons été avec tante acheter de la galantine du jambon et deux oranges, nous étions tout seuls dans wagon il faisait très chaud. Arrivés à Enghien nous montons à pied jusqu'à Montmorency. Là Pauline[4] nous a mis des œufs à la coque nous avons déjeuné dans le jardin à l'ombre sur une petite table et tu comprends que nous nous soyons amusées. Nous avons cueilli beaucoup de violettes et de marguerites.
Nous sommes revenues à Enghien à pied et là nous nous sommes assises avec bonheur, en rentrant nous avons été avec madame Pavet[5] voir l'appartement elle trouve trop petit et dégoûtant.
Marie est enchantée elle vient de trouver un problème très difficile toute seule.
Samedi nous avons pris notre leçon de piano chez Mme Roger[6] et il est convenu que nous y retournerons encore Samedi prochain.

Si tu savais comme la lettre que nous avons reçue hier matin avant de partir nous a fait plaisir.
Je t'écris très vite du reste tu dois t'en apercevoir car nous allons sortir avec tante je crois que nous irons nous promènerons du côté de la rue des Ponts[7] pour voir s'il n'y a pas de maisons avec jardins à louer.
Je viens d'étudier mon piano pendant 40 minutes et ce soir je l'étudierai pendant 20 minutes.
J'oublie de te dire que nous avons visité la grande et la petite maison de Montmorency et nous nous sommes promenés sans les gardes. Oncle a fait un bouquet exprès pour toi que nous allons mettre dans ta chambre et quand tu reviendras tu le trouveras encore mais fané.

Hier pendant que nous étions à Montmorency Jean[8] est allé poser pour son portrait chez M. Brongniart[9] et ensuite est allé dîner chez Mme Brouardel[10] tout seul pour le din baptême d'une petite fille.
Mon cher petit papa tu dois être aujourd'hui à Vieux-Thann c'est bien triste de revoir cette chère maison[11].

Je suis obligée de te dire adieu car nous allons sortir. Je t'embrasse si si fort que je vais t'étouffer.
Tout le monde te fait dire qu'on t'aime beaucoup et on te fait bien des amitiés sans oublier Cécile[12].
Ta petite fille qui aime beaucoup son petit papa chéri
Emilie.


Notes

  1. Lettre sur papier deuil.
  2. Marie et sa sœur Emilie Mertzdorff.
  3. Alphonse Milne-Edwards et son épouse Aglaé Desnoyers.
  4. Pauline, employée par les Desnoyers.
  5. Louise Milne-Edwards, veuve de Daniel Pavet de Courteille.
  6. Pauline Roger, veuve de Louis Roger.
  7. Rue des Deux Ponts dans l’île Saint-Louis ?
  8. Jean Dumas.
  9. Edouard Brongniart.
  10. Probablement Elisabeth Coudray, veuve de Pierre Brouardel.
  11. Après le décès d’Eugénie Desnoyers, épouse de Charles Mertzdorff.
  12. Cécile Besançon, bonne des petites Mertzdorff.

Notice bibliographique

D’après l’original

Pour citer cette page

« Lundi 31 mars 1873. Lettre d’Emilie Mertzdorff, commencée par Marie Mertzdorff (Paris) à leur père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Lundi_31_mars_1873&oldid=42793 (accédée le 15 novembre 2024).

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