Dimanche 14 juillet 1805, 25 messidor an XIII

De Une correspondance familiale

Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à son père François Jean Charles Duméril (Amiens)

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n° 154

Mon cher père,

J’avais le dessein de vous écrire, comme je m’y étais engagé par ma dernière et mes occupations se sont tellement succédées qu’il m’a été tout a fait impossible de tenir parole. Je pars demain soir pour Bordeaux où nous séjournerons trois ou quatre jours. de là j’irai à Bayonne où nous ne comptons rester que le temps nécessaire pour trouver les <colieras> ou les voitures qui servent dans ce pays à parcourir les parties de l’Espagne voisines des Pyrénées. je vous écrirai de Bayonne.

Ce n’est que d’hier que mon ouvrage[1] est achevé et terminé pour la rédaction du texte il a fallu pour cela que je m’y mette tout entier. je me reposerai un peu en route.

Je suis porteur des meilleures recommandations près du prince de la Paix[2] et de l’ambassadeur Beurnonville. L’Institut national et lejardin desplantes m’ont accordé les plus belles pancartes en manière de circulaire pour tous les naturalistes. Je fais ce voyage de la manière la plus honorable et sous les meilleurs auspices j’espère en retirer non du profit mais de l’honneur.

Auguste[3] est chargé de toutes mes petites affaires par procuration. Je lui remettrai soixante douze livres 12s que j’ai à Désarbret. M. Cuvier[4] se charge de nourrir mon cheval. Mon absence sera au moins de trois mois et probablement elle se prolongera.

J’ai à écrire à Reine[5] à Désarbret malheureusement je n’en ai pas le loisir. Ce n’est que d’aujourd’hui que je songe à mes propres affaires et j’ai reçu tant de lettres qu’il m’est impossible de répondre à aucune. Je vous prie de vouloir bien demander pour moi des lettres de recommandation à M. Cordier[6]. J’espère avoir mes ports francs par le ministre de la guerre[7]. Je dîne aujourd’hui chez lui je lui demanderai cette faveur.

J’embrasse bien tendrement toute la famille.

C. Duméril.

le 25 Messidor XIII


Notes

  1. Il s’agit probablement de la Zoologie analytique, ou Méthode naturelle de classification des animaux... qui paraîtra à Paris chez Allais en 1806.
  2. Manuel Godoy Álvarez de Faria.
  3. Auguste (l’aîné) et Joseph Marie Fidèle dit Désarbret, frères d’André Marie Constant Duméril.
  4. Frédéric Cuvier, frère de Georges.
  5. Reine Duméril, sœur d’André Marie Constant.
  6. Pierre Louis Antoine Cordier.
  7. Louis Alexandre Berthier.

Notice bibliographique

D’après l’original (il existe également une copie dans le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 2ème volume, p. 115-117)

Pour citer cette page

« Dimanche 14 juillet 1805, 25 messidor an XIII. Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à son père François Jean Charles Duméril (Amiens) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Dimanche_14_juillet_1805,_25_messidor_an_XIII&oldid=39362 (accédée le 25 avril 2024).

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