Vendredi 7 juin 1867
Lettre de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à son épouse Eugénie Desnoyers (Nogent-le-Rotrou-Launay)
charles mertzdorff
au vieux-thann
Haut-Rhin[1]
Ma chère Nie
Quoique je n’aie Rien de particulier à te dire, cela ne m’empêche pas de me donner ce plaisir.
Tu auras reçu ma lettre à Launay, elle doit avoir fait route avec toi car je tenais à être le premier à te saluer dans tes domaines.
Je compte toujours quitter Samedi & t’embrasser Dimanche matin à 11 ½ h. Mais avant mon départ j’ai l’espoir de te lire & savoir comment vous êtes arrivés & vous trouvez installés.
Demain Aloïs[2] va à Bussang chercher 4 à 500 bouteilles d’Eau[3]. Ce sera un petit fortifiant que je prépare à ma petite femme qui réparera ce que sa < >.
Il en sera de même pour ton foyer, il ne sera terminé que semaine prochaine l’on viendra le monter dès que la cuisinière[4] sera de retour.
Autre tonique j’aurai ma Nie.
L’Eau de Wattwiller son onde pure ; le chant du rossignol, le jardin qui est délicieux avec son kiosque rustique. La petite vallée & nos belles forêts. Nous nous proposons de mettre en œuvre tous ces spécifiques pour la chère dame & toute sa suite non moins chère.
Depuis ma dernière rien de particulier à te marquer, si ce n’est que j’ai rencontré chez Maman[5] Madame Mairel[6] en une toilette ravissante, elle-même rayonnante de fraîcheur.
Pourquoi le fruit défendu est-il si défendu ? Ne craignez rien Madame, M. le Maire[7] n’a pas failli, on l’a chargé d’embrasser les enfants & il n’a pas demandé de porter cette belle & bonne chose (en nature).
Il est convenu que Thérèse[8] quittera Samedi pour chez elle & rentrera Lundi après, pour la pose du foyer etc.
Tu te charges de Marie[9]. J’ai pris les mesures que tu désires pour les ornementations de ta Maison.
Je sais que les Dames Kestner sont rentrées, mais ne sais rien de plus. J’ai écrit à Émilie[10] pour lui annoncer mon départ, mais n’ai pas encore de réponse.
Je te quitte l’on m’attend pour l’inspection des écoles.
Tout à toi de cœur
ton ami
Charles Mertzdorff
Vendredi 10 h.
Ainsi à Dimanche.
Notes
- ↑ En-tête imprimé.
- ↑ Probablement Aloyse Strub.
- ↑ Bussang est une station thermale au sud-est de la Lorraine, aux confins de l'Alsace.
- ↑ Thérèse, cuisinière chez les Mertzdorff.
- ↑ Marie Anne Heuchel, veuve de Pierre Mertzdorff.
- ↑ Joséphine Müller, épouse d’Alphonse Eugène Mairel.
- ↑ Charles Mertzdorff, maire de Vieux-Thann.
- ↑ Thérèse Gross, cuisinière.
- ↑ Marie, probablement une autre domestique des Mertzdorff.
- ↑ Émilie Mertzdorff, épouse d’Edgar Zaepffel et sœur de Charles.
Notice bibliographique
D’après l’original
Annexe
Je prie Mademoiselle Emilie10 de remettre la lettre à Maman
avec un bon bec
Pour citer cette page
« Vendredi 7 juin 1867. Lettre de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à son épouse Eugénie Desnoyers (Nogent-le-Rotrou-Launay) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Vendredi_7_juin_1867&oldid=60296 (accédée le 18 décembre 2024).
D'autres formats de citation sont disponibles sur la page page dédiée.