Vendredi, octobre 1867
Lettre d’Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris) à Marie Mertzdorff (Vieux-Thann)
Vendredi[1]
Ma chère petite Mimie, ta lettre m’a fait tant de plaisir que tous les jours je veux te répondre, mais tu sais qu’on ne fait pas toujours ce qu’on désire. J’approuve l’idée que tu as de terminer ton tabouret, ta petite maman[2] sera bien contente de voir que sa Mimie est persévérante et qu’elle ne laisse pas un ouvrage sans le terminer ; mais tu pourrais y joindre quelque chose de nouveau afin qu’il y ait une surprise ; j’avais pensé que tu pourrais faire une petite cravate au crochet en laine blanche et violette ou si tu trouves le blanc un peu salissant pour tes petits doigts[3] on pourrait la remplacer par de la laine grise ; tu la ferais de 10 centimètres de large sur 1 mètre de long ; si tu trouves mon idée bonne je te la commencerai et te l’enverrai, tu sais faire le crochet tunisien et c’est celui qui conviendrait le mieux. Je pense que tu trouveras la chose de ton goût parce que ce sera un petit ouvrage dont ta maman appréciera la chaleur tous les jours de froid cet hiver ; et dont elle se servira continuellement. Comme ce ne sera pas bien long à faire tu peux terminer ton coussin avant ; tu auras bien assez de 15 jours pour faire la cravate. Réponds-moi tout ce que tu penses à ce sujet.
Tu as bien fait de descendre ton petit oiseau dans un endroit où tu es sûre qu’il sera bien soigné ; puisque tu ne trouvais plus de plaisir à t’en occuper ; lorsque tu seras plus grande tu pourras essayer à en reprendre un afin de profiter de ta jolie cage.
Tu peux dire à ta maman que je pars demain pour Bordeaux et que j’y resterai jusqu’au 28, puis que nous reviendrons à Paris et ne bougerons plus, jusqu’à ce que vous veniez tous nous voir. J’ai été bien contente de passer quelques semaines cet été avec vous, tu sais que vous êtes toutes les deux nos petites filles chéries[4] auxquelles nous pensons sans cesse lorsque nous ne sommes plus ensemble ; si tu as le temps de m’écrire tu me feras bien grand plaisir.
Je t’embrasse bien fort ainsi que ma petite Emilie, et te charge de caresser ta maman pour tante Cala.
A. M. Edwards
Oncle Alphonse[5] vous embrasse bien fort toutes les deux.
J’ai reçu tes belles petites fleurs que je garde précieusement parce qu’elles viennent de Vieux-Thann. Je te remercie du gentil nom de marraine que tu me donnes.
Bien des choses à ta bonne Cécile[6].
Je voudrais bien aussi faire quelque chose pour la fête de ta maman, écris-moi si tu sais ce qui pourrait lui faire plaisir ou cherche-moi une bonne idée.
Notes
- ↑ Cette lettre non datée est à situer en octobre 1867, précédant celle d’Aglaé à Marie du 1er novembre.
- ↑ Eugénie Desnoyers, épouse de Charles Mertzdorff et sœur d’Aglaé.
- ↑ Marie Mertzdorff a 8 ans.
- ↑ Marie et sa sœur Emilie Mertzdorff.
- ↑ Alphonse Milne-Edwards, époux d’Aglaé Desnoyers.
- ↑ Cécile, bonne des petites Mertzdorff.
Notice bibliographique
D’après l’original
Annexe
7 Rue palais Gallien
Bordeaux
Pour citer cette page
« Vendredi, octobre 1867. Lettre d’Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris) à Marie Mertzdorff (Vieux-Thann) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Vendredi,_octobre_1867&oldid=36128 (accédée le 15 novembre 2024).
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