Vendredi 6 septembre 1844

De Une correspondance familiale

Lettre d’Alphonsine Delaroche (Paris) à son mari André Marie Constant Duméril (Le Havre)

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1844

4 Septembre 1844[1]

Comme nous étions loin, mon bon ami, de nous attendre à ce qu’il arrive chez mon frère[2] dans ce moment et par conséquent à ce changement dans les projets de voyage ; comme j’ai été émue en apprenant que cette chère Emilie[3] était souffrante comme cela ; quelle tristesse pour mon frère et pour ma sœur de la voir ainsi et dans quelle agitation et émotion doit être M. Gastambide ; Il faut espérer que l’éruption aura paru depuis que tu m’as écrit, cela ôterait toute crainte d’une maladie plus grave je pense ; mais quel guignon pour cette pauvre Emilie de tomber malade au moment où elle croit jouir pleinement du bonheur de se retrouver au milieu de toute sa famille, et quelle chose cependant heureuse cependant que ce soit là, au milieu de tant de soins, qu’elle éprouve une maladie. Je pense beaucoup aussi à tout ce dérangement dans tes projets, car il me semble impossible que mon frère et son gendre fassent un voyage dans ce moment, lors même que la malade irait très bien ils ne pourraient pas être absents sans se faire des soucis et comment goûter un voyage avec cette disposition d’esprit ; mais je ne puis dire à quel point je regrette pour toi ces jolis projets dérangés, tu te faisais si bien une fête de ce voyage.

Je te remercie de ta bonne lettre, j’ai été fort contente de voir que ta route s’était faite très heureusement. Auguste[4] ne sait pas encore que j’ai de tes nouvelles il était parti pour sa garde ; nous espérons bien qu’il viendra dîner, tu sais que la famille de la rue St Victor[5] vient dîner avec nous ainsi que Bibron. Le dîner de famille hier chez mon frère aura été un peu sérieux mais je pense que la famille jouit d’avoir tes conseils joints à ceux de M. Huet[6]. J’espère que tu m’auras donné bien des détails dans ta lettre de ce matin. Ici nous sommes tous bien. Eugénie[7] profite de la calèche depuis hier pour faire bien des visites.

Adieu mon cher et bon ami je t’embrasse de cœur et te prie de témoigner à chacun quelle tendre part je prends à l’état de ma jeune nièce qui j’espère sera vite remise sur pieds.


Notes

  1. La date a été corrigée plus tard, le « 4 » barré et remplacé par « 6 ».
  2. Michel Delaroche, marié à Cécile Delessert.
  3. Emilie Delaroche, fille de Michel, épouse d’Adrien Joseph Gastambide.
  4. Auguste Duméril, leur fils, qui est médecin.
  5. Leur fils aîné Louis Daniel Constant Duméril, sa femme Félicité et les enfants Caroline et Léon habitent rue St Victor.
  6. Possiblement Michel Laurent Huet-Després, auteur d’une Dissertation sur l'hépatite chronique soutenue à la Faculté de médecine de Paris en décembre 1819 pour obtenir le grade de docteur en médecine.
  7. Eugénie Duméril, leur belle-fille (épouse d’Auguste).

Notice bibliographique

D’après l’original (il existe également une copie dans le livre des Lettres de Madame Duméril Delaroche à son mari, p. 38-40)

Annexe

Monsieur Duméril

Chez M. Delaroche

Armand Delessert et Cie

Havre

Pour citer cette page

« Vendredi 6 septembre 1844. Lettre d’Alphonsine Delaroche (Paris) à son mari André Marie Constant Duméril (Le Havre) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Vendredi_6_septembre_1844&oldid=36079 (accédée le 21 novembre 2024).

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