Vendredi 3 septembre 1909
Lettre d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Douai), à son fils Louis Froissart (Coblence en Allemagne)
11 ou 12[1]
Douai, 3 Septembre
Mon cher petit Louis,
Je t’écris probablement pour la dernière fois à Coblentz, et ce n’est pas sans plaisir que je me dis cela, crois-le bien. Quelle joie ce sera de te ravoir, mon cher enfant, après cette longue absence.
Nous allons quitter Douai tous d’ici à dimanche par petits paquets : Madeleine et Pierre[2] sont partis ce matin, M. l’Abbé[3], Jeanne[4] et moi partirons demain à une heure qui n’est pas encore fixée et qui dépendra de celle de l’arrivée de l’auto amenant papa[5] et Jacques[6]. Ils sont restés à Paris pour faire faire quelques perfectionnements indispensables à la voiture. C’est ton papa qui emmènera Michel[7] en auto Dimanche avec Jacques et Françoise[8].
Lucie[9] arrivera à Brunehautpré Lundi et y passera huit jours avec Henri et A. M.[10] de sorte que tu les y trouveras et que nous aurons 2 jours de réunion complète. Nous en profiterons pour fêter les 25 ans de séjour de Françoise chez nous. Nous avons acheté à cette intention une belle pendule de marbre avec deux coupes pareilles pour que tous les enfants la lui donnent.
Ton cher frère[11] se raccommode sans douleur. Il a été bien moins souffrant que Jacques[12] ne l’a été jadis et échappe à toutes les suites de soins si ennuyeux par lesquels Jacques a dû passer.
Je viens de retrouver l’unique lettre de Catherine Widdaü[13] que j’aie et qui remonte à 1904. C’était dans ce temps-là à Bonn, et non à Coblentz qu’elle était : [adresse en allemand à déchiffrer] 29.
Tu trouveras donc la maison vide quand tu reviendras, mais je pense que tu pourras bien coucher à Saint-Jean[14] et tu partiras dès le lendemain matin pour Brunehautpré. Si tu avais quelque chose à reprendre à la maison, tu n’aurais qu’à demander la clef chez M. Boulanger[15] au n°4 de notre rue, mais je te préviens que j’emporte ton vêtement à raies bleues et ce que tu as laissé ici de linge, cols, chaussures.
Je t’embrasse tendrement, cher enfant, envoie-nous de temps en temps une carte postale à Brunehautpré pour que nous sachions où tu es et que nous te suivions par la pensée.
As-tu assez d’argent pour ton retour ? Demande à M. Baey[16] s’il désire que nous lui en envoyions. Ce serait facile.
Émilie
Notes
- ↑ Mention familiale postérieure, date erronée.
- ↑ Madeleine et Pierre Froissart.
- ↑ Marcel Pératé.
- ↑ Jeanne Veillet, employée chez les Froissart.
- ↑ Damas Froissart.
- ↑ Jacques Froissart.
- ↑ Michel Froissart.
- ↑ Françoise Maurise Giroud, veuve de Jean Marie Cottard, employée par les Froissart à Douai.
- ↑ Lucie Froissart, épouse d’Henri Degroote.
- ↑ Anne Marie Degroote.
- ↑ Michel Froissart.
- ↑ Jacques Froissart.
- ↑ Katherina Widdaü.
- ↑ L’institution Saint-Jean à Douai où Louis Froissart est pensionnaire.
- ↑ Louis Charles Boulanger, employé de banque, 34 ans.
- ↑ L’abbé Jules Elie Baey.
Notice bibliographique
D’après l’original.
Pour citer cette page
« Vendredi 3 septembre 1909. Lettre d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Douai), à son fils Louis Froissart (Coblence en Allemagne) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Vendredi_3_septembre_1909&oldid=56644 (accédée le 15 novembre 2024).
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