Vendredi 28 mai 1869

De Une correspondance familiale


Lettre d’Eugénie Desnoyers (Nogent-le-Rotrou-Launay) à son époux Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)


Vendredi 5 h du soir

Mon cher Charles,

Nos petites filles[1] viennent de me rapporter ta bonne lettre, elles sont allées avec Cécile[2] à la poste pour que nous ayons plus tôt de tes chères nouvelles car nous avions un peu l'idée que tu partirais Samedi soir et que Dimanche nous aurions le plaisir de te recevoir à Launay. Voilà ce pauvre oncle[3] malade, et d'un autre côté ton bon cœur te fait proposer de servir de cavalier à Émilie[4] (ce que j'approuve complètement, c'est si triste pour cette pauvre sœur. A sa place je n'irais pas à Paris dans ces conditions.

Je suis contente que Thérèse[5] soit à la maison, je ne saurais assez lui recommander de se reposer, et si elle veut me faire plaisir c'est de rester tranquille ; Victoire[6] ne demandera pas mieux de l'aider et pour le moment il n'y a rien à faire dans la maison.

Pour Wattwiller voilà encore des ennuis ; pauvre ami toujours quelque chose.

Les réflexions des journaux sur le succès du parti rouge dans les élections est effrayant ! Qu'est-ce que cela va donner, ça sent la révolution, ce n'est pas fait pour faire reprendre les affaires. Ici rien de nouveau ; nos petites chéries attendent toujours une lettre de toi à leur adresse. Mais j'espère mieux encore maintenant une dépêche nous disant ton départ, car avec <les peintres> dans les corridors il n'est guère facile <   > fixé pour notre départ d'ici. Tout le monde trouve que ce doit être bon pour les santés, aussi nous attendons de connaître aussi tes intentions ; il me semble que quelques jours encore ici avant Paris te feraient du bien et te remettraient de tes fatigues des affaires. De bons baisers Mille amitiés

Eugénie Mertzdorff

Amitiés à Morschwiller[7] et à oncle et tante Georges[8].


Notes

  1. Marie et Émilie Mertzdorff.
  2. Cécile Besançon, bonne des petites Mertzdorff.
  3. Georges Heuchel.
  4. Émilie Mertzdorff, épouse d’Edgar Zaepffel.
  5. Thérèse Gross, cuisinière.
  6. Victoire, employée chez les Mertzdorff.
  7. Louis Daniel Constant Duméril et son épouse Félicité vivent à Morschwiller.
  8. Georges Heuchel et son épouse Élisabeth Schirmer.

Notice bibliographique

D’après l’original

Pour citer cette page

« Vendredi 28 mai 1869. Lettre d’Eugénie Desnoyers (Nogent-le-Rotrou-Launay) à son époux Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Vendredi_28_mai_1869&oldid=60038 (accédée le 26 avril 2024).

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