Samedi 29 mai 1869 (A)
Lettre de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à son épouse Eugénie Desnoyers (Nogent-le-Rotrou-Launay)
Samedi 2 h.
Ma chère Nie, je viens de chez Georges[1] il est toujours couché, cependant, il dit qu'il va mieux, sans cependant encore pouvoir rester longtemps debout. Hier soir il a passé 2 h sur son fauteuil, il compte de même se lever un peu.
Sa femme[2] souffre toujours de partout & aujourd'hui elle a un surcroît de maux de dents. tu la trouveras un peu changés tous les deux.
Georges me dit que son frère le curé[3] est toujours souffrant, il doit avoir bien maigri.
M. Léon Schirmer, je crois te l'avoir lu d'une lettre de Georges est tombé sous une voiture, l'avant-bras cassé & l'autre main écrasée.
Il va aussi bien que possible les 2 mains sont couvertes d'appareils de sorte qu'il ne peut même les bouger. Il a beaucoup souffert. Georges va bien, ces jeunes gens[4] vont beaucoup au spectacle, Léon[5] les accompagne parfois.
Je n'ai aucune autre nouvelle des Henriet pas plus des Kestner, M. Floquet n'est pas sorti[6].
Je t'adresse l'Industriel tu y trouveras un article de Paul Target.
Thérèse[7] continue à bien aller, elle mange & dort bien, me dit-elle.
La maison est toujours un peu en l'air. Aujourd'hui l'on tapisse la chambre de Thérèse, le papier restant étant insuffisant, elle va être achevée cet après-midi.
Il plut toute la journée.
Mercredi nous avions un orage épouvantable, il paraît qu'un coup de tonnerre a tellement effrayé nos filles[8] qu'une partie se sont sauvées des salles. Ce temps trop froid & humide n'a pas encore fait grand mal mais il est temps qu'il cesse, le blé a déjà haussé. Nous ne nous trouverions pas bien avec une mauvaise récolte !
Les affaires toujours calmes & mauvaises pour nous.
L'école prend figure, les séparations sont faites, j'ai dû faire quelques changements, je crois avoir réussi & ne vois rien à y changer. La disposition du logement des sœurs est, il me semble, parfaite. Les salles d'écoles un peu trop étroites.
Je vais faire partir avec la présente une dépêche pour Morschwiller qui m'annonce pour demain. Je n'ai pas trouvé un bon motif & ainsi ma journée est bien employée. Je ne suis pas ici pour m'amuser ! Il faudrait pour cela faire un autre voyage. Dès que l'oncle[9] sera sur pied, ici, je quitte le même jour. Lundi fin du mois je n'aurais pas pu quitter.
Lorsque vous aurez vous-mêmes pris une détermination, tu m'en informeras ; ne puis en rien vous influencer, ne sachant pas, comme tu vois, quoi faire avoir ma liberté.
Liberté ! belle chimère dont tout le monde parle !
Adieu chérie je t'embrasse bien fort comme je t'aime
Charles Mertzdorff
j'ajoute un mot pour founichon[10].
Décidément rien ne nous est favorable à ce voyage ; toujours des empêchements !
J'ai reçu lettre d'Emilie[11]. Elle ne sait encore si elle fera le voyage à Paris. Probablement qu'Edgar l'accompagnera.
Notes
- ↑ Georges Heuchel.
- ↑ Elisabeth Schirmer.
- ↑ Bernard Heuchel, curé de Neuf-Brisach.
- ↑ Georges Léon Heuchel, fils de Georges, et son épouse, Elisa Madelaine Stoecklin.
- ↑ Léon Duméril.
- ↑ Charles Floquet (candidat de l’opposition) n’est pas élu dans l’Hérault.
- ↑ Thérèse Gross, cuisinière chez les Mertzdorff.
- ↑ Les ouvrières.
- ↑ Georges Heuchel.
- ↑ La petite Emilie Mertzdorff ; le mot ne nous est pas parvenu.
- ↑ Emilie Mertzdorff, sœur de Charles et épouse d’Edgar Zaepffel.
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Samedi 29 mai 1869 (A). Lettre de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à son épouse Eugénie Desnoyers (Nogent-le-Rotrou-Launay) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Samedi_29_mai_1869_(A)&oldid=60034 (accédée le 21 novembre 2024).
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