Samedi 26 juillet 1879
Lettre de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa fille Marie Mertzdorff (Paris)
Ma chère Marie
Ne m'attendant pas à la surprise que tu m'as faite par ta lettre, j'en ai été d'autant plus ravi, l'on est si heureux de savoir que l'on est arrivé sans accidents ; & sans trop de fatigue.
Depuis que vous avez quitté Vieux-thann il est vrai depuis 2 jours seulement, deux journées un peu longues pour moi nous ne savons plus ce que c'est que la pluie, le temps est beau, beau soleil & il fait délicieux dehors & cependant je ne crois pas que nous tenions ce beau temps pour plusieurs jours encore, le vent est toujours Ouest.
Rien de particulier à te narrer, l'Oncle[1] continue à bien aller, il sort tous les jours, marche mieux qu'avant n'étant plus si lourd & mangeant un peu sans inconvénient.
Mme Stackler[2] me dit que les Léon[3] quittent Saint-Moritz[4] le 2 & comptent par petites étapes être chez eux le 7 pour repartir le 8 ou 9 pour les 3 épis où l'on a arrêté des chambres pour un séjour de 15 jours. Hélène va bien ses parents auront bien du plaisir à la revoir car elle est réellement délicieuse.
M. Jaeglé[5] vient de perdre l'un de ses meilleurs amis, il est à Bâle pour son enterrement. c'est une mort subite qui l'a beaucoup impressionné. Par contre il a de bonnes nouvelles de sa fille[6] qui a à Rheinfelden un appétit dévorant, (ne mangeant pas ici) qui fait espérer qu'elle reviendra à ses parents dans le meilleur état. Il est vrai qu'elles sont là 3 jeunes filles Bindschedler[7], Bornèque[8] & elle qui s'amusent bien, elles prennent les bains salins. C'est plaisir à voir l'air de contentement du père lorsqu'il reçoit de ses lettres.
Il y a quelques heures déjà que mon commencement est resté inachevé. J'ai eu la visite de M. Heuchel puis sont arrivés bon-papa[9] avec Mlle Hélène, qui en passant pour aller au moulin sont venus me faire visite ladite petite demoiselle a passé sur la bascule & donné un poids respectable de 10 500 grammes. Mme Stackler est à mulhouse c'est la raison pour laquelle Hélène passe sa journée au moulin.
Je comprends fort bien Émilie[10] qui me dit que vous êtes des enfants gâtées tant à Paris qu'ici & si votre Oncle[11] a eu du plaisir à vous voir arriver toutes trois c'est que lui aussi vivait dans un grand vide qu'il n'était pas fâché de voir cesser.
Je pense que tante[12] aura reçu une lettre de Contrexéville adressée ici.
Comme je suis seul au bureau il me reste fort peu de temps à donner à [ma] correspondance. Du reste depuis votre départ aucun évènement digne d'être signalé.
Embrassez bien tante et Oncle qui sont toujours si charmants & bons pour nous.
tout à vous
Charles Mff
26 Juillet 79.
Nous continuons le beau temps.
Notes
- ↑ Georges Heuchel.
- ↑ Marie Stéphanie Hertzog, veuve de Xavier Stackler.
- ↑ Léon Duméril et son épouse Marie Stackler, parents d’Hélène Duméril (« Mlle Hélène »).
- ↑ Saint-Moritz, une commune du canton des Grisons en Suisse.
- ↑ Frédéric Eugène Jaeglé, époux de Marie Caroline Roth.
- ↑ Julie Frédérique Jaeglé.
- ↑ Probablement Madeleine Marie, Elisabeth Louise et Marie Bindschedler.
- ↑ Marie Julie Bornèque.
- ↑ Louis Daniel Constant Duméril.
- ↑ Émilie Mertzdorff, sœur de Marie (voir la lettre du 25 juillet).
- ↑ Alphonse Milne-Edwards.
- ↑ Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards.
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Samedi 26 juillet 1879. Lettre de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa fille Marie Mertzdorff (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Samedi_26_juillet_1879&oldid=60676 (accédée le 18 décembre 2024).
D'autres formats de citation sont disponibles sur la page page dédiée.