Samedi 21 août 1909
Lettre de Damas Froissart (Cauterets) à son fils Louis Froissart (Coblence en Allemagne)
Cauterets le 21 août, 1909
Mon cher petit Lou,
J’ai été heureux de trouver, en arrivant ici, ta lettre du 16 août qui a intéressé toute la famille.
Je vois avec plaisir que tu as une vie assez mouvementée grâce aux excursions dont tu me parles et même aux cirques qui vont vous trouver à Coblentz.
J’espère que tu recevras sans trop de difficultés ?? le vélo que tu as demandé à Françoise[1] de t’envoyer : il doit y avoir à verser une somme pour la Douane à l’arrivée et cette somme doit pouvoir être remboursée quand on repasse la frontière.
Nous apprenons avec grand plaisir que tu as déjà fait « de grands progrès » en Allemand et que tu « comprends très facilement »
Nous sommes portés à penser que le jeune homme[2] dont tu nous signales la prochaine arrivée doit être un proche parent, sinon le beau-frère de Mlle de la Serre[3], sœur de l’abbé de la Serre[4] et nièce de ton oncle de Fréville[5], qui a épousé (il y a 5 ans peut-être) un monsieur de Calan[6] qui est au ministère des affaires étrangères.
Nous sommes venus de La Bourboule ici en Auto en 4 jours par de jolis pays, et nous avons fait un grand crochet par le Sud Est pour aller voir les célèbres Gorges du Tarn. Nous nous flattions, jusqu’à ce matin, de n’avoir eu aucun accroc sérieux avec notre auto et voilà que, ce matin, en pleine ville de Cauterets en voulant monter une côte trop raide, l’auto manque de souffle, s’arrête puis, malgré le frein, se met à reculer : le chauffeur, pour ne pas s’emballer à reculons, fait tourner la voiture et va cogner contre un mur, d’où dégradations d’une certaine importance à la dite voiture qui sera remise en état de marche provisoirement pour demain, mais devra repasser chez le carrossier notamment pour y être remise en peinture. On se console en disant qu’il aurait pu y avoir des accidents de personnes et qu’il n’y en a pas !
Nous partons tous mercredi, ta mère[7] et Michel[8] pour rentrer à Douai par le chemin de fer : ils arriveront à Douai Jeudi soir et nous en Auto par Pau, Bordeaux etc. de manière à voir différentes villes.
C’est donc à Douai (où ta mère restera une dizaine de jours) que tu devras nous donner de tes nouvelles. J’espère qu’elles continueront à être bonnes.
Jacques[9] et Georges[10] ont été passer l’examen de chauffeur le Samedi 14 à Clermont et ont obtenu leur brevet ce qui ne prouve pas qu’ils sachent tout puisque Vauchey[11] lui-même a fait ce matin une vilaine expérience et abîmé notre voiture.
Nous avons aujourd’hui une lettre de Lucie[12] qui nous écrit de Wimereux. Henri est encore quelquefois un peu souffrant, mais le médecin dit que ce n’est rien.
Nous t’embrassons.
D. Froissart
Tu ne nous donnes toujours pas l’adresse de M. Baey[13] : Je te prie de lui dire que s’il avait à nous écrire il faudrait qu’il écrive 16 rue Jean de Gouy à Douai. Présente-lui mes compliments respectueux et donne-nous son adresse.
Notes
- ↑ Françoise Maurise Giroud, veuve de Jean Marie Cottard, employée par les Froissart à Douai.
- ↑ Probablement Joseph Marie Charles de La Lande de Calan.
- ↑ Élisabeth Barbier de la Serre.
- ↑ René Barbier de la Serre.
- ↑ Marcel de Fréville.
- ↑ Jean Paul Marie Joseph de La Lande de Calan.
- ↑ Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart.
- ↑ Michel Froissart.
- ↑ Jacques Froissart.
- ↑ Georges Bénard ?
- ↑ Hypothèse : Léon Vauchey, capitaine d’artillerie en retraite, chauffeur de Damas Froissart.
- ↑ Lucie Froissart, épouse d’Henri Degroote.
- ↑ Probablement Jules Elie Baey, qui enseigne au collège Saint-Jean de Douai.
Notice bibliographique
D’après l’original.
Pour citer cette page
« Samedi 21 août 1909. Lettre de Damas Froissart (Cauterets) à son fils Louis Froissart (Coblence en Allemagne) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Samedi_21_ao%C3%BBt_1909&oldid=59303 (accédée le 21 novembre 2024).
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