Samedi 10 octobre 1812 (A)

De Une correspondance familiale

Lettre d’Alphonsine Delaroche (Paris) à son mari André Marie Constant Duméril (Nantes)

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N° 215 R

1812

Quoiqu’il ne soit arrivé aucune autre lettre pour toi mon bon ami que celle du Général deJean au Conte de Kergariou[1], je vais l’envoyer ce matin à M. Descot afin qu’elle ne risque pas de t’arriver trop tard. J’ai répondu avant-hier au billet très honnête à mon adresse qui l’accompagnait ; je ne savais trop comment le tourner, mais enfin avec un peu de conseil je crois bien qu’il était assez ce qu’il fallait. Je fus dans le cas le même jour de répondre pour toi à M. Leroux au billet ci-joint qui par sa date aurait dû te parvenir pendant ton passage ici.

Comme cette lettre pourrait bien éprouver quelque retard quoique pour l’éviter je l’envoie très à bonne heure à l’Ecole, je ne t’en écrirai pas long par cette voie-là, aimant mieux le faire par la poste d’autant que j’ai laissé passer hier, 9, qui était mon jour, sans prendre la plume. Je reçus passablement – à bonne heure ta lettre du Mans, je t’en remercie beaucoup, mais je suis fâchée de voir que votre voiture ne fasse pas ce voyage sans vous donner toute cette occupation ; heureusement qu’il ne vous est arrivé aucun mal de cette cassure de soupente.

Adieu mon bon et doux ami, je ne te quitte que pour peu d’heures. Ton fils[2] qui n’a pas un très grand goût depuis quelques temps pour sa toilette du matin, vient d’être parfaitement sage à celle d’aujourd’hui parce que je lui ai dit que j’allais te faire part de sa sagesse, il m’a chargée dès qu’il a su que j’allais t’écrire, de te donner un baiser sur l’œil et un sur la joue, et et de te faire bien ses compliments.

Je me suis promené avant-hier et la veille, et hier il m’a semblé avoir un peu plus de force pour me tenir sur les pieds ; je grossis toujours je le juge à ma ceinture qui devient plus courte ; il semble que cela se met un peu plus en large.

Adieu encore je t’embrasse avec tendresse.

A. Duméril


Notes

  1. Lettre de recommandation (voir lettre du 7 octobre 1812).
  2. Louis Daniel Constant Duméril.

Notice bibliographique

D’après l’original (il existe également une copie dans le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril à sa femme, p. 140-142)

Pour citer cette page

« Samedi 10 octobre 1812 (A). Lettre d’Alphonsine Delaroche (Paris) à son mari André Marie Constant Duméril (Nantes) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Samedi_10_octobre_1812_(A)&oldid=60435 (accédée le 13 octobre 2024).

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