Mardi 21 janvier 1879
Lettre de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa fille Marie Mertzdorff (Paris)
mardi le 21 Janvier 79
Ma chère Marie,
Aujourd'hui Mardi & je vous ai quitté Samedi, sans encore avoir trouvé un pauvre petit moment pour te dire que j'ai fait bon voyage, j'étais tout le voyage seul dans un wagon aussi le matin j'avais un peu froid malgré la fourrure ; mais c'est tout car je ne me ressens nullement de ma gorge & vais parfaitement bien. Seulement il est près de midi & je suis horriblement pressé comme tu le vois.
En arrivant j'ai trouvé Léon[1] à la station puis sont venus bonne-maman[2] en sortant de la messe puis bon-papa, puis Jaeglé[3], l'un après l'autre & je suis arrivé ainsi à mon dîner sans avoir pu songer à ma toilette. L'après-midi j'étais chez Marie[4] & puis me suis laissé absorber par le bureau à me rendre un peu compte de ce qui s'est fait pendant mon absence.
La nuit est arrivée & je n'ai pas écrit ! & cependant je n'étais pas fatigué & ne me suis couché qu'a 11 h du soir.
Hier matin je me suis levé un peu tard & me suis oublié avec M. Jaeglé si bien que midi ont sonné encore sans lettre pour vous.
Je me suis vite habillé pour aller dîner chez Mme Stackler[5] qui avait la famille, Moulin, Georges[6], Léon & moi. Cela prend du temps, j'ai fait ma visite à Oncle & tante Georges[7]que j'ai trouvés en bonne santé & vers 4 h je me suis mis en route pour Thann où j'ai fait visite aux Henriet[8], Piquet[9], & Bonaventure[10] avant je vous ai adressé un télégramme ne pouvant écrire. Il était 7 h lorsque je suis rentré. Après souper je me suis mis à mes comptes particuliers & il était encore fort tard lorsque j'aipris la route de ma chambre à coucher.
Je vais tout à fait bien & ce matin j'ai fait mon premier tour à la fabrique & encore une petite partie seulement, le reste pour cet après-midi.
Voici ma chérie l'historique pour ma justification.
J'espère que vous aurez reçu hier soir d'assez bonne heure ma dépêche.
Hélène[11] est enchantée de sa vache. Léon lui a fait faire un petit parc capitonné comme celui que nous avons vu chez les Tachard[12]. elle est très bien là-dedans & c'est réellement pratique. elle se promène là-dedans en société de quelques poupées & quelques petites bêtes en caoutchouc & maintenant c'est la nouvelle venue d’Émilie[13] qui fait les frais de la conversation.
Mlle Bernard[14] est ici depuis une 8aine de jours & doit encore rester une 15aine, c'est la grande amie d'Hélène quoiqu'au commencement l'on pleurait lorsqu'on la voyait ; c'est ce qui m'arrive en ce moment, dès qu'elle me voit elle est effrayée, mais ne pleure pas. Elle est toujours bien gentille & une bonne, belle & grosse fille. La maman[15] va bien, mais depuis 6 jours elle a fréquemment des maux de dents.
bon-papa & bonne-maman vont tout à fait bien. Par contre M. Henriet a bien mauvaise mine.
Pardonne mon griffonnage embrasse tante[16] & Émilie tout à toi
Chs M
Notes
- ↑ Léon Duméril.
- ↑ Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (« bon-papa »). Ils vivent au Moulin.
- ↑ Frédéric Eugène Jaeglé.
- ↑ Marie Stackler, épouse de Léon Duméril.
- ↑ Marie Stéphanie Hertzog, veuve de Xavier Stackler.
- ↑ Georges Duméril et son épouse Maria Lomüller.
- ↑ Georges Heuchel et son épouse Elisabeth Schirmer.
- ↑ La famille de Louis Alexandre Henriet.
- ↑ Les sœurs Adèle et Joséphine Piquet.
- ↑ Sœur Bonaventure ; et sa famille ?
- ↑ La petite Hélène Duméril, fille de Léon Duméril.
- ↑ La famille d’Albert Tachard.
- ↑ Emilie Mertzdorff, sœur de Marie et marraine d’Hélène Duméril.
- ↑ Probablement Elisa Louise Bernard.
- ↑ Marie Stackler-Duméril.
- ↑ Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards.
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Mardi 21 janvier 1879. Lettre de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa fille Marie Mertzdorff (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mardi_21_janvier_1879&oldid=40836 (accédée le 8 décembre 2024).
D'autres formats de citation sont disponibles sur la page page dédiée.