Mardi 15 novembre 1881

De Une correspondance familiale

Lettre de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa fille Marie Mertzdorff épouse de Marcel de Fréville (Paris)


Fs1881-11-15 pages1-4-Charles.jpg Fs1881-11-15 pages2-3-Charles.jpg


Mardi 15 9bre 81 - 11 h.

Ma chère Marie Comment se fait-il que j’ai laissé passer plusieurs jours sans vous donner des nouvelles & sans savoir si Léon[1] a écrit à ses parents[2].

Quoique tard que je ne laisse pas passer cette demi-heure sans vous dire que Hélène[3] continue à aller un peu mieux, nous sommes dans la 3ème semaine & il faut de la patience, il y a bien depuis 2 jours une petite élévation de température que l’on a combattue par de la Quinine, l’on supprime cette dernière pour 2 jours & si ce soir cela paraît nécessaire au Docteur[4] l’on donnera un linge mouillé car l’on s’attend à voir encore la température s’élever à 40 ° ce soir. Notre docteur du reste est rassuré & la Sœur n’était pas mécontente de voir la petite s’impatienter & se se remuant pas mal, prétendant que c’est toujours le cas lorsque le mieux se fait sentir.

Ce pauvre Léon se partage entre sa fille & sa femme[5]. Par le train de 5 h. il va à Mulhouse & rentre à 9 ½ h du soir ; il n’a pas trop mauvaise mine.

Je n’ai pas encore vu la petite malade & attendrai qu’elle entre en convalescence, je ne serais qu’encombrant & il y a déjà assez de monde.

Je vous ai dit qu’elle toussait beaucoup ; cette toux, qui arrive souvent pendant la maladie, se calme & est grasse aujourd’hui. Nous croyons tous que la maladie est à sa fin & personne n’est plus inquiet.

Léon nous porte de bonnes nouvelles de sa femme, tous les jours elle a au moins une lettre vers 2 h du soir & plus de détails à 6 h par Léon lui-même.

Par contre la malade qui est à l’hôpital d’ici (la bonne du Docteur) ne va pas bien & donne beaucoup de soucis au Docteur. on la plonge dans l’Eau jusqu’à 6 fois dans les 24 h sans pouvoir abaisser la température. Outre les sœurs, la fille [Coussy[6] (Binkele[7])] pensionnaire de l’hôpital, j’ai encore dû chercher des filles qui puissent aider la nuit. Quelle horrible maladie car une fois convalescent l’on a pour 4 à 5 mois à se remettre.

Ce serait bien fâcheux si cette première malade de mon hôpital venait à manquer, j’espère bien que non, car cependant il paraît que le Docteur est un peu moins inquiet aujourd’hui.

Depuis hier au soir Thérèse[8] est souffrante, mais j’espère que cela ne sera rien, elle n’est pas couchée quoiqu’elle eusse mieux fait de rester dans son lit mais elle n’est à soigner que lorsqu’elle n’en peut plus & elle n’en est pas encore là, je n’ai pas demandé le Docteur.

J’ai reçu hier ta lettre, & jour avant Émilie[9] m’a donné de ses nouvelles. je vois que vous allez tous très bien ce qui fait toujours d’autant plus de plaisir que nous sommes ici dans les malades.

Samedi j’ai eu la visite de la supérieure du couvent de Niderbronn[10] accompagnée de Sœur Bonaventura. c’est une femme d’une belle figure assez grande, très fraîche dans les 40 à 50 ans au plus. Il paraît que c’est la tante de Michel, mon cocher ; elle est donc alsacienne ne parlant pas français mais le comprenant. Parlant peu. elle est venu inspecter ses divers établissements & était excessivement satisfaite de ma petite maison, qui en effet prend tournure depuis qu’elle est habitée.

Je crois t’avoir dit qu’une lettre d’Edgard[11] me dit qu’ils attendent pour cette semaine les Henry Z.[12] qui doivent quitter cette semaine encore pour la Guadeloupe. Ma visite à Nancy est donc remise à la semaine prochaine.Les Georges Heuchel[13] vont bien. Marie B.[14] attend son bébé pour février elle va bien. Petite place pour la quantité d’amitiés & de baisers que je t’adresse ton père    ChsMff


Notes

  1. Léon Duméril.
  2. Louis Daniel Constant Duméril et son épouse Félicité Duméril.
  3. La petite Hélène Duméril.
  4. Le docteur Louis Disqué.
  5. Marie Stackler, épouse de Léon Duméril.
  6. En 1840 naît à Vieux-Thann Marguerite Coussy, fille de Marie Jeanne Coussy, célibataire.
  7. Lire Bückel ou Bickel ?
  8. Thérèse Neeff, cuisinière chez Charles Mertzdorff.
  9. Émilie Mertzdorff, sœur de Marie.
  10. Louise Weber (Sœur Adelinde).
  11. Edgar Zaepffel, époux d’Émilie Mertzdorff, sœur de Charles.
  12. Probablement Henry Zaepffel et son épouse Suzanne Claire Adélaïde Cassé.
  13. Georges Heuchel et son épouse Élisabeth Schirmer.
  14. Marie Berger, épouse de Paul Henri Rich, et future mère de Gabrielle Rich.


Notice bibliographique

D’après l’original.

Pour citer cette page

« Mardi 15 novembre 1881. Lettre de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa fille Marie Mertzdorff épouse de Marcel de Fréville (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mardi_15_novembre_1881&oldid=40725 (accédée le 8 décembre 2024).

D'autres formats de citation sont disponibles sur la page page dédiée.