Mardi 14 mars 1809

De Une correspondance familiale

lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à ses parents François Jean Charles Duméril et Rosalie Duval (Amiens)


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N° 193

14 Mars 1809.

Mes Chers parents, M. Rigollot vient de me remettre ce matin, au moment où je venais de former le projet de vous écrire vos trois bonnes lettres qui nous ont fait grand plaisir. nous avions à la vérité formé le projet d’aller vous voir en vacances, mais nous n’étions pas encore bien déterminés, à cause de l’embarras que nous craignions de vous occasionner avec nos enfants[1], leur bonne, le Domestique. cependant si vous croyez pouvoir nous recevoir, nous aurons grand plaisir à réaliser cet espoir et je me mettrai en mesure pour commencer mon cours au jardin des plantes de manière à être libre dans les premiers jours de septembre et à passer à peu près un mois auprès de vous.

Le Ministre[2] que j’ai vu Samedi avait fait de nouveaux fonds à Auguste[3]. il m’a promis de le faire payer ici si de nouveaux retards survenaient. d’un autre côté auguste m’a mandé qu’il était payé là-bas en monnaie de Hollande de manière que pour 6ll il n’a que 56 sols lorsqu’il en vaut réellement 57 ½ ce qui pour une somme de 36 000ll qu’il doit à peu près recevoir chaque mois il y a une perte de près de 800ll. j’ai parlé de cela à M. Delessert qui lui fournira des billets sur Rotterdam et Amsterdam cependant payables à vue avec un avantage de 8 pour % le change étant en ce moment très favorable. j’ai mandé cela de suite à Auguste afin qu’il se mette en mesure pour en faire son profit et je le dirai demain soir au ministre.

J’ai mandé à M. Dorville[4] la nouvelle que le général[5] m’avait donnée itérativement de l’ordre qu’il savait intimé par le général Clarke[6] de ne point donner de suite à sa décision sur l’affaire de M. De Virgile[7].

mais j’oublie de vous parler du Principal objet de cette lettre. le voici : mes deux beaux-frères – celui qui est établi à Nantes[8] et le jeune qui est médecin[9] sont partis d’ici hier pour aller voir leurs cousins à abbeville et à auchy[10]. il doivent repasser par amiens jeudi et aller vous voir. je n’ai pas besoin de vous les recommander autrement.

je me suis mal expliqué, à ce qu’il paraît, dans ma lettre à Désarbret[11] en lui parlant de M. Verrier de Puy l’Évêque je demandais son titre actuel et le nom des Départements dans lesquels il préférerait être employé.

j’ignorais tout à fait le projet de Voyage dont Désarbret me parle : Montfleury[12] ne m’a pas donné de ses nouvelles depuis près de quatre mois et il est encore à me parler de ses projets.

Notre frère aîné[13] est à ce qu’il paraît toujours à sa campagne auprès de Compiègne. je n’ai aucune espèce de nouvelles - madame Laurent Laffilé, son mari et M. Haudry se sont présentés chez moi ces jours derniers je n’y étais pas probablement ils m’en eussent donné des nouvelles.

nous prions Maman de vouloir bien présenter nos amitiés à mon oncle[14] et à sa famille ainsi qu’à nos tantes d’Oisemont[15]. ma femme[16] se procurera le plaisir de lui répondre aussitôt qu’elle le pourra. nous vous embrassons tendrement.

C. D.

le 14 mars 1809.


Notes

  1. Caroline (l’aînée), née en mars 1807 et Louis Daniel Constant Duméril, né en juin 1808.
  2. Le ministre de la Guerre Henri Jacques Guillaume Clarke.
  3. Auguste (l’aîné), frère d’André Marie Constant Duméril.
  4. Charles François Dorville.
  5. Jean François Aimé Dejean, à l’Administration de la Guerre depuis mars 1802.
  6. Henri Clarke.
  7. Pierre de Virgile.
  8. Michel Delaroche.
  9. Étienne François Delaroche.
  10. Il s’agit des familles de Louis Say, alors fabricant de cotonnades à Abbeville, et de son frère Jean Baptiste Say, industriel (filature) à Auchy-lès-Hesdin.
  11. Joseph Marie Fidèle dit Désarbret, frère d’AMC Duméril.
  12. Florimond dit Montfleury (l’aîné), frère d’AMC Duméril.
  13. Jean Charles Antoine dit Duméril.
  14. Jean Baptiste Duval.
  15. Geneviève Duval, épouse d’Antoine de Quevauvillers, et sa sœur célibataire Basilice.
  16. Alphonsine Delaroche.

Notice bibliographique

D’après l’original (il existe également une copie dans le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 3ème volume, p.33-35)

Annexe

  A Madame
Madame Duméril
Petite rue Saint Rémy n°4
A Amiens
Département de la Somme

Pour citer cette page

« Mardi 14 mars 1809. lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à ses parents François Jean Charles Duméril et Rosalie Duval (Amiens) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mardi_14_mars_1809&oldid=62066 (accédée le 22 décembre 2024).

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